Fin d'année.
Mes cheveux, longs. Mon ventre, lourd. Mes seins, gros.
Ma vie ne m'appartient plus. De toute façon, ma vie je ne savais pas quoi en faire.
Les valises alors seront enfin défaites. L'orgueil, la violence, ravalés. Et puis des coups dans mon ventre, comme un tam-tam intérieur, la déformation de la peau qui se tend et se dégonfle au gré de mouvements parasites. Ces mouvements ne préviennent pas, réveillent au coeur de la nuit, et la respiration si calme des Yeux Bleus à mes côtés, calme et profonde.
J'ai ramené mon fer à lisser et mon pinceau à poudre, je farderai quand même mes yeux de noir et porterai quand même des sous-vêtements à rubans, tire sur la dentelle et le tissu coule à mes pieds. Simplement.
Mes seins ne tiennent plus dans les mains.
Les gâteaux que j'avais ramenés n'ont pas été mangés, tant pis. Je les regarde dans leur bocal et quelques miettes au fond, fatalement, pourquoi ça me rend si triste ?
J'ai jamais eu l'aplomb de m'auto-citer, de réellement gueuler, de vraiment menacer.
Simplement. Je me suis toujours cassée quand je le voulais, si je le voulais, et même si mon avenir se résumait à aller faire la radasse dans un quelconque bar à hôtesses, ça ne m'aurait pas rebutée, parce que la paix, ça se paye, et que je n'ai jamais été radine.
Mais là, ça va devenir infiniment plus compliqué.
Deux mille douze, rien que ça, vingt-trois ans d'existence, je suis née l'année de la chute du Mur de Berlin et de la Réunification, pourtant je ne me suis jamais sentie libérée ni unifiée, plutôt arrachée entre moi et moi.
Je rêvais d'aventures et puis de folie et puis de liberté.
Je voulais avoir 20 ans toute ma vie.
Mais je fais des listes de prénoms. Encore, me plier à une vie pour laquelle je ne me sentais pas prête, pas faite.
Bien sûr, j'aurais pu fuir. Mais là non.
Pourtant, lorsque les Yeux Bleus pose sa main sur mon ventre, ou blottit son visage au creux de ma peau le matin, je me sens légitime.
Au bon endroit, au bon moment.
Mes cheveux, longs. Mon ventre, lourd. Mes seins, gros.
Ma vie ne m'appartient plus. De toute façon, ma vie je ne savais pas quoi en faire.
Les valises alors seront enfin défaites. L'orgueil, la violence, ravalés. Et puis des coups dans mon ventre, comme un tam-tam intérieur, la déformation de la peau qui se tend et se dégonfle au gré de mouvements parasites. Ces mouvements ne préviennent pas, réveillent au coeur de la nuit, et la respiration si calme des Yeux Bleus à mes côtés, calme et profonde.
J'ai ramené mon fer à lisser et mon pinceau à poudre, je farderai quand même mes yeux de noir et porterai quand même des sous-vêtements à rubans, tire sur la dentelle et le tissu coule à mes pieds. Simplement.
Mes seins ne tiennent plus dans les mains.
Les gâteaux que j'avais ramenés n'ont pas été mangés, tant pis. Je les regarde dans leur bocal et quelques miettes au fond, fatalement, pourquoi ça me rend si triste ?
J'ai jamais eu l'aplomb de m'auto-citer, de réellement gueuler, de vraiment menacer.
Simplement. Je me suis toujours cassée quand je le voulais, si je le voulais, et même si mon avenir se résumait à aller faire la radasse dans un quelconque bar à hôtesses, ça ne m'aurait pas rebutée, parce que la paix, ça se paye, et que je n'ai jamais été radine.
Mais là, ça va devenir infiniment plus compliqué.
Deux mille douze, rien que ça, vingt-trois ans d'existence, je suis née l'année de la chute du Mur de Berlin et de la Réunification, pourtant je ne me suis jamais sentie libérée ni unifiée, plutôt arrachée entre moi et moi.
Je rêvais d'aventures et puis de folie et puis de liberté.
Je voulais avoir 20 ans toute ma vie.
Mais je fais des listes de prénoms. Encore, me plier à une vie pour laquelle je ne me sentais pas prête, pas faite.
Bien sûr, j'aurais pu fuir. Mais là non.
Pourtant, lorsque les Yeux Bleus pose sa main sur mon ventre, ou blottit son visage au creux de ma peau le matin, je me sens légitime.
Au bon endroit, au bon moment.