Pratiquement plus aucun blog ne sait dire les choses comme elles sont sans être vulgaire gratuitement. On déplore également le massacre de la langue française, qui est pourtant si belle. Pour être in, il faut aussi passer pour un objet et kiffer ça. (En principe, là, pour bien faire d'jeun cool, j'aurais dû écrire et trouver ça bandant / jouissif) Il faut aussi dire que s'droguer, putain, qu'est-ce que c'est cool. Faire des juxtapositions à trois balles et écrire en franglais. Genre : Vodka. Direct au goulot, so good. Rail sur rail. Il me regarde. Se casse. Je le hais. Alors je vais baiser avec machin. Là c'est drôlement cool, c'est vrai. Hubert Selby Jr, dans Last Exit to Brooklyn, même si il ne fait pas dans la dentelle, il restitue très nettement une image de la société. Et montre surtout que ces gens auraient aspiré à être autre chose qu'ils n'ont pas les moyens d'être dans leur contexte social. Ce livre est un monument, mais se cracher gratuitement dessus et kiffer, rekiffer et surkiffer ça, c'est malsain. Et surtout, la drogue, désolée, ça n'a rien de cool. Mon copain, je vois bien ce que ça lui a fait. Ce n'est pas drôle, ce n'est pas fun. Sur le coup, ça peut le paraître, je sais, mais après.
En fait, dans le fond, je m'en fous. C'est surtout le massacre de la langue que je déplore. Et ça ça m'énerve. Parce que se faire passer pour un objet, se repoudrer le nez aussi souvent que possible et passer ses nuits les jambes écartées, dans le fond, ça les regarde. Mais encore quand c'est bien écrit c'est lisible. Ca peut même donner un texte bourré de talent. Mais allez-y, crachez sur tout ce que vous avez, jusqu'à vos moyens d'expression. Au point où on en est. Et ne croyez pas, il y a des blogs qui, traitant ces sujets, sont bien écrits, sulfureux, dégoulinant et brûlant à souhait.
Vendredi 16 mars 2007 à 11:15
Jeudi 15 mars 2007 à 12:18
On est bien d'accord, j'ai dix-huit ans dans sept jours. A 15h15. Je ne l'écris pas tout le temps pour que personne ne l'oublie, non, mais pour m'y faire, à ce nombre. Dix-sept c'était bien. Dix-sept ce fût le papillonage, le n'importe quoi. La joie de vivre en plein soleil, les feux d'artifice sur le lac et un tas de choses trop merveilleuses pour pouvoir être bien racontée. La fin de mes dix-sept ans, c'est la maman de mon amoureux qui a un cancer, et mon chat qui va mourir. Il n'y a rien d'autre à dire. La vie, ça peut être sacrément triste. Même ce matin, en me réveillant avec ses beaux yeux penchés sur moi, j'étais triste à en déborder. C'est vraiment ce qu'on appelle l'ironie du sort, parce que mon chat, c'est de déshydratation qu'il va mourrir. Alors que j'ai pleuré à en remplir un océan. De toute manière, ma jolie petite bestiole, on l'a empoisonnée.
Vous allez dire j'ai pas de coeur, parce que je parle plus de mon chat que de sa mère, mais ça vous savez pas, mais après trois décès par cancer, dont celui de ma grand-mère adorée auquel je n'arrive toujours pas à me faire, puisque je parle toujours d'elle au présent, on finit par savoir se blinder.
Vous allez dire j'ai pas de coeur, parce que je parle plus de mon chat que de sa mère, mais ça vous savez pas, mais après trois décès par cancer, dont celui de ma grand-mère adorée auquel je n'arrive toujours pas à me faire, puisque je parle toujours d'elle au présent, on finit par savoir se blinder.
Mercredi 14 mars 2007 à 9:35
Accroche-toi, raccroche-toi aux restes de ton coeur gangrèné par les souvenirs. La lumière jaune coule du plafond au sol, dégouline sur toi, et rampe jusque dans les moindres recoins. Tu souris, tu aimes ? On pourrait aussi bien dire que tu hais. Tu vacilles, chancelles d'un extrême à l'autre, lumineuse et rayonnante, discrète et renfermée. Tu glisses, te redresses, ton coeur palpite, ta main se crispe sur un dos, un souffle dans ton cou, même là, où en es-tu ? Aimes-tu ou hais-tu ? A demi-nue, tu continues d'avancer dans le brouillard, la vapeur t'entoure, t'obscurcis, tes poumons noirs halètent, tu cherches mais rien ne te semble réel, ce n'est qu'une vaste comédie dont tu es spectatrice et qui te laisse indifférente. Les autres valsent autour de toi, tu les vois se faire et se défaire, quelqu'un tient ta main, et tu l'aimes, mais d'une manière si intérieure que même toi parfois tu n'y crois pas. Ferme les yeux, agrippe-le et laisse-toi emporter. Laisse-toi perdre le contrôle, laisse-toi faire confiance, donne-toi une chance, donne-toi le droit, pour une fois.
Mardi 13 mars 2007 à 18:59
J'ai un nouveau portable, je l'aime bien. C'est si bon d'avoir un portable qui fonctionne vraiment après m'être tapé des portables pourris. Une jolie paire d'escarpins, une belle paire de ballerines et une paire de Converse (fonctionnel). J'ai faim. Demain je dors chez lui. Alors je m'enfuirais vite. Au lieu d'aller à la fac je crois que j'irais me promener, faire un peu les boutiques, ou peut-être aller à Notre-Dame avec un bloc-notes pour tracer les pleins et les déliés de tout ce qui me passe par la tête. Faire la photo que j'ai répérée il y a trois mois avec C., cette photo que j'ai laissé mûrir dans un petit coin de cerveau. Il y a des choses qui demandent de prendre son temps si on veut vraiment bien les réussir. Peut-être même juste prendre le soleil sur un banc. Aller aux Tuileries. Inaugurer mes ballerines dans Paris. Glisser sur les Champs. Faire les boutiques, avec trois euros en poche, mais rire. Prendre le métro. Rentrer chez lui, prendre les clés sous le paillasson, et en deux temps, trois mouvements, m'avachir devant la télé. Oh oui, ce serait chouette...
Mardi 13 mars 2007 à 13:12
Fond musical :
Gorillaz - Last Living Souls