Lundi 26 novembre 2007 à 11:27

De vendredi à lundi je me suis donnée le droit de partir. Sans personne. Juste pour voir une amie qui habite bien trop loin, dans un lieu où je ne connaîtrai personne. Autre chose dans ma tête. Loin de la culpabilité, de ses mots qui font mal, de sa moue amère et de ses sourires tristes. Il m'a dit : "Toi, on croirait que tu n'as aucune attache, que rien ne te retient jamais, que les choses ne te touchent pas tant que ça."(et je ne parle pas de celui avec qui je suis depuis plus d'un an maintenant.)
Si j'osais encore, j'aurais énormément de choses à dire. Mais je reste seule dans mon crâne.

Flash-backs en continu mais que vaut tout ça lorsque la vérité ne s'en mêle plus ? Passé révolu, trop d'années ont fui mais surtout les gens qui ont laissé leur empreinte dans mon crâne meurtri - tu fonces à l'aveuglette ouvre en grand les yeux ça ne t'intéresse pas : voile noir et black-out, titubante contre un mur, virant le seul que tu aimes les étoiles étaient doubles et ce n'est jamais bon signe quand le vertige s'en mêle ; même pas l'envie de dire "aide-moi" non par orgueil mais que pourrait-il faire ? - Il n'y a que moi et mon marécage cérébral et mes lignes expulsées comme un crachat sur le bitume, ma vie teintée nuit et la lumière sale des lampadaires, une brise, rien d'autre, que pourrait-il en faire ? Je ne déverse plus mon fiel, je le laisse me bouffer quand vomir mon dégoût serait la meilleure solution. - Par excès de pudeur et manque de confiance tu t'emmures et restes seule dans ton monde. Tu n'en pleures meme plus quand tu te griffes de la pointe de la plume et pourtant tu jurerais que l'on peut voir les marques de tes mots dans ta chair tellement ils sont réels. Tu assassines ta raison et te force à l'indifférence quand tout ça n'est qu'illusion et demain tu partiras dans un bar avec l'explosion que tu as provoquée sans compassion, sans pitié, pour rien. Tu peux gribouiller, tes mots resteront muets, et pourtant, tu crèves d'envie de les jeter comme une bouteille à la mer. En vain.

Mes amis m'ont enfin avoué leur mépris
Je buvais à plein verre les étoiles
Un ange a exterminé pendant que je dormais
Les agneaux les pasteurs des tristes bergeries
De faux centurions emportaient le vinaigre
Et les gueux mal blessés par l'épurge dansaient
Etoiles de l'éveil je n'en connais aucune
Les becs de gaz pissaient leur flamme au clair de lune
Des croque-morts avec des bocks teintaient des glas
A la clarté des bougies tombaient vaille que vaille
Des faux cols sur des flots de jupes mal brossées
Des accouchées masquées fêtaient leurs relevailles
La ville cette nuit semblait un archipel
Des femmes demandaient l'amour et la dulie
Et sombre sombre fleuve je me rappelle
Les ombres qui passaient n'étaient jamais jolies

Guillaume Apollinaire

Tu respires, tu éclates de rire et tu repars, parce que dans le fond tu sais que ce n'est pas si grave, que c'est juste la vie et qu'il n'y a rien de pire que de se prendre au sérieux.

Jeudi 22 novembre 2007 à 15:35

Et doucement, dans le fond, ça me fait mal quand j'entends ces méchancetés sur moi. Je les accueille d'un grand sourire, d'un haussement d'épaules. Oh, je ne dis pas ça pour me la jouer "moi je dissimule super bien". C'est juste que c'est plus facile de faire semblant de s'en foutre, on finit par se convaincre que c'est presque vrai.
Ca me fait mal quand je vois ce jeune homme, avec sa si belle âme, que j'ai broyé, explosé, atomisé, et que je laisse là, seul. Je devrais m'excuser, lui parler, je le sais, mais... est-ce vraiment ma faute, ce qui est arrivé ? J'avais trop bu, je ne sais même plus ce que j'ai dit. Je sais juste que je n'ai rien promis. Et pourtant... je sais que je suis responsable.
Ma vie n'est pas pire que celle de quelqu'un d'autre, bien au contraire, je pense. Cependant, il me semble que c'est une question de subjectivité.
Je pourrai être dégueulasse. Volontairement, je veux dire. Mais ça je n'en suis pas capable. En toute sincérité, je ne fais pas exprès. Peut-être est-ce là le pire.
Je pourrai la pourrir comme elle s'amuse à le faire. Mais cela m'emmerde d'avance, je n'arrive pas à cracher sur 4 ans comme cela, je ne peux pas, et le pire, c'est que je ne comprends même pas pourquoi.

Durant quatre jours, j'ai eu la tête au loin et les yeux grand ouverts sur un monde absent. J'ai aimé. J'ai parlé à tort et à travers, j'ai oublié un tas de choses, j'ai regardé des films bidons et cela m'a fait rire. Je répétais sans cesse "Ahhhh mais c'est vraiment pourri c'est pas possible !" et je me marrais. J'ai fait des courses nazes - entendez par là : bien plus de sucreries que de quoi faire un repas. J'ai rêvé/

Mardi 13 novembre 2007 à 13:01

Invitée samedi soir. Pourquoi pas ? J'ai fait le choix de laisser les choses se faire et de voir, de me foutre royalement de ce qui peut bien arriver. Il me faut un dénouement.
Il y aurait beaucoup de lettres à écrire - si j'en avais le courage.
J'arrive désormais à savoir lorsque je me mens, et je préfèrerais que ce ne soit pas ainsi. Cela manque cruellement de passion. Les nuits sont trop longues, et j'aime ce froid qui me saisit jusqu'aux tripes ; au moins, ce froid-là a une réalité. On peut parfaitement briller en négatif. Pourtant, je veux autre chose dans ma tête.
Je sais que tout ça ne veut pas dire grand chose, mais il n'y a pas de sens à chercher. Le chaos. J'y suis arrivée et maintenant je voudrais seulement le fuir. J'ai atteint tous mes objectifs idiots. Et je grince des dents violemment.

"Dans la voiture qui nous ramène au campus, Sean demande : "On fait la paix ?"
Je lui réponds : "Pas question.""

"PAUL - Je me suis mis à marcher puis à courir quand j'ai aperçu la moto près de la barrière des gardiens. Je marchais d'abord d'un bon pas, puis j'ai trotté, puis couru à toutes jambes, mais Sean, qui portait son casque, a accéléré, dérapant d'abord sur la neige de l'allée avant de prendre de la vitesse. J'ignore pourquoi je courais comme un dératé. Je sautais par-dessus les monticules de neige, jamais à ma connaissance je n'avais couru aussi vite. Et ce n'était pas à cause de Sean. Il était trop tard pour cela. Il y avait déjà eu un Richard et un Gerald et trop de désirs charnels pour autrui. Je courais tout bonnement parce que je trouvais que c'était la chose à faire. L'occasion ou jamais de manifester une quelconque émotion. Je n'agissais pas par passion. J'agissais tout simplement. Parce que cela semblait la seule solution. Comme si on m'avait commandé de le faire. Mais l'origine de cet ordre demeurait floue. La moto a accéléré derrière le virage et je ne l'ai jamais rattrapée. (...)"

Les lois de l'attraction, Bret Easton Ellis

Comme ça. Pour rien. Ouvrir les yeux, se lever sans but, sans rien. Mais pourtant, ces putains de cerne sous mes yeux. Toujours, toujours.
Encore une journée.

Vendredi 2 novembre 2007 à 15:15

Croisé trop de gens, qui me tiraient trop loin en arrière. Assise dans ce café, un sourire, un clin d'oeil et mon portable qui vibre quelques secondes plus tard sur la table. "RDV à 18h". Tout ça pour rien. A 18h20, je retourne dans ce café voir mon "lui". Hagarde, chaotique.
"Ca va ?"
Je rigole. Et réponds: "C'était une sale journée.
- Pourquoi ?
- Pour rien. C'était une sale journée, je te dis."
Silence radio, errance dans Paris. "Ah si vous voulez boire un verre ce sera au comptoir." Il me demande ce que j'en pense et je lui dis "Ca m'emmerde, on s'barre" Direction le Virgin. DVD, jeu vidéo pour lui, CD pour moi. Il me dit mais attends t'as fini ton paquet ? Tu l'as acheté quand ? Je soupire "cet aprèm" et je me rappelle avoir eu envie de boire un martini-gin.
Le garçon au sms du mardi m'a ensuite fixé rdv hier. N'ayant pas d'autres nouvelles, j'ai vu L. Et puis finalement il s'est tout de même pointé, et c'était plus qu'étrange. Bien plus qu'étrange. Je me souvenais, je me suis souvenue toute la nuit, et j'en ai des cernes comme des yeux au beurre noir. Ai passé la soirée chez mon copain. "Splif ? - Vas-y, fais tep's." Pour finalement me réveiller ce matin seule dans le plumard parce qu'il est au taff, dans la lumière déprimante et l'appart glacé, l'odeur de tabac froid me collant à la peau. Et ces souvenirs par-dessus tout, parfois comme des flashs lancinants au fond de mon crâne embrumé. Je me suis barrée, j'ai pris le bus au radar, et j'ai fini dans le métro le bouquin qui tombait curieusement à propos : Les lois de l'attraction de Bret Easton Ellis.

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