Jeudi 29 janvier 2009 à 21:21

Je me suis fait une beauté toute en frange, je ne me reconnais pas non plus ainsi dans les miroirs. A croire que je ne suis pas née avec la bonne figure. Demain je mettrai à nouveau des talons aiguilles et je devrai courir après mon train, ça me fera mal, ça me fera boitiller pour le reste de la journée, peut-être. Je n'aurai pas le devoir d'anglais, je n'aurai pas une bonne note en relooking, je me foutrai royalement de la gestion des conflits, et encore plus du scénario de relation clientèle, puisque la seule chose qui comptera ce sera le soir et ses bras. Il ne sait pas que j'ai eu une envie de frange qui me fait une autre tête, mais vraiment. Demain je sais qu'il fera trop froid pour qu'il sorte de sa voiture quand j'ouvrirai le portail, je sais qu'il ne me verra que lorsque je tournerai mon visage pour l'embrasser après avoir claqué la portière comme si je ne l'avais pas vu depuis trois mois, je vois d'ailleurs déjà ses grands yeux s'étonner, ses lèvres hésiter sur les mots à dire pour me faire rougir, je sais que je baisserai le nez pour rire en sourdine.

Mardi 27 janvier 2009 à 22:18

J'ai raconté Amsterdam à Charly, je lui ai raconté à m'en crever la tête. La salle d'attente du médecin, les résultats de mes analyses froissés dans ma main moite, mais ça va nickel, ça va nickel. Par moments j'avoue que la boule dans le ventre prend peut-être trop de place, mais j'ai passé tant d'années à sentir un tel vide en moi, un gouffre que ça me ferait mal aux ovaires de me mettre à chougner maintenant que je sens enfin quelque chose. A trop regarder la réalité je me suis fait fondre les pupilles, mais peut-être qu'il vaut mieux vivre en aveugle, après tout les réponses m'échappent toujours, et je n'ai que de vagues souvenirs de certaines rues noyées.

Mercredi 21 janvier 2009 à 22:33

Les filles rivées à l'écran lancent une bande-annonce et glapissent "Edwaaaaaard!!!!!" tandis qu'une fille me regarde et me dit "Toi et moi il faut qu'on se fasse une soirée ensemble, il faut absolument qu'on se fasse une soirée ensemble", et face à l'incompréhension d'Emy elle ajoute : "Tu peux pas comprendre, avec elle c'est spécial, que dire de plus ?" Les yeux gonflés et rouges, les joues blanches, le Marais et le froid, je trimballe mes petites fesses dans le métro et ne courre plus après les trains. Mon portable est coupé le week-end pour éviter certains appels, je cache le nez dans mon écharpe et je lève les yeux au ciel, soufflant un petit nuage agacé dans l'air glacé.
Perdue "chez moi" ce soir, je regarde des photos où des têtes s'étaient rapprochées, un sourire factice sur la face, bluff on était heureux, bluff on se plaisait là-bas, je vous le dis, on doit être de sacrés joueurs de poker...
Personnellement j'en reste à la drum and bass, et regrette les improbables équipées nocturnes. Parce que, quoi qu'il arrive : "On s'en fout. On est heureux. On ne se rend pas compte. On est heureux."
Billard et bière dans une salle sombre, les manouches passent parfois, et son regard inquiet ne me quitte presque pas, et les autres garçons n'osent pas me regarder.
Un jour on finira bien par crever.

Mardi 13 janvier 2009 à 22:17

J'ai bien payé le prix mais maintenant je le sais, la vie est jolie, et moins ingrate que je ne l'aurais pensé. J'échappe à beaucoup de petites choses par miracle, et réussi à ne pas me justifier. Je peux bondir de joie et le dire, je suis soulagée, mes doigts ont parcouru fièvreusement les analyses et obtenu la réponse escompté, ne reste plus que le bleu à la saignée de mon bras pour témoigner de l'angoisse.
Une dernière chose à régler et la page sera peut-être enfin tournée, mais pour le moment je me sens vivante, comme je ne l'ai pas été depuis peut-être un petit bout de temps, et de plus en plus de choses me rattachent à moi-même et aux autres, de plus en plus d'envies et de désirs, est-ce ainsi que l'on guérit ? Peut-être que oui, j'ai envie d'y croire, pour une fois je crois que j'ai un peu quelque chose entre mes mains, et les preuves n'en sont trois fois rien, un flacon de parfum, un collier, une photo, cela me suffit.
Peut-être même qu'à force de tenter on finit par réussir, par se racheter, peut-être que c'est enfin ça la rédemption, ce n'était peut-être qu'un long chemin de suppositions, de doutes et de vérifications, de victoires sur soi surtout. Je me suis tellement crachée dessus et j'ai si peu pris soin de moi, il était temps que les choses deviennent différentes, il était temps que quelqu'un me regarde avec des yeux différents et me donne envie de lui prouver que oui, j'en vaux la peine.

(H.S : pour ceux qui le souhaitent, dans mon profil il y a désormais mon e-mail.)

Mercredi 7 janvier 2009 à 17:13

Tu crois qu'on arrêtera de se faire la guerre, à un moment ? Tu crois que tu pourras me laisser tranquille ? Respirer et être. Parfois il n'y a rien d'autre à faire qu'attendre que du temps passe, et il n'y a rien à comprendre. Je ne me justifie pas, je n'ai pas à le faire, tant pis si tu prends cela pour de l'arrogance. Il est tellement plus facile de mépriser. Et puis, se foutre de moi, c'est facile, je le sais, je suis naïve et je ne me défends pas, parce que je n'en ai pas l'envie, et puis aussi, avouons-le, parce que je ne sais pas être odieuse sans m'en vouloir, alors je préfère m'épargner les remords et te les laisser, ainsi je n'aurais pas de mal à me regarder en face. Je me suis déjà suffisamment traînée dans la boue et avilie pour ne pas recommencer, j'ai eu mon compte, à toi d'en prendre ta part. Tu ne m'as rien fait auparavant, tu payes quand même, je sais, on appelle ça une injustice, mais on en bouffe tous, alors, une de plus, une de moins... Et puis, tu es tellement fort, tu t'en sortiras comme un chef, j'en suis certaine.

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