Mardi 30 novembre 2010 à 20:41

Il fait beau et froid, nous marchons côte à côte.
Mon mouchoir tâché de rouge, hé, ragazza, ça va ? Oui oui. Ca va. Ne t'inquiètes pas. Fais attention à toi.

"Maïa, tu es unique, il n'y en a pas deux comme toi. Tu as l'orgueil de savoir qui tu es, tu n'es pas une fille mais une femme, une vraie femme."
"Parfois, oui, tu peux être glaciale, mais tu ne calcules pas."
"Tu sais, si on s'était rencontrés à un autre moment, on aurait été ensemble, vraiment ensemble."
"Être comme ça, dans notre relation, ça me rend bien plus heureux que dans mes histoires de couple. Au moins, toi et moi, c'est vrai."
"J'ai pas envie de partir, Maïa, j'ai plus envie..."
"J'ai envie de toi, tout le temps, tout le temps, même quand t'es pas là j'ai envie de toi, t'es tellement belle, même juste que tu me touches ça me suffit. Embrasse-moi."
"On trinque à quoi ? - A nous."

C'est tellement bon et tellement douloureux.

"Tu sais ce qu'on va faire ? Quand tu reviendras, tu me montreras tes photos, et moi je te ferai lire mes textes."

Et le serrer si fort dans mes bras, si fort.

Mercredi 24 novembre 2010 à 14:16

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"Mais Chloé chassait ses doutes, fuyait la réalité, marchait le nez en l'air, allait boire des verres avec ses amis, elle se disait vivante quand elle s'étourdissait de trop, alors qu'elle vivait à l'envers."


"Chloé était en guerre, contre elle, contre le monde entier, et Thomas la regardait en riant de ses grands yeux noirs."


"Elle et sa cambrure, ses jambes interminables, ses yeux si francs et si profonds... Désormais elle fuyait ses regards, ou les soutenait au contraire avec une insolence folle, l'air de dire « Tu vois ? Tu vois à quel point on peut s'abîmer ? » et son sourire si lumineux était un mensonge. Chloé ne se ressemblait plus, Chloé était le mensonge."


"Il ne saurait même pas mettre les épisodes de leur fausse histoire dans le bon ordre, tellement Chloé, enfant folle, brouille les pistes et détourne la réalité. Suivre la piste de Chloé, c'est se perdre, et Thomas se perd avec joie en elle."


« Tu vois, les gens, ils aiment tout, ils aiment tellement tout que dans le fond ils n'aiment rien... Tout le monde est ami de tout le monde, c'est ridicule, et dans le fond, c'est horriblement triste parce que c'est horriblement faux. On arrive plus à percer les façades, on arrive plus à deviner les faux sourires, on arrive même plus à se toucher. On devient anonyme. Ça, oui, ça me fait du mal. Imagines le bonheur d'être unique pour quelqu'un qui reconnaîtra ton pas, ta silhouette au milieu de cent autres, ta voix dans le brouhaha... »
(...)

« Tu ne sais pas, Chloé, mais je reconnais ton pas, et ta silhouette, et ta voix, et même ton parfum... Je ne sais jamais où tu es, où tu vas, où tu te perds, je ne sais pas dans quoi tu te débats, mais tu es unique. Tu es trop forte pour te faufiler dans les petites portes des silences, tu me perds, tu me fais du mal quand je t'aperçois avec un autre, mais je ne peux être loin de toi. Je sais, je te fais mal aussi, je ne sais pas pourquoi, je me sens si fragile, si démuni face à toi. Mais quand je vois tes longs cheveux bruns tomber en cascade dans ton dos, ton sourire en coin, l'ironie au fond de tes yeux, les fossettes à tes joues, quand tu m'embrasses ou que tu me repousses, j'ai envie de te dire que je t'aime. Je t'aime tout le temps, malgré ta violence et tes sarcasmes, ou peut-être grâce à eux. »


« Qu'est-ce que tu fous là ? Qu'est-ce que ça t'apporte ? Tu n'as pas d'autres nanas à aller voir, à qui offrir des cafés, à emmener au cinéma, à baiser ? Fous-moi la paix, Thomas. Lâche-moi. Je n'ai pas envie de te voir, comme ça, en sortant des cours. Je veux juste me casser, rentrer chez moi, dormir.
- T'es une menteuse, Chloé. Je sais que tu ne vas pas rentrer chez toi. Pas tout de suite en tout cas. Tu vas encore aller traîner à droite, à gauche, et puis c'est pas une façon d'accueillir les gens qui ont envie de te voir. Tu fais chier, putain, je te donne pas de nouvelles tu fais la gueule, je viens te chercher tu fais la gueule... Tu m'emmerdes. Tu crois quoi ? Que je suis amoureux de toi peut-être ? Non mais regarde-toi, un peu ! T'es qu'une bonne copine, j'avais juste envie de discuter un peu avec toi, et tu m'envoies dans le mur.
- Si je suis qu'une bonne copine, alors on peut discuter... si tu m'offres une bière. »

"Thomas ne voulait pas abandonner sa vie, il ne voulait pas ressembler à ces autres qu'il voyait, ne voulait pas de la routine et du silence, de la violence de l'indifférence qui s'installe, il ne voulait jamais penser Chloé acquise, de peur qu'elle ne se réveille un matin et n'ait plus besoin de lui, de peur que quelque chose se brise."

"- C'est quoi que t'as pas compris dans ma phrase ? Je t'ai dit de te casser. J'ai aucune envie de dormir avec toi, aucune envie d'être avec toi, aucune envie de te donner mon numéro de portable ni que tu me laisses le tien, et même connaître ton prénom, c'est déjà trop pour moi. Tu t'attendais à quoi ? Je débarque dans le bar, tu m'aguiches, je t'invite chez moi, tu acceptes, je te prends comme une chienne sans me préoccuper de te faire jouir et tu ris, et tu voudrais dormir chez moi ? Tu connais un seul type qui dort avec sa poupée gonflable, toi ?"


"Il sortit, prit le métro, alla jusque sur les bords de la Seine, du côté de St Michel, s’assit sur le pont où un des tous premiers soirs il lui avait demandé de ne pas rentrer chez elle, de ne plus retourner voir l’autre, mais de rester avec lui. Il se rappelait de ses yeux heureux et inquiets, de son hésitation, de sa peau frissonnant dans le vent frais de la nuit malgré l’été, et surtout de son silence. Ils avaient ensuite parlé de tout et de rien, riant, il n’osait pas reposer sa question et Chloé faisait comme s’il n’avait rien dit. Il lui dit au bout de plusieurs heures que si elle voulait rentrer chez elle, il allait bientôt être trop tard pour le dernier train, et il voyait encore son regard espiègle, son sourire malicieux, le creux de ses fossettes quand, levant les yeux, elle lui avait demandé de quel train il parlait. "


"Il faisait si doux et la nuit était si belle qu’elle ne voulait même pas rentrer. Elle les avait orientés, ils avaient marché du Champ de Mars jusqu’à St Michel, enlacés, sans tellement se parler, il se rappelait de son regard perdu sur la Seine, dans les reflets des lampadaires sur l’eau, de la façon dont elle se serrait contre lui sans dire un mot quand la foule était trop dense, au loin. Il était alors facile de la serrer contre lui, d’embrasser ses cheveux juste au-dessus de son oreille, de déposer un baiser sur son front, sur sa joue, sur ses lèvres. Ils s’étaient assis à une terrasse au hasard, et avaient commandé chacun une bière. Elle allumait ses cigarettes à son briquet, et quand elle se penchait vers lui, elle repoussait ses cheveux derrière ses oreilles d’un geste rapide. Il avait finalement été trop tard pour reprendre le métro, et ils n’avaient pas eu le courage de chercher un taxi. Chloé l’avait alors entraîné vers l’hôtel. La chambre était au cinquième étage, dénuée de charme, vieillotte. A cause de la chaleur, Chloé avait enlevé son débardeur, se promenant en soutien-gorge, et assise sur l'appui de la fenêtre ouverte, elle fumait en sifflant les filles ivres qui passaient dans la rue, pour entendre rire Thomas."

Là, c'est tout de moi.
La photo aussi, prise à St Michel, la nuit après le feu d'artifice. Ce sont les seuls points communs avec Chloé et Thomas, autant les exploiter pour illustrer ces mots...
Elle me manquait, Chloé. Elle me manquait terriblement, en fait.


Lundi 22 novembre 2010 à 23:49

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Il regardait ses petits pieds, imaginant les orteils sous les bottines. Elle souriait, mais il voyait bien qu'ils n'étaient pas prêts de partir.
- Raphaëlle, fais-moi voir ton pied.
- Ca va, je te dis. On attend juste un peu et ça ira mieux.
- Fais-moi voir ton pied, bordel.
- Tu me soules. Ca changera quoi, hein ? Si j'enlève ma chaussure je pourrai pas la remettre. Tu vas me porter comme une princesse, peut-être ?
- Mais t'as besoin de boire autant avec des talons aussi hauts ? C'était sûr que t'allais te casser la gueule ! Et oui je vais te porter, parce que sinon on va manquer le dernier métro, et je paye pas un taxi. Elle est où, Eve ?
- J'en sais rien.
- Comment ça t'en sais rien ?
- Elle m'a dit de l'attendre dehors, alors je t'ai pris par le bras parce que je voulais pas être toute seule, on est sortis et ensuite je suis tombée, et maintenant je suis assise sous ce porche à me peler le cul et je sais pas où est Eve.
Elle sortit son paquet et entreprit de se rouler une clope, le filtre coincé entre ses lèvres, tout en râlant à cause de ses doigts engourdis par le froid. Exaspéré, il lui balança une blonde au visage.
- Dis pas "Merci" surtout.
- De rien.
- T'es vraiment une petite conne, quand tu t'y mets.
- Et Eve, elle est quoi ?
- Ce qui est déjà sûr et certain à son sujet, c'est qu'elle est pas là. Il faut qu'on la trouve, appelle-la.
Raphaëlle se mit à fouiller son sac à main, mais devant l'insuccès de ses recherches, elle entreprit de le vider. Trousse de maquillage, paquet de tabac, feuilles, filtres, calepin, stylo, fringues de rechange... Mais pas trace de son portable. Gabriel s'accroupit devant elle, attrapa le menton de Raphaëlle dans le creux de sa main, et l'obligea à le regarder.
- Bordel, Raphaëlle, c'est pas possible d'être aussi timbrée... Depuis quand tu mets ton portable là-dedans ? DEPUIS QUAND ? Tu le fais exprès ou quoi ?
- Lâche-moi, Gabriel. Lâche-moi tout de suite.
- Sinon quoi ? Tu vas me flageller avec le string qui dépasse de ton sac ?
Il éclata de son rire rauque, un rire de fumeur, lâchant le menton de la jeune fille pour glisser ses doigts dans ses cheveux et les ébouriffer, malgré ses protestations.
- Allez, fouille tes poches.

Dimanche 21 novembre 2010 à 23:57

"Nous avons tout mélangé
Les jours avec les années
Les désirs avec les regrets
Le café avec le lait."

Cette phrase dans le métro, je l'ai lue et relue certains soirs lorsque je montais les escaliers.
J'ai claqué la portière de ta voiture, après toute une nuit qui a mélangé des choses étranges comme Manu, des pintes de bière, le Noctilien, la pluie froide, le vol d'une écharpe, un oeil au beurre noir et une bouche en sang, nos corps emmêlés et nos doigts enlacés, des fous rires improbables. J'ai juste dit "A plus" et j'ai claqué la portière.

"Tu veux pas me rejoindre aux Etats-Unis ou au Canada ?
- Non."

"Je sais même pas quand t'es sincère ou quand tu mens...
- Tu devrais le savoir, depuis le temps...
- Non, en cinq mois, je sais toujours pas quand tu joues et quand tu joues pas... D'ailleurs t'en a pas marre de ce putain de jeu ?
- Quel jeu ?"

Je n'ai pas joué, non.

"Est-ce que je suis fou ?"

Oui. Tu es fou à lier, tu es taré, malade, incontrôlable.
Je peux vivre sans toi, je le sais, je le sais. Mais tant que tu n'es pas trop loin, je n'ai pas la volonté de dire "Stop".

La pluie de novembre dans les nuits de Paris, il faisait si froid. Et ton rire rauque.

"Au plaisir, jolie demoiselle des ténèbres. On se revoit dans les limbes."

Tu vas me manquer, tellement me manquer que si je n'étais pas aussi fière je pleurerai déjà.
C'était tout ou rien. On ne pouvait pas avoir tout, ça aura été rien. Je n'ai pas su te dire.

A plus.

Samedi 20 novembre 2010 à 11:54

http://smoking.gun.cowblog.fr/images/mia.jpg

Lorsque l'on peut compter les heures de sommeil sur les doigts d'une main.
J'ai une migraine qui me cisaille le crâne, je n'aurais pas du boire autant hier. Ni avant-hier. Je peux même déjà dire que demain aussi, j'aurais une gueule de bois de compétition.

Il me voit comme indépendante et libre, fatale, c'est ça qu'il me dit : "Maïa, tu es une femme fatale.", il dit ça quand j'ai les jambes croisées sur son canapé, les cheveux en vrac sur les épaules, ma jupe un peu retroussée sur le haut de la cuisse, et que mes lèvres rouges tirent sur ma cigarette.

Je n'ai jamais éprouvé le désir ni le besoin qu'il soit là pour me consoler ou me rassurer, je ne me suis jamais dit que je ne pourrai pas vivre sans lui, ni qu'il était mon grand amour.
Mes grands emportements n'étaient que des réactions d'enfant. Bien sûr, je vais être triste, je vais même sûrement pleurer. Mais alors que je ne suis plus qu'à quelques heures de ce moment, je me sens calme et sûre de moi.
Quand je marche seule la nuit, je sais que je peux vivre sans sa présence. Je sais que son départ ne changera pas grand chose à mon quotidien, que je ne serai pas plus heureuse ni malheureuse, et je sais qu'il m'a rendue plus forte, plus libre, plus indépendante, et l'admiration dans son regard parfois.
Je ne me suis tout de même pas débarrassée de ce désir que j'ai de l'attacher dans mon jardin, mais tant pis. Ce n'est pas si important, dans le fond. Peut-être qu'il gardera plus de moi que je ne le crois.

Après tous ces mois, je n'aurai pas l'égoïsme de lui demander de rester, ce serait purement stupide. Ce sont son rêve et sa vie, et non les miens. Je le respecte trop pour lui voler ça, et je suis trop fière pour jour les chiennes fidèles. De toute façon, il est libre, il est fait pour l'être.

Depuis le début, nous savions que ça finirait comme ça. Alors, est-ce réellement si triste ? Je ne pense pas. Il reviendra.

Je crois qu'en fait il ne me reste qu'un mot à lui dire :

Merci.

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