Mardi 30 septembre 2008 à 14:14

Martini on the rocks et Lucky Strike. La CB alignait la blanche il y a encore pas si longtemps. Et parfois il y avait un peu de sang dans tous ces alcools et les cadavres vautrés sur les tables et les éthyliques avachis dans le canapé ou échoués sur le balcon. Cela ne rimait à rien et tout le monde le savait et la fumée montait en volutes paresseuse tandis que les voix braillaient des phrases quelconques ponctuées de rires éraillés. Parfois un tintement indiquait la volonté d'une vague silhouette de se servir un verre, pour ceux qui étaient encore conscients que boire au verre était une des options. Ivre morte elle cherchait sa bouche de sa main libre avant d'y presser le goulot et d'incliner la bouteille, renversant la tête en arrière, ingurgitant un liquide fort, pour sûr, mais pas clairement identitifié, tandis que sous son t-shirt une main se glissait, qu'elle repoussa mollement tout en gloussant. Une sensation de chaud au-dessus de sa lèvre, elle prit vaguement conscience que quelque chose de poisseux s'écoulait de son nez douloureux, passant le revers de sa main elle comprit qu'elle saignait, et en grognant partit à la recherche d'un kleenex sous les rires égarés de quelques-uns.

Mardi 30 septembre 2008 à 11:57

Les sourires si menus dans l'ombre et les regards tendus droits dans les yeux, si elle t'avait dit ce qu'elle pensait ce serait infiniment plus tendre, et la jalousie ne s'en mêlerait certainement pas. Dans l'ennui croît l'attente, l'espoir et la déception, et toi comme elle vous les avez tant et tant connus que vous l'infligez encore, à croire que le deuil ne peut être fait. Si facile de tendre la main et de battre en retraite, de se retirer dans les coins des murs et de n'en plus bouger. Bien sûr elle peut planter ses ongles dans ta chair et te tirer à s'en briser les mains. Bien sûr. Peut-être même qu'elle pourrait se blottir dans ton ombre. Ton ombre trop large et trop pesante. Elle ne le fera pas.

Vendredi 26 septembre 2008 à 14:37

"On aurait pu partir sur les plages de Normandie, tous les deux, en week-end, on serait allés au casino, tu aurais fumé des cigares et j'aurais porté de jolies robes. Le matin, tôt, on aurait ouvert en grand la fenêtre et les volets, et l'air de la mer serait entré. On aurait chahuté, on se serait taquinés, on aurait fait l'amour, on serait sorti se promener sur la plage. On aurait été vivants, heureux, peut-être même amoureux ?
Mais vois-tu tout cela ne s'est même pas passé, et je n'en ai même plus envie en rêve car tout ça a été tué dans l'œuf. Et les traces sanglantes de ce rêve avorté sont déjà effacées, tant le temps passe vite. Déjà. On t'avait pourtant prévenu, il fallait savoir saisir ta chance.", lui sourit-elle, implacable.

Jeudi 25 septembre 2008 à 21:49

Et je fendillerais les miroirs à m'en écorcher les pupilles tellement je ne supporte plus les reproches et les sales images de ces trop grands yeux trop cernés qui se plantent bien droits dans les miens, auto défi, de plus en plus fort. Jusqu'à s'éclater la tête encore et encore ? Oh. Après tout si ça ne concerne que moi cela n'a aucune importance.
Et plains-toi, pleure sur mon épaule, toi que je connais mais qui m'es après tout indifférente et étrangère, pleure, je te sourirai, j'attendrai que tu en aies assez, que tu essuies ta morve d'un revers de manche, et que tu fasses comme si tu étais vaillante en imitant ce qui ressemblera d'assez loin à un petit rire méprisant. Tant que tu te jettes de la poudre aux yeux et que ça te plaît, je ne peux rien y faire, et dans le fond, je m'en fous. Cela me fatigue juste un peu, j'aurais peut-être parfois de vagues envies comme celle-là mais toi ton épaule tu la prêteras pas, alors.
Et toi, là-bas, minuscule rouquine frisée mais tellement emmerdante et intouchable de par ton statut, ne t'inquiètes pas, je trouverai le moyen.
Oh Vanessa je pense à toi, j'ai les dessous mouillés mouillés.
Et ouais, Doc Gynéco, comme quoi, je peux pas toujours taper dans le top, mais la nullité colle parfois bien au réel.

Mardi 23 septembre 2008 à 17:26

"Et les "j'aurais pu", et les "j'aurais du", à quoi bon, puisque les choses sont ce qu'elles sont ? Se perdre, se retrouver, se trahir, et recommencer. Alors. Merde. Mais qu'est-ce que tu veux que j'y fasse ?"
L'importance, tout ça, quand tout n'est fait que pour passer, quand tu ne feras que passer toi aussi. Toi et les autres et les autres et toi, mais ça n'a plus de sens. Une liste de prénoms longue comme ça. Une rose séchée dans un vase et les ecchymoses sur les bras. Et encore encore à quoi bon. Pile ou Face, c'est ton surnom, et bébé, quand je suis douce, alors non. Les pensées sont elliptiques et la courbe de mes joues n'a pas finie de ruisseler, en fait. Se replonger dans les faux mots, les vieux, les froissés, à l'écriture passé, ces mots que je ne reconnais même plus, cette fille que je ne reconnais plus.
Un regard au fond du crâne.

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