Lou trouve que je vais mal. Moi je lui dis que je ne suis ni heureuse, ni malheureuse, je suis. Et oublions, s'il vous plaît, oublions-nous et tourbillonons de bars en pubs, de baby-foot en billards, imbibons-nous à nous en demander s'il nous reste du sang dans notre alcool, titubons joyeusement, prenons une main, un bras, courrons dans la nuit avec ou sans talons, fondons-nous dedans, faisons l'amour dans une chambre obscure, couchons-nous après avoir regardé se lever le soleil, dormons jusque tôt, stimulons-nous à coups de nicotine et de caféine, et recommençons...
Je sais que c'est une vie en vain, une vie pour rien, mais peu importe, cela n'est qu'on moyen de faire passer le temps. Il serait fou si il lisait ces mots, et elle le serait aussi, mais tant pis. Ici je n'heurte personne, je ne fais peur à personne, je dépose mes mots comme j'égrène mes rires et mes larmes. Je suis incapable d'aimer normalement, je donnerais toujours tout, et je ne regretterai jamais. Je suis comme ça.
Samedi 10 mars 2007 à 22:16
Vendredi 9 mars 2007 à 11:46
Je sème mes mots, égrène mes pensées au rythme de mes humeurs changeantes, du bout de mes doigts hésitants aux ongles un peu cassés de trop tapoter ce clavier, et j'aime ça, j'aime raconter ma vie pour que d'autres la lisent, cela m'apporte sûrement une preuve de mon existence, deux secondes d'attention d'un inconnu. J'aimerais arrêter quelqu'un et lui demander "Qui es-tu ? Qu'est-ce que tu aimes, qu'est-ce que tu hais ? Qu'est-ce qui te donne de la force, qu'est-ce qui te désespère ? Qui es ton écrivain préféré, ton poète favori, quels sont les mots que tu savoures lorsque tu les prononces ?"
Je suis sortie sous la bruine et j'ai longé les premières fleurs qui s'étirent doucement, j'ai entr'aperçu les oiseaux pépiant de contentement, cette jolie petite mésange, sur la branche, là-bas, et aussi ce petit rouge-gorge si dodu qui battait frénétiquement des ailes. J'ai souri, et j'ai relu tout ce qu'une amie avait écrit, et la pluie tachait les feuilles comme des larmes, mais je sais que c'était les plus jolies du monde, des perles de bonheur.
Je suis sortie sous la bruine et j'ai longé les premières fleurs qui s'étirent doucement, j'ai entr'aperçu les oiseaux pépiant de contentement, cette jolie petite mésange, sur la branche, là-bas, et aussi ce petit rouge-gorge si dodu qui battait frénétiquement des ailes. J'ai souri, et j'ai relu tout ce qu'une amie avait écrit, et la pluie tachait les feuilles comme des larmes, mais je sais que c'était les plus jolies du monde, des perles de bonheur.
Jeudi 8 mars 2007 à 10:20
Des conneries qui font du bien. Il avait perdu son portable dans sa machine à laver, des potins téléphonique avec Pop', un rendez-vous et une séance shopping, demain je le revois. Je dors toujours aussi mal, mais c'est juste que je dors seule, alors ce n'est pas très grave. Je ne le verrais plus que trois jours par semaine, peut-être trois nuits, nécessité d'un accord parental, voyez-vous. Il va me faire faire un double de ses clés, je pourrai aller chez lui quand je veux. Et je serai la première fille à l'avoir, ce double. Je dirai bien que je n'en ai rien à faire, mais ce serait faux, ça flatte mon orgueil, et je n'ai pas envie de mentir ici, j'ai envie d'avoir au moins un endroit où je suis entièrement sincère. Malheureusement, mes amis ne peuvent pas lire tous ces mots, c'est trop moi. Je préfère que ce soit des inconnus, parce que ce que je raconte, que ce soit vrai ou faux, tout le monde s'en tape le coquillard. Et ça c'est drôlement bien.
Mardi 6 mars 2007 à 22:21
Je t'emmerde. J'en ai marre de toi et de ce monde de cons et d'emmerdeurs. J'en ai marre de me faire traiter de salope si je marche seule la nuit à vingt-trois heures. J'en ai marre des gens gris dans les couloirs du métro, pressés, stressés, stéréotypés, ils écrasent un pied, grognent un vague pardon, et foncent bousculer une épaule plus loin. Il y en a pas un qui regardera un autre dans les yeux. J'en ai marre du vide, de cette douleur dans le ventre, de mes cauchemards glauques, j'en ai marre de me casser les ongles à force de me gratter les jambes, je ne suis pas belle, je ne me maquille même plus. J'en ai marre de son silence, de son absence, j'en crève de sa voix qui crie dans ma tête mais de mon portable muet, je crève des sms auxquels je n'ai aucune réponse, et j'ai vraiment mal au ventre, mon dieu, j'ai l'impression que ça me ronge. Dans ce sang qui s'échappe de mes cuisses aurait pu vivre un enfant pendant neuf mois, et ça me fait mal de penser qu'il n'y a rien. Demain ça fera cinq mois, nous ne serons pas ensemble, je tournerais en rond et j'aurais toujours autant mal, pliée en deux. Je penserai à tout ce qu'il m'a promis, et je serai toute seule, avec ces larmes amères qui dévaleront toujours la courbe de mes joues. J'aurais envie de hurler, de l'appeler à n'importe quelle heure de la journée, mais je ne le ferai pas. Je resterai là. Et j'attendrai sa voix.
Mardi 6 mars 2007 à 16:30
Maman. Toujours à vouloir savoir ma vie. Sauf que c'est le néant. "Tu ne dis jamais rien." Il n'y a rien à dire. C'est seulement ça. Je ne peux pas faire semblant. Je ne veux pas faire semblant. Ma vie est vide. Les autres ont au moins leurs études. Moi, même pas. C'est le vide intégral depuis qu'il bosse à nouveau. C'est la solitude, les appels sans réponse parce qu'ils sont en cours, ou au travail, c'est le trou, tourner en rond entre mes quatres murs, un oeil sur le pc, et rien. Si, cette douleur au ventre qui me tient compagnie, lourde, sourde. La pluie tapote à mes carreaux. J'ai envie de sauter par la fenêtre. Comme ça. Pour le vertige. Pour la pluie comme des aiguilles glacées sur ma peau. Pour me dire "Tiens, je vais mourir". Comme ça. Comme on se dit "Tiens, il y a un trou à ma chaussette".