Samedi 21 avril 2007 à 22:50

    Mon lit n'est pas fait. Il fait froid dans ma chambre, et j'ai bien envie d'aller me couler sous les draps, et de me laisser aller. Mais quelque chose ma taraude. Une chose sans mots. Amère. Ma peau frissonne, et mes yeux brûlent. C'est toujours mauvais de se connecter en intra-veineuse. Il me semble que c'est ce qu'elle m'a écrit. Quatre petits mots pour une petite question dont j'étais sûre d'avoir la réponse. Je supporte mal les dialogues avec moi-même. Je préfère les coups de tête et les intuitions. Dis... Toi, ça va ? Oui, je vais bien. Il me semble. Je ne sais pas. Mais ne t'inquiètes pas, Lou. Un pas pour rien, un mot pour rire, un entrechat, une ritournelle, et les rangaines éternelles pour oublier le monde qui chavire...

Samedi 21 avril 2007 à 22:29

"Vois-tu mon vieux Jean-Louis, j'ai comme des langueurs.
C'est semblable à des cris, ça vient de l'intérieur.
Ca me déchire un peu jusque dans les artères, comme ce vin trop vieux qu't'aurais laissé ouvert.
Ce monde-là m'écoeure. Regarde-les, nos chefs qui font pousser des fleurs au bord des SDF
On les emmerde tous, sers-moi n'importe quoi, j'm'en fous !
Pourvu qu'ça mousse, et toi qu'est-ce que tu bois ?
S'ils nous prennent pour des cons ne fait-on pas tout pour ?
Y a plus d'révolution, mais y'a toujours une cour
Ils nous fliquent, ils nous guettent, nous brident et nous contemplent.
Moi j'veux bien être honnête, mais je manque d'exmple.
Ils n'en ont pas fini de nous laisser pour des dupes.
Pratiquant l'alchimie, celle du parachute.
Pendant qu'on se bat pour ramasser quelques miettes, ces coqs de basse-cours, enfoirés, nous raquettent.

On parle, on parle, mais il se fait tard
C'est bientôt la fin du monde et j'ai plus rien à boire

Ce monde nous échappe, on n'est plus que des cons à passer à la trappe, celle des générations.
Je regarde mon ombre, elle ne me ressemble pas, elle est plus grande que moi, tiendra-t-elle dans ma tombe ?
En attendant ce jour qui s'ra peut-être une nuit
J'voudrais un peu l'amour d'une femme jolie qui oublierait mon âge et serait amoureuse, enfin, même de passage, que je rendrais heureuse.
Je voudrais de son corps parcourir les silences, ne faire en m'approchant pas plus de bruit qu'une ombre,
Qu'elle m'ouvre les bras et accepte la danse, d'un sourire éclairant son visage trop sombre.
Vois-tu ? J'ai mal aimé, tu vois, j'ai mal au corps.
Et j'en ai mal encore tellement j'ai mal aimé. Mais, j'en ai vu passer des pachydermes roses
Bien plus souvent c'est vrai que j'l'ai cueillie... la rose.

On parle, on parle, mais il se fait tard
C'est bientôt la fin du monde et j'ai plus rien à boire

Je me sens tellement seul que j'en ai le vertige.
Je sais, je suis pas l'seul, mais toi, au moins, tu piges.
De cette solitude j'ai fait mon ordinaire.
Pour prendre l'habitude j'ai laissé le temps faire.
Tu vois, mon vieux Jean-Louis, là-haut la lune est pleine.
Je crois bien qu'moi aussi, mais j'ai tellement de peine.
Boire, ça réchauffe le coeur, même si ça nique le foie.
Pour sortir d'la torpeur, que veux-tu, je bois.
Allez mon vieux Jean-Louis, sers m'en donc une dernière, je m'sens un peu aigri, pour tout dire, j'suis amer.

Nos vies se recroquevillent, il va falloir s'y faire, le monde part en vrille mais qu'il aille donc se faire en...
... parle, on parle, mais il se fait tard
C'est bientôt la fin du monde, et j'ai plus rien à boire."

Jeudi 19 avril 2007 à 19:38

"On parle on parle, mais il se fait tard, c'est bientôt la fin du monde, et j'ai plus rien à boire..." [Jean-Louis] Allez, cliquez, je vous en prie...

J'savais pas, j'aurais p't'être dû mieux me douter, quand il y a ces soirs où je m'évertue à remplacer mon sang par du vin, que j'file un mauvais coton.
J'devrais sûrement le quitter, vous savez. Son ami d'enfance est devenue une personne importante. Ouais. Un trafiquant de drogue.
J'devrais pas être avec lui. Je le sais, qu'il est pas fait pour moi. Mais moi je suis faite pour ça, pour pas être ce que je devrais. Je n'ai plus envie de jouer les écrivains, non, je n'ai pas les mots. Ni le talent. Son oncle, c'est Le Clézio. Immense et écrasant.
J'savais qu'il ne me rendrait pas heureuse. Mais je l'aime. C'est peut-être bien un salaud. Oui, il y a de fortes chances, dans le fond. Je lui ai cherché toutes les excuses. Mais desfois, il ne vaut pas mieux que ses "amis". Y'a d'l'acide dans l'air que j'respire. Mais y'a toujours du sang dans mes veines pour faire battre mon coeur, y'a toujours mes lourdes larmes, et mes faux rires. Je suis amère, c'est tout. Fausse.
Il paraît que j'mérite pas ça. Que je n'suis pas ça. J'n'en sais rien. J'm'en tape. J'ai besoin de me justifier à mes propres yeux. Besoin de me dire que j'ai mes raisons d'me laisser pourir sur pied. Et peut-être bien que j'en ai. Je n'sais pas. Je suis tombée amoureuse comme on s'casse la gueule, maladroitement, et j'me retrouve en sang.
Et ces mots gentils que j'lis ici n'ont pas lieu d'être. Je suis peut-être attachante, ou attendrissante, ou je n'sais quoi. Mais vous devriez partir en courant. Tout n'est pas faux, ici, pourtant. Seulement certaines choses. Seulement moi. Ou pas. Je ne sais plus bien.
C'est une agonie lente. J'aime la vie, mais pas seulement. J'aime tout et son contraire. Pourvu que ce ne soit pas tiède. A défaut de rayonner, je veux au moins briller en négatif. Exister. Comme je peux. Cracher mon arrogance à la face du monde, et rire toujours plus fort.
Tu la sens, cette amertume, au fond de ta gorge, qui t'arrache quelques battements de coeur ?

J'aurais aimé être plus raisonnable.

Jeudi 19 avril 2007 à 14:44

    Ca fait longtemps que je n'ai pas vraiment écrit. Presque une éternité. Les feuilles froissées s'amoncellent sur mon plancher, et quelque chose qui a une énorme ressemblance avec du vague-à-l'âme s'entasse au fond de moi. Quelques heure passées avec lui qui, pour une fois, ont été douces. Mais quand il se lève le matin et qu'il va travailler, il y a cette impression de rupture. Il faut sortir de la bulle, inspirer un grand coup, et replonger dans le monde, sans en avoir l'envie. Et, dans le fond, pour ne rien faire. Ne pas être heureuse, ni malheureuse, ne pas avoir d'envie, de motivation. Et attendre. Attendre la prochaine fois où je prendrai le bus, et puis le train, et puis le métro, et encore le bus pour aller glisser le double de ses clés dans sa serrure, tourner lentement la clé, et pousser la porte, et sourire bêtement. Je n'aurais plus qu'à l'attendre, je m'allongerais sur le canapé-lit, je ramasserais mon bouquin là où je l'avais laissé la dernière fois, et je lirai juste pour passer le temps, guettant les pas dans l'escalier, jusqu'à ce que je reconnaisse le sien.

Mercredi 18 avril 2007 à 10:58

    Vous savez, il me semble qu'ici ce n'est pas comme ça devrait être. Un peu différent. Réel et irréel à la fois. Je ne sais pas vraiment comment dire. Je raconte ce qui m'arrive, comment je vois les choses, mais c'est bien plus réel quand j'écris la vie que quand je la vis. Ce n'est pas grave si c'est un peu incompréhensible, flou, ou vague... Ca me convient même parfaitement.
    L'oncle de mon amoureux, c'est Le Clézio. Pour de vrai. Et mon amoureux il fait un métier où il voit plein de stars. Mais ça le fait marrer, il s'en fout. Lui, il fait son boulot, et le reste, ça le regarde pas. J'aime bien ce côté désinvolte, à côté de la plaque. Mon amoureux, tout le monde l'aime bien, mais lui aime très peu de gens. Mon amoureux ne sait pas discuter, il a une carapace épaisse comme ça. Il est capricieux, aussi, et c'est une vraie tête de mule. Mais peut-être que ce n'est pas vraiment important. Non, ce qui compte, c'est ce que me disent ses grands yeux verts. Je sais que c'est vrai car quand je suis tout contre lui je sens son coeur qui cogne.

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | Page suivante >>

Créer un podcast