Encore chez lui ce soir. Ce n'est pas si loin, après tout, une heure vingt seulement, et deux changements. J'aime bien. J'aurais plein de vies à inventer. Le jeune homme avec l'énorme bouquet de fleurs, qui a l'air si stressé, il va voir la mère de sa fiancée pour la première fois, et peut-être même qu'il est un peu en retard. La jeune fille au téléphone, je n'entends pas ce qu'elle dit, mais je l'imagine raconter qu'elle a rencontré quelqu'un, elle a l'air tellement heureuse. J'aime bien tous ces gens, j'aime bien les accordéonistes dans le métro, j'aime bien croiser un regard et voir la bouche qui appartient à ce visage répondre à mon sourire. J'ai envie d'être en juillet et d'aller traîner du côté de St Michel le soir. Pour voir la vie.
Lundi 29 janvier 2007 à 12:04
Dimanche 28 janvier 2007 à 14:49
Encore une fois mon fric atterrit dans sa poche, mon coeur le suit. Pourquoi quand je te fusille du regard, je sais que je t'aime violemment ? Je t'envoie balader, les gens du train me regardent mal. Je m'en tape, je ne suis pas belle. Tes yeux à la dérobée dans le reflet. Le brouillard du sommeil aux coins des miens. Les gares défilent derrière la vitre. Tout est si gris dans la lumière d'hiver. L'été me manque. Il viendra. Est-ce que tu seras là pour le voir avec moi ? Tu sais, le sable et nos rires, et les gens qui ne comprendront pas pourquoi toi et moi. Un jour j'ouvre les yeux et tu n'es pas là. Trop loin derrière les façades de toi. Trop loin, à ne même plus pouvoir trouver ton regard. Elle te manque, parfois. Je le sais. Ca se voit, et ça s'entend quand tu dis son prénom, il te râpe la langue et tu le savoures cependant ; moi, je t'écoute, et il perce mes tympans. Tu te fais épave sous les coups. Je ne cesserais de frapper quand tu t'énerveras enfin. Il y a des choses que je ne veux plus. Tu ne peux pas m'arracher le bras si je te donne déjà la main. Ma patience, mon amour, mon fric. Tu prends tout. M'achète une belle robe. Me serre dans tes bras et me chuchote des mots tendres à l'occasion. Pourquoi moi ? Tu ne m'as jamais dit ce que j'ai de différent d'une autre.
Tu te souviens ou pas ? Non je ne crois pas. Tu m'as emmenée en haut de la Tour Eiffel et tu m'as pris dans tes bras, un jour, le premier de la vie.
Tu te souviens ou pas ? Non je ne crois pas. Tu m'as emmenée en haut de la Tour Eiffel et tu m'as pris dans tes bras, un jour, le premier de la vie.
Samedi 27 janvier 2007 à 11:38
La nuit a encore été longue. Au-delà des mots. Des perles de pluie d'un pays où il pleut trop. (Trouvez la référence) Un silence qui ne montre qu'une absence, une promesse trahie en un battement de cils, sans même avoir été réclamée.
Les mains d'Elsa
Donne-moi tes mains pour l'inquiètude
Donne-moi tes mains dont j'ai tant rêvé
Dont j'ai tant rêvé dans ma solitude
Donne-moi tes mains que je sois sauvé
Lorsque je les prends à mon pauvre piège
De paume et de peur de hâte et d'émoi
Lorsque je les prends comme une eau de neige
Qui fond de partout dans mes mains à moi
Sauras-tu jamais ce qui me traverse
Ce qui me bouleverse et qui m'envahit
Sauras-tu jamais ce qui me transperce
Ce que j'ai trahi quand j'ai tressailli
Ce que dit ainsi le profond langage
Ce parler muet de sens animaux
Sans bouche et sans yeux miroir sans image
Ce frémir d'aimer qui n'a pas de mots
Sauras-tu jamais ce que les doigts pensent
D'une proie entre eux un instant tenue
Sauras-tu jamais ce que leur silence
Un éclair aura connu d'inconnu
Donne-moi tes mains que mon coeur s'y forme
S'y taise le monde au moins un moment
Donne-moi tes mains que mon âme y dorme
Que mon âme y dorme éternellement.
Louis Aragon
Les mains d'Elsa
Donne-moi tes mains pour l'inquiètude
Donne-moi tes mains dont j'ai tant rêvé
Dont j'ai tant rêvé dans ma solitude
Donne-moi tes mains que je sois sauvé
Lorsque je les prends à mon pauvre piège
De paume et de peur de hâte et d'émoi
Lorsque je les prends comme une eau de neige
Qui fond de partout dans mes mains à moi
Sauras-tu jamais ce qui me traverse
Ce qui me bouleverse et qui m'envahit
Sauras-tu jamais ce qui me transperce
Ce que j'ai trahi quand j'ai tressailli
Ce que dit ainsi le profond langage
Ce parler muet de sens animaux
Sans bouche et sans yeux miroir sans image
Ce frémir d'aimer qui n'a pas de mots
Sauras-tu jamais ce que les doigts pensent
D'une proie entre eux un instant tenue
Sauras-tu jamais ce que leur silence
Un éclair aura connu d'inconnu
Donne-moi tes mains que mon coeur s'y forme
S'y taise le monde au moins un moment
Donne-moi tes mains que mon âme y dorme
Que mon âme y dorme éternellement.
Louis Aragon
Vendredi 26 janvier 2007 à 22:16
J'ai 17 ans, 10 mois et quelques jours (non je ne me fais pas chier au point de les compter (du moins pas encore) ), j'ai un bac L et un bac allemand et je ne sais pas quoi faire de ma vie. J'ai un copain, ça fait trois mois et demi (très important le "et demi") que je suis avec et un coup il veut que j'habite avec lui, un coup il veut se barrer à l'autre bout du monde. Oui, c'est très reposant, je sais. Et pourtant, je me surprend à lui chuchoter ça la nuit :
"(...) Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu
Sans toi je ne vois rien qu'une étendue déserte
Entre hier et aujourd'hui
Il y a eu toutes ces morts que j'ai franchies sur de la paille
Je n'ai pas pu percer le mur de mon miroir
Il m'a fallu apprendre mot par mot la vie
Comme on oublie (...)"
Paul Eluard
"(...) Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu
Sans toi je ne vois rien qu'une étendue déserte
Entre hier et aujourd'hui
Il y a eu toutes ces morts que j'ai franchies sur de la paille
Je n'ai pas pu percer le mur de mon miroir
Il m'a fallu apprendre mot par mot la vie
Comme on oublie (...)"
Paul Eluard
Vendredi 26 janvier 2007 à 21:47
Y'a plus qu'à recommencer.
Ouais.
Parfaitement.
Avec un nouvel habillage et un nouveau fond musical. Et là c'est du grand art. (Le fond musical, pas ma prose, of course.) Avec le même presqu'amoureux ancien drogué bizarre que je suivrais à l'autre bout du monde si il me le demandait. Oui je suis niaise, oui je suis quiche, mais j'aime ça. Et ça ne veut pas dire pour autant que je vis dans un boubouli monde avec des bouboulis sentiments et que la drogue c'est maaaaaaaaal et que l'alcool c'est beuuuuuuuurk. Puisque je le bats au concours de vidage de bouteille. Na.
C'est un joli soir pour recommencer.
Ouais.
Parfaitement.
Avec un nouvel habillage et un nouveau fond musical. Et là c'est du grand art. (Le fond musical, pas ma prose, of course.) Avec le même presqu'amoureux ancien drogué bizarre que je suivrais à l'autre bout du monde si il me le demandait. Oui je suis niaise, oui je suis quiche, mais j'aime ça. Et ça ne veut pas dire pour autant que je vis dans un boubouli monde avec des bouboulis sentiments et que la drogue c'est maaaaaaaaal et que l'alcool c'est beuuuuuuuurk. Puisque je le bats au concours de vidage de bouteille. Na.
C'est un joli soir pour recommencer.