Il est tôt, je suis levée depuis 6h30. Je n'ai pas dormi de la nuit.
Il y avait sa peau contre moi. Ses yeux. Ses fossettes. Mais ses yeux à lui sont verts et son visage est piqueté de tâches de rousseur. Il me joue de la guitare et chante, il me fait des clins d'oeil et rit lorsque je louche, il me serre fort contre lui et ne me dit pas que je suis belle, ou magnifique. Il touche mon corps et alors je sais que je lui plais, quand ses mains caressent sans cesse mon dos, ma nuque, mes fesses, mes cuisses, mon ventre, mes seins.
Il rit et ne dit jamais pourquoi. Il disparaît toute la semaine et vient ensuite sonner chez moi, son grand sourire sur le visage, comme ça, sans m'avoir prévenue, il me serre contre lui et ne me lâche pas du week-end. Ca fait partie du jeu. C'est ça que j'aime, c'est un jeu, léger, innocent, tendre et drôle. Il me fait rêver, avec son rêve d'avoir son bateau et de partir vivre sur la mer. Il me fait rêver de liberté. Il m'invite à danser dans sa chambre, et me regarde dans les yeux en chantant pendant que je ris et que je chasse une mèche de cheveux qui me tombe sur les yeux, sa main sur mes hanches et l'autre qui tient doucement la mienne.
Nous sommes lundi, je suis rentrée de chez lui.
Il va encore disparaître la semaine entière, mais quelle importance ? Il reviendra me chercher.
Lundi 26 avril 2010 à 9:48
Jeudi 15 avril 2010 à 19:59
Le bug de ma jeunesse. Je numérote mes amants. Je les regarde, et ils ne le savent pas, mais il y a cette distance, cette distance dans ma voix, dans mes yeux, ils croient simplement que je suis faite ainsi, mais non, je peux me faire sucrée dans les bras que je choisis. Parfois.
L'effet mini-jupe, on m'arrête pour me dire que mes jambes sont superbes, et surprise, j'en oublie presque ma clope au bout de mes doigts toujours agités de tremblement. Mes jambes interminables serrées dans un collant couleur "biche" et ma jupe ultra courte, mes cheveux relevés n'importe comment, les traces de rouge à lèvre sur le filtre de ma clope et la clope fumée jusqu'au filtre, mes ongles cassés, mes mains toujours serrées, toujours en mouvement, et mes yeux fureteurs, nerveux, nerveuse, voilà, je ne suis plus l'endormie, je suis la nerveuse, toujours à l'affût. Parfois je demande à Amy pourquoi je réponds à certains garçons. Parfois je demande à Amy juste "Pourquoi" mais je n'attends pas de réponse. Je lance ma question dans le vent.
Parfois je me désarme un bon coup devant mes amants, et je leur balance mes théories à la con comme quoi Dieu nous baise, que nous ne sommes qu'une erreur biologique, que Darwin s'est planté, et qu'en fait pour que Dieu nous baise, encore faudrait-il qu'il existe, que ne vivre qu'une fois c'est vivre pour rien, que je hais les gens et qu'ils me font peur, que je n'aime pas leur arrogance et leur légèreté, que je n'aime pas leurs oeillères, et ils me regardent comme si j'étais folle, alors je ris, je hausse les épaules, et je dis "Oublie". Oublier quoi ? Mes paroles à la con, ma voix, mes yeux trop brillants quand je désespère, mes mains qui tremblent et mon corps qui se colle si fort au leur quand j'ai un besoin profond, violent, farouche, animal de sentir la réalité de quelqu'un contre moi, des mains sur mon corps, des baisers sur mon front, quand je crève du vide.
Je ne suis pas dupe, je me sers d'eux, ils se servent de moi, et parfois font la connerie de tomber amoureux. Tant pis pour eux.
L'effet mini-jupe, on m'arrête pour me dire que mes jambes sont superbes, et surprise, j'en oublie presque ma clope au bout de mes doigts toujours agités de tremblement. Mes jambes interminables serrées dans un collant couleur "biche" et ma jupe ultra courte, mes cheveux relevés n'importe comment, les traces de rouge à lèvre sur le filtre de ma clope et la clope fumée jusqu'au filtre, mes ongles cassés, mes mains toujours serrées, toujours en mouvement, et mes yeux fureteurs, nerveux, nerveuse, voilà, je ne suis plus l'endormie, je suis la nerveuse, toujours à l'affût. Parfois je demande à Amy pourquoi je réponds à certains garçons. Parfois je demande à Amy juste "Pourquoi" mais je n'attends pas de réponse. Je lance ma question dans le vent.
Parfois je me désarme un bon coup devant mes amants, et je leur balance mes théories à la con comme quoi Dieu nous baise, que nous ne sommes qu'une erreur biologique, que Darwin s'est planté, et qu'en fait pour que Dieu nous baise, encore faudrait-il qu'il existe, que ne vivre qu'une fois c'est vivre pour rien, que je hais les gens et qu'ils me font peur, que je n'aime pas leur arrogance et leur légèreté, que je n'aime pas leurs oeillères, et ils me regardent comme si j'étais folle, alors je ris, je hausse les épaules, et je dis "Oublie". Oublier quoi ? Mes paroles à la con, ma voix, mes yeux trop brillants quand je désespère, mes mains qui tremblent et mon corps qui se colle si fort au leur quand j'ai un besoin profond, violent, farouche, animal de sentir la réalité de quelqu'un contre moi, des mains sur mon corps, des baisers sur mon front, quand je crève du vide.
Je ne suis pas dupe, je me sers d'eux, ils se servent de moi, et parfois font la connerie de tomber amoureux. Tant pis pour eux.
Jeudi 15 avril 2010 à 19:14
C'est tellement curieux de vivre dans l'absence de quelqu'un et de ne pas se poser de questions, de rester sereine. Non pas d'avoir une quelconque certitude, mais d'être dans la passivité, la passivité la plus totale, tomber sur des répondeurs et ne pas laisser de messages, ne pas dire : "Rappelle-moi, tu me manques, je voudrais entendre ta voix, avoir de tes nouvelles." Je raccroche avant la fin du répondeur sans avoir dit un mot. Je ne laisse pas ma voix, je ne laisse que l'intention que j'ai eu de parler, que l'ombre de mes pas. Peut-être qu'en réalité ça ne suffit pas... Toujours les mêmes erreurs recommencées, toujours s'attacher trop vite à un regard, à un geste. C'est stupide et souvent pour rien, mais qui peut jeter la pierre ? J'ai trop de mal à me préserver, je ne sais pas faire, je ne contrôle pas mes émotions. Et j'ai appris à vivre avec la déception, le silence, l'absence. J'ai appris à ne pas condamner et à me taire, j'ai appris à vivre avec mon coeur trop gros et trop vaste et trop fragile. J'ai appris qu'heureusement le temps passe et estompe les marques, que les plus forts ou les plus faibles ne sont pas forcément ceux que l'on croit. J'ai appris à laisser leur liberté aux autres, mais jamais au détriment de la mienne. Je laisse l'ombre d'un geste, plusieurs fois. Si l'on ne me rappelle pas, si l'on ne vient pas vers moi, je ne me pose pas plus de questions et je prends le large, quitte à m'arracher le coeur.
J'ai enfilé un jean noir, un pull noir et par dessus un gris foncé, des chaussures noires, et dans le train je me maquillerai les yeux en noir et la bouche en rouge. S. portera probablement une robe claire à dentelles, avec un joli petit pull clair, et sera joliment maquillée. Je suis sûre qu'elle peut dire "je t'emmerde", "conard", "fist-fucking" ou "baise-moi" et rester élégante. S. porte ses cheveux relevés en chignon ou parfaitement lissés, n'a jamais de cernes, porte des talons toute la journée sans avoir mal aux pieds, apprend le russe et ne fume pas. Elle est douce et pouffe discrètement. Je ne la jalouse pas. Elle est faite à l'envers de moi et de mes cernes violettes, de mon indifférence et de ma violence. Elle est peut-être ce qui subsiste de beau en ce monde. Peut-être. Mais j'aime croiser des gens qui me donnent cette impression d'affronter la vie gaiement, même si elle aussi a forcément ses failles, ses peurs et ses doutes. Elle fait partie des gens dont on se dit qu'on ne peut pas les détester, aussi bizarre que cela puisse paraître, car nul ne traverse la vie en laissant les autres indemnes. Combien de mains n'a-t-elle pas saisies quand on lui réclamait de l'aide ? Et elle, combien de fois a-t-elle tendu sa main en vain ?
J'ai enfilé un jean noir, un pull noir et par dessus un gris foncé, des chaussures noires, et dans le train je me maquillerai les yeux en noir et la bouche en rouge. S. portera probablement une robe claire à dentelles, avec un joli petit pull clair, et sera joliment maquillée. Je suis sûre qu'elle peut dire "je t'emmerde", "conard", "fist-fucking" ou "baise-moi" et rester élégante. S. porte ses cheveux relevés en chignon ou parfaitement lissés, n'a jamais de cernes, porte des talons toute la journée sans avoir mal aux pieds, apprend le russe et ne fume pas. Elle est douce et pouffe discrètement. Je ne la jalouse pas. Elle est faite à l'envers de moi et de mes cernes violettes, de mon indifférence et de ma violence. Elle est peut-être ce qui subsiste de beau en ce monde. Peut-être. Mais j'aime croiser des gens qui me donnent cette impression d'affronter la vie gaiement, même si elle aussi a forcément ses failles, ses peurs et ses doutes. Elle fait partie des gens dont on se dit qu'on ne peut pas les détester, aussi bizarre que cela puisse paraître, car nul ne traverse la vie en laissant les autres indemnes. Combien de mains n'a-t-elle pas saisies quand on lui réclamait de l'aide ? Et elle, combien de fois a-t-elle tendu sa main en vain ?
Mardi 13 avril 2010 à 22:13
On est tellement jeunes.
C'est ça qui fait peur, cette violence, ce désespoir, cette amertume, alors que putain, on a la vie devant nous.
Mais quelque chose fait qu'on y arrive pas.
Je rentre seule quand le jour se lève, titubante, une bière à la main, sous les mauvais regards des joggeurs du dimanche matin. Quand je manque de me casser la gueule du haut du trottoir et que je ris bêtement. Peut-être que parfois la réponse, ce n'est pas un rire. Qu'il faudrait arrêter de croire que le rire sauve de tout. Le rire sabote et noie, parfois.
Je m'écroule et passe un ou deux coups de fil histoire de dire que, une fois de plus, j'ai survécu au trajet, que personne ne m'a violée au détour d'une ruelle sombre, ou que trop bourrée, je ne suis pas tombée sous les roues d'une voiture.
La classe.
C'est ça qui fait peur, cette violence, ce désespoir, cette amertume, alors que putain, on a la vie devant nous.
Mais quelque chose fait qu'on y arrive pas.
Je rentre seule quand le jour se lève, titubante, une bière à la main, sous les mauvais regards des joggeurs du dimanche matin. Quand je manque de me casser la gueule du haut du trottoir et que je ris bêtement. Peut-être que parfois la réponse, ce n'est pas un rire. Qu'il faudrait arrêter de croire que le rire sauve de tout. Le rire sabote et noie, parfois.
Je m'écroule et passe un ou deux coups de fil histoire de dire que, une fois de plus, j'ai survécu au trajet, que personne ne m'a violée au détour d'une ruelle sombre, ou que trop bourrée, je ne suis pas tombée sous les roues d'une voiture.
La classe.
Lundi 12 avril 2010 à 23:48
Assise sur une tombe, un gobelet à la main.
Son sifflement lointain qui m'appelle, les messages qui me traitent de pauvre conne. En plein dans le mille.
Mon poing dans la table.
Ses yeux inquiets.
Tout foutre en l'air. La colère au fond du ventre, ou l'amertume, ou la solitude.
Projets touristique ou publicitaire, soutenance, rapport de stage, partiels.
Rentrer en titubant à 7h30 du matin, une bière à la main. S'écrouler sans se démaquiller, des traces de rouge à lèvres sur toute la figure.
Merde.
Son sifflement lointain qui m'appelle, les messages qui me traitent de pauvre conne. En plein dans le mille.
Mon poing dans la table.
Ses yeux inquiets.
Tout foutre en l'air. La colère au fond du ventre, ou l'amertume, ou la solitude.
Projets touristique ou publicitaire, soutenance, rapport de stage, partiels.
Rentrer en titubant à 7h30 du matin, une bière à la main. S'écrouler sans se démaquiller, des traces de rouge à lèvres sur toute la figure.
Merde.