Mercredi 31 décembre 2008 à 12:11

Se noyer dans des souvenirs vides de sens, pourquoi faut-il que ça rattrappe toujours ? Putain, tu te trompes, je ne suis pas belle, et non, je ne suis pas mignonne, je n'ai aucune envie d'être mignonne, c'est un coup à se faire bouffer, mais ça tu ne sais pas ce que c'est, avec tous tes muscles et ta grande gueule, tu ne sais pas ce que c'est d'avoir envie de crever et de se noyer dans tout ce qui passe à ta portée, toutes les nuits glauques, tu sais pas, tu dis que c'est de la faiblesse, et bien sûr que oui, mais parfois mieux vaut perdre le contrôle et se massacrer soi-même plutôt que de se venger sur les autres.
Un nom, mon coeur saute un battement, comme lorsque l'on rate une marche dans un escalier.
"J'étais là pour veiller sur toi", mais que veux-tu, joli coeur, je suis trop loin, et tu aimes toutes les filles, et j'aime trop les garçons. Les mots se perdent trop facilement et je ne cicatrise pas.
J'ai trop vu mon reflet dans les bouteilles, j'ai trop vu les lumières se flouter, et mes yeux rouges dans les miroirs, ce visage que je ne réussis jamais à reconnaître. Je ne suis que moi, et il ne faut pas m'en vouloir pour si peu. Tout a un prix.

Mercredi 31 décembre 2008 à 0:53

Je ne suis pas de celles qui abandonnent. Les mains moites cachées au fond des poches, à toujours traîner des lambeaux de sourire, et il dit parfois que je souffre anormalement mais je lui réponds qu'il se trompe, il y a belle lurette que ces notions là et moi avons divorcé. Je peux m'accrocher à n'importe quoi, je suis un gouffre avide de baisers et de tendresse et jamais personne ne m'a rassasiée, je n'en ai jamais eu assez, et tout mon être hurle "ENCORE", même si certaines nuits j'ai échoué sur un trottoir une main sur le visage à sentir les larmes geler sur ma joue. Je ressasse encore ces garçons qui me disaient : "Mais qu'est-ce que je vais faire de toi ?", me passant une main dans les cheveux, un sourire désolé sur le visage, et moi qui criait intérieurement : "Désolé, désolé... c'est facile d'être désolé, n'importe qui peut être désolé, même moi je peux l'être !"
Parfois encore un ancien prénom s'affiche sur mon portable et je ne réponds pas, je le regarde seulement, j'attends.

Vendredi 26 décembre 2008 à 15:11

Pétée au travail. Ce matin je me retourne six fois pour vérifier si quelqu'un ne me suit pas et à chaque fois je ne vois personne, j'accélère pourtant le pas et avale les escalators. L'absurdité me saisit à la gorge et déforme les rues, j'angoisse sans raison aucune et fonce tête baissée entre les voitures. Haletante et les poumons en feu dans l'air trop froid, je ne vois rien d'autre qu'une croix verte qui clignote m'indiquant où tourner et sans trop y prêter attention je bouscule quelques personnes, grogne, enfonce encore plus ma tête dans mon écharpe et m'échappe. Plus loin sous le recoin d'un porche je m'allume nerveusement une cigarette, en relevant le nez le soleil m'éblouit et tâche ma rétine d'auréoles lumineuses, le vent m'assèche le visage et mes yeux se mettent à pleurer sous la brûlure.

Lundi 22 décembre 2008 à 21:52

De fil en aiguille elle perdait la mesure, la folie ou la réalité, dans le fond elle ne savait plus où elle évoluait, et les yeux fermés elle se laissait glisser. Elle avait désiré déchirer l'autre et il s'en chargeait, à tel point qu'elle grinçait d'être privée de son gibier et de la jouissance qu'elle aurait éprouvé à l'abattre ; elle s'était lancée sur ses traces furtivement, patiemment, son sourire se faisant pervers lorsque sa bouche tordait son prénom en une insulte, elle avait tant attendu et espéré cet instant, le voilà qui était fauché par son ami, son amant, qui ne comprenait pas le désir bancal qui l'animait, le besoin de violer et d'écorcher le passé radieux qu'elle imaginait jour après jour. Ses mains se crispaient et se nouaient, sa violence à fleur de peau, la marque qu'il avait faite dans sa peau, c'était son droit, son but, la chose vers laquelle elle s'était tendue jour après jour et chaque prétexte suffisait pour cracher et salir, c'était son Graal ; certains rêvent d'oiseaux blancs et de cieux purs, dans ses pupilles écorchées planaient les braises et la cendre, et chaque seconde elle se consumait davantage, dévorant d'avance son plaisir, fantasmant sans cesse sur la soumission de l'autre, sur ses yeux qu'elle voyait déjà s'écarquiller de surprise et de faiblesse, sur sa voix tremblante, et ses mains hésitantes.

Jeudi 18 décembre 2008 à 21:09

Tu n'avais rien à faire là et j'avais l'agression au bord des lèvres, manque de bol pour toi ce n'était pas mon jour, et Poupée me tirait par le bras en me chuchotant frénétiquement "Putain mais calme-toi, calme-toi" et je disais "Rien à foutre." Ca faisait longtemps que je n'avais pas vu le joli petit cul de Greg, et je me suis paumée dans quelques rencards, je me suis mélangée les pinceaux quelques fois et je m'efforçais de rester calme mais c'était impossible, impossible même de fixer qui que ce soit dans les yeux de la façon que seuls mes amis ont appris à ne plus voir, impossible d'être arrogante, juste la boule de nerfs, et des garçons qui m'attrapent la taille, l'épaule, je m'éloigne en trottinant sur mes talons rejoindre Choups au café de l'autre côté de la rue et les conversations ne volent pas haut.

<< Page précédente | 1 | 2 | Page suivante >>

Créer un podcast