Lundi 30 avril 2007 à 14:46

    Je suis en plein milieu d'une grave question de conscience : puisque j'ai le double de ses clés, ai-je le droit de me pointer à l'improviste pour lui faire une surprise ou pas ? Parce qu'après, il va travailler de nuit. Et ça, ça veut dire que mes trois nuits par semaine chez lui (oui oui. comme dans la chanson.), et bien ce sera plutôt une seule et pauvre nuit et je ne le verrai presque plus. Donc tant que je peux le voir, j'ai bien envie d'en profiter tout mon saoûl. Et pour tout dire, en ce moment, entre mes nuits d'insomnie et mes cauchemards, je ne veux pas dormir seule. C'est bête, j'ai peur. Est-ce qu'il comprendrait ?
    Il y a aussi cette peur absurde, mais omniprésente, qui me fait toujours fuir de loin en loin, sans m'attacher aux gens. Cette année, je ne me suis trouvée d'affinités avec personne que je ne connaissais pas. Je ne m'en suis pas laissée le temps. J'ai peur, ça me poursuit la nuit. Des cadavres mutilés, partout, dans toutes les pièces, où que j'aille. Ce n'est pas que je n'ai pas envie de connaître les gens, mais j'ai peur d'être celle de trop, le cheveu sur la soupe, le boulet qu'on se traîne. Puéril, n'est-ce pas ?
    Il faudrait que je lui explique, que je sache trouver les mots. Je ne supporte pas de faire connaissance avec des gens qui ont un rapport avec quelqu'un que je connais, je paraits hautaine, et je suis distante. Ca m'a attiré quelques emmerdes. Non, je ne sais lier "connaissance" qu'avec les jolis coeurs au regard baladeur, histoire d'être moins seule, tout en étant fausse.
    Je sais que c'est confus. Moi-même je ne m'y retrouve pas. Mais c'est comme ça.

Dimanche 29 avril 2007 à 10:52

    J'aimerais comprendre ce qui vous amène ici. Ma vie n'est pas palpitante. Je n'écris pas spécialement bien. Ma personnalité n'a rien d'hors du commun. Je ne comprends pas. Je n'ai pas envie d'écrire. Ou plus envie. Les nuits d'insomnie et de cauchemards s'enchaînent, et j'ai des valises sous les yeux, et mal à la tête. Je suis plutôt triste et écoeurée. Un rien m'exaspère, de ce conard de voisin qui passe sa vie à tondre sa pelouse et qui m'a réveillée à ma mère, en passant par mes frangins et mon conard de cousin qui se pointe avec sa greluche qu'on a jamais vu et en plus on ne sait même pas pourquoi ils viennent. Résultat, coincée à la maison pour voir un type que j'ai vu trois fois en dix ans. Oui dans la famille c'est assez spécial. Il me reste une grand-mère dépressive qui perd la tête, une tante alcoolique et dépressive, les deux autres étant mortes d'un cancer (c'est une tradition, dans la famille, le cancer), un oncle qui oublie mon anniversaire et qu'on voit une fois tous les six mois, de vagues cousins. J'ai deux oncles qui ont disparu dans la nature, un qui nous a tellement peu vus qu'il ne me reconnaît pas quand il me croise, et je pense qu'un jour je vais lui sortir "Hé, salut ! J'suis de ta famille, j'suis ta nièce, tu t'souviens ?" Une de mes cousines a deux enfants que je n'ai jamais vus. Enfin voilà. Les réunions de famille, c'est pas vraiment le genre de la maison. C'est une famille de fous. Et moins je les vois, mieux je me porte. Ca m'évite de me dire que ça aurait pû être autrement. Le genre de famille où l'on passe Noël tous ensemble, et où on est heureux. Genre pub pour le bonheur, vous voyez. J'aurais bien aimé qu'on s'aime tous, même si c'est niais. Mais ce n'est pas comme ça.
    En fait, dans ma famille, même dans la cellule la plus restreinte, c'est à dire, mes parents, mes deux frères, et moi, c'est assez dur à supporter. Ma mère a honte de moi parce que j'ai laissé tombé la fac pour cette année, mon grand frère me prend pour une gourde, mon petit frère aime bien me traiter de conasse, de pétasse ou de salope, et mon père, il n'est pas trop là. Il travaille beaucoup. En même temps, je le sais, j'ai un sale caractère, mais bon... Ma mère s'imagine qu'il y a des alliances, et encourage mon petit frère à "préférer" mon grand frère. Et elle me dit que, oh, moi, de toute manière, j'ai mon père de mon côté. Je n'y peux pourtant rien si mon père, n'ayant pas eu de soeur, adore sa seule fille... Mon petit frère, je comprends, il n'a que 14 ans. Enfin bon, c'est le bordel. C'est surtout ma mère que j'ai du mal à supporter. Enfin, imaginez seulement que vous engueulant avec votre mère, vous lui dites "De toute manière tu me méprises" et qu'elle vous réponde avec un grand sourire "Ah oui, c'est vrai, je te méprise. Merci de m'en avoir fait prendre conscience, je te méprise." Ou encore que, ayant une amie qui habite dans un cimetière, son père en étant le gardien, il y ait une morgue désaffectée et que vous y fassiez vos soirées... votre mère vous dit alors "Oui mais 'faut pas être net pour faire des soirées là-bas" (déjà, ça, je n'ai pas compris, la mort, ça fait partie de la vie...), vous répondez que si un ami avait une cabane dans son jardin ce serait là que vous feriez vos soirées, que la morgue c'est juste parce que c'est libre et qu'elle vous réponde "Oh toi de toutes façons même un bordel te conviendrait." Glurps. Ramasse tes côtes et va les recoller plus loin. Mais la dernière en date c'est tout de même "J'ai honte quand on me demande ce que tu fais comme études et que je réponds que tu ne fais rien, j'ai vraiment honte de toi." En attendant, j'ai quand même mon bac L et l'Abitur, le bac allemand.

    Ceci était l'article typique de la fille qui se plaint. De toute manière personne ne le lira jusqu'au bout. Donc voilà. Il faut dire, c'est tellement intéressant...

 

Mardi 24 avril 2007 à 19:45

    Je t'ai recroisé. Combien d'années plus tard ? Peu. Et beaucoup à la fois. Ca n'a pas de sens, le regard surpris que tu as eu. Me trouves-tu toujours belle ? Je me rappelle de ce jour où tu m'avais parlé. Tu m'impressionnais. J'étais provocante pour oublier que je ne m'aimais pas. Tu es venu vers moi, rougissante, sous le préau, le nez caché dans mon col roulé. Quelques mots. Je me rappelle de ton parfum, surtout. Encore aujourd'hui, si je croise un homme qui le porte, je ralentis le pas, et je respire. Ca parfum qui plus tard restait longtemps sur ma peau, et en fermant les yeux, je te voyais. Oui, je t'aimais, comme on aime la première fois que l'on sait que l'on tombe. Je me rappelle qu'on faisait exprès de se croiser dans les couloirs, que toutes tes amies étaient jalouses de moi. Tu étais le plus beau. Mais, mon Dieu, tu es encore si... Je t'aimais tellement, que l'amour que j'ai pour David aujourd'hui n'est rien à côté. Et si tu savais à quel point j'aime David... C'est lui qui me tenait la main tout à l'heure, quand je suis passée devant. Tu l'as vue, ma phrase en suspens, quand mon regard est tombé dans le tien, mais tu n'as pas su la chute intérieure. Tu n'as pas entendu les mots confus que j'ai à peine murmurés à David. Mais mes faux sourires, tu les connais depuis longtemps, et ça, tu l'as reconnu. Tu sais, devant chez David, on trouve de la cocaïne dans le caniveau, et je vois que ça lui fait envie, ou qu'il aimerait bien se remettre à revendre, histoire de se faire un peu de blé plus facilement. Tu sais, je ne sais même pas pourquoi j'écris ces mots. Je ne t'aime plus. Mais il me reste ce goût d'inachevé, cette amertume de ce dont on ne saura jamais la bonne fin. Il paraît qu'il y a des fois où il faut savoir oublier. Ou faire semblant... Quand je t'ai vu, j'ai eu la vague envie d'esquisser l'ombre d'un geste, ou d'un sourire, mais il y aurait eu bien trop d'ombres dedans. Et puis, c'est du passé, hein ? On ne va pas s'encombrer avec ça.

Dimanche 22 avril 2007 à 21:15

    Ségo - Sarko. Putain. L'une est incompétente. L'autre fait peur. Le monde part en vrille mais qu'il aille donc se faire en... Je vous le dis. J'ai peur pour les cinq ans à venir. C'était la première fois que j'exercais mon droit de vote, et je suis déjà écoeurée. On avait dit, un jour de 1789, Liberté, Egalité, Fraternité. Et on a au second tour des élections présidentielles un type qui dit qu'il va passer les banlieues au Kärcher et qui veut créer un Ministère de l'Immigration et de l'Identité Nationale. Ce monde-là m'écoeure... Imaginez les banlieues "chaudes" si Sarko passe. Imaginez...
    Ne croyez pas, je ne suis pas spécialement pour Ségo. Pour le moment je ne sais pas ce que je vais faire. Je sais juste que j'ai peur. Déjà que Liberté, Egalité, Fraternité, ce n'était pas trop ça... Oh, putain. C'est trop important pour qu'on le passe sous silence. Et il y en a tant qui ont l'air de s'en foutre...

Dimanche 22 avril 2007 à 17:48

Quant à toi, mon amour, tu es trop lisse. Tu ne connais pas les émotions violentes, celles qui font briller les yeux et rougir les pomettes, non, cela te gêne. L'extraordinaire te fait peur, et mon manque de timidité aussi. Nous n'avons rien de pur, même si tu aimes à croire que si, puisque nous rendons l'obscurité brûlante. Et tu as beau jouer l'indifférence et la nonchalance, accoudés dans ce café, je vois bien que tes yeux traînent du côté de mon décolleté.
La musique m'enveloppe et je pense à toi. J'aimerais hurler mes mots pour que tu les entendes résonner à l'intérieur de toi, comme des coups sourds, puissants, pareils à un appel. (...) Je te regarde toujours calmement de mes grands yeux trop sombres, mais tu la connais, la violence qui se terre derrière, et dont j'extirpe toutes mes lignes. La peur tu ne la vois pas, et je la porte pour toi. Notre amour a une odeur entêtante de pot-pourri, que l'on traîne partout avec nous. (...) Des souvenirs de mots, d'intonations, de gestes, de sourires. J'aimerais voir dans tes yeux une lumière plus sombre, un éclat plus salace. (...) Je veux que tu me désires comme tu n'en as jamais désiré une autre. Qu'en dis-tu ? Oh, tu n'en sais rien, tu es asujettis aux regards des autres, et quand l'on te pose une question, tu cherches toujours la bonne réponse, ignorant que c'est la tienne. Je ne ferais jamais ça, et pour cela tu me trouves insolente. (...) J'aimerais pouvoir t'envoyer tous mes mots. Les pages s'amoncellent et tu n'en sais pourtant rien,. (...) J'attends ce soir, j'attends demain de te voir malgré ma voix dure sur ton répondeur. Je ne sais pas me mettre en colère.

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