Lundi 30 juillet 2007 à 15:35

SPLEEN

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;

Quand la terre est changée en un cachot humide
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
En se cognant la tête à des plafonds pourris ;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux ;

Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

- Et de longs corbillards, sans tambour ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

Charles Baudelaire
Les Fleurs du Mal, "Spleen et Idéal"

Jeudi 26 juillet 2007 à 15:22

J'ai oublié de savoir ce que je voulais et ce n'est pas important. Noir Désir dans les oreilles et le mail d'un papillon de nuit qui m'écrit du bout de ses ailes "hier je pensais a notre soirée au théâtre a Dresden, avec la boîte et ton bras ...  (...) et puis j'ai repensé a Montmartre et je me disais que nos soirées avaient toujours cette teinte un peu sombre, si caractéristique ... " Et j'ai envie de lui promettre qu'il y en aura encore un nombre infini, de ces soirées à rire en ayant envie de pleurer, à boire dès le matin, et à prendre des milliards de photos nulles, à avouer l'inavouable à mi-voix, et en rire ; ça peut paraître bizarre, expliqué ainsi, mais c'est si beau...
Le lac, la nuit, le MCH et la fumée... Ca n'a ce sens que pour nous. C'est ça que j'aime tant. Je n'ai même pas envie d'essayer d'expliquer, ce serait tout gâcher. Et peut-être bien que vous aussi vous le savez ?...

Et sinon, lui et moi on a nos places pour le concert de The Police.

Lundi 23 juillet 2007 à 17:13

Juste pour rajouter que le silence m'habite toujours, et que j'ai perdu cette habitude que j'avais doucement prise de parler. Ca me lamine la gorge, dans le fond, ça me fait mal au bide, mais il faut bien faire semblant, parce qu'il y a des moments où l'on est assise seule dans une balancelle au soleil, à ne rien faire d'autre que de regarder les mésanges et les moineaux et à entendre les bâteaux passer. Il y a des moments comme ça.
Et au bout du compte, je me dis que la solitude, c'est ce qui me va le mieux. C'est comme une seconde peau dans laquelle je me blottirai. Dans le fond, c'est comme ces saloperies que je fume ou que je bois : ça me fait du bien, et ça me fait du mal. Il faut savoir assumer ce côté masochiste.
Il y la voix qui me parle de romantisme, et l'autre qui dit "on s'en fout, tu verras bien, putain, laisse-toi faire, sens son souffle s'épuiser dans ton cou, griffe-lui le dos, parle-lui durement, parce que tu le perdras, les princes, ça n'existe pas" et très honnêtement c'est mieux d'écouter celle là, car au moins ça minimise les dégâts, ou pas, mais ce n'est pas grave, il n'y aura que des perdants de toutes façons.

Lundi 23 juillet 2007 à 17:01

Hier ce fut une journée sur les bords de l'Yonne, chez ma tante, dans une véritable maison de poupée, romantique à souhait, un peu genre Alice au pays des merveilles, le genre de maison qu'on voudrait bien pour une escapade à deux.
A part ça, je dors toujours aussi peu, et je me traîne toujours autant lors des journées pluvieuses. Cela fait un bout de temps que je n'ai pas pu mettre le nez dans mes blogs préférés, et ça me frustre horriblement. Vivement un nouvel ordi, que je devrais à nouveau partager avec mes deux frères, où je devrais à nouveau protéger tous mes fichiers par un mot de passe... Charmante perspective.
L'histoire de colocation continue à bourdonner vaguement, et il fait traîner, se borne à ne pas prendre de décision tant qu'il n'est pas au pied du mur, évite le sujet, et fait plus que jamais son macho man.
Oui, effectivement, il y a de l'eau dans le gaz. Voyez-vous, j'aurais espéré plus romantique, mais ce n'est plus à la mode, montrer que l'on est amoureux revient pour les mâles à passer pour des fiottes, et jouer l'indifférence est beaucoup plus facile que d'assumer un soupçon de niaiserie un peu cul-cul ; chose qui, bien qu'un tantinet ridicule, est plutôt rassurante et attendrissante par moments, correctement dosée et opportunément utilisée.
En bref, lui et la subtilité, ça fait deux.

Jeudi 19 juillet 2007 à 14:53

Je suis vraiment désolée, mais tant que je n'ai pas d'ordinateur je ne peux pas vous montrer mes photos. Pourtant j'aimerais bien.
Je suis fatiguée, et je n'ai pas grand chose à dire. Tout est très violent en ce moment.

COLLOQUE SENTIMENTAL

Dans le vieux parc solitaire et glacé,
Deux formes ont tout à l'heure passé.

Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,
Et l'on entend à peine leurs paroles.

Dans le vieux parc solitaire et glacé,
Deux spectres ont évoqué le passé.

- Te souvient-il de notre extase ancienne ?
- Pourquoi voulez-vous donc qu'il m'en souvienne ?

- Ton coeur bat-il toujours à mon seul nom ?
Toujours vois-tu mon âme en rêve ? - Non.

-Ah ! Les beaux jours de bonheur indicible
Où nous joignions nos bouches ! - C'est possible.

- Qu'il était bleu, le ciel, et grand, l'espoir !
- L'espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.

Tels ils marchaient dans les avoines folles,
Et la nuit seule entendit leurs paroles.

Paul Verlaine, Fêtes Galantes

Ce n'est pas bien joyeux mais ça me serre tellement le coeur qu'il fallait que je le mette. De toute manière, je n'ai pas vraiment à me justifier. Les insomnies s'enchaînent et cela me rend un tantinet agressive, aussi, ne faites pas attention.
Je dois déjà filer. J'essaye de revenir régulièrement le plus vite possible.

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