J'aimerai pouvoir me réveiller tous les matins pour qu'il me dise au revoir et lui répondre tous les jours "A ce soir !". J'aimerai avoir ma brosse à dents à côté de la sienne, et mes affaires dans sa penderie, et rentrer tous les soirs non pas chez lui, mais chez nous.
J'ai dix-huit ans dans dix jours. Il fait beau dehors, je m'ennuie, je n'ai plus de clopes, de toute manière, je suis trop seule. Je viens de passer une journée face à cet écran, j'ai mal aux yeux, et envie de sortir. Je ne dors pas chez lui le week-end prochain, pour cause de restaurant avec mes parents, pour lui de visite à ses parents, et de JAPD lundi à Versailles. En espérant que ce coup-ci il n'y ai pas de grèves sur la ligne C. Ma vie est palpitante. Et demain, back to the fucking fac. Rien que d'y penser, j'en fais de l'urticaire, et le pire, c'est que c'est vrai.
Lundi 12 mars 2007 à 16:01
Lundi 12 mars 2007 à 14:04
Lou, tu sais, ces mots, tu ne liras pas. J'écris toujours des lettres à ceux qui ne les liront jamais. C'est comme ça. Je les appelle les lettres avortées. Peut-être que tu la liras, plus tard, quand il sera trop tard pour comprendre encore ce que j'ai pensé, ressenti au moment où j'ai écrit. C'est ainsi, et tu le sais, je suis comme ça. Je me rappelle de Dresde, l'année dernière, et le théâtre. Cette pièce m'a marquée. Engel, Tod und Teufel. Si sombre, et à la fois si lumineux, et cette phrase lapidaire, "das Kind war tot". Et la boîte. Tu t'en souviens, de la petite boîte que tenait l'ange à la voix si pure ? Oui, je sais que tu t'en souviens, à cause de la voix qui s'en échappait quand elle l'ouvrait. Oh non, c'était ça que l'on chuchotait, entre nos dents serrées et nos rires nerveux, et ma main crispée sur ton bras, là, au dernier rang de fauteuils du théâtre, et Pauline qui n'avait pas voulu venir à côté de nous, et Mehdi si loin. Je ne me rappelle plus vraiment des histoires, je sais que c'était sordidement beau, mais je me rappelle de l'angoisse qui nous tordait le ventre et le rire, et du verre de vin si l'on répondait au questionnaire, celui que l'on a pas bu.
Il y a aussi toute l'année dernière, si chaotique. Je venais te chercher tous les matins, et j'étais en retard tous les matins, et je t'envoyais un sms, et je courrais à moitié en tirant sur ma clope, et j'arrivais avec un point de côté et un rire essouflé. L'hiver, le froid me faisait pleurer, et à travers le brouillard de mes yeux, je te voyais assise sur le bord du trottoir, fixant ou le ciel, ou le sol. On s'écoutait raconter, ou nous nous écoutions nous taire. Nous avons toujours plus su par nos silences que par le reste. Il reste toujours une légère brume dans tes yeux, mais comme je te l'ai déjà écrit, tu es un papillon de nuit, fragile, insaisissable, attiré par la flamme qui danse, quitte à s'y brûler les ailes, et je ne saurai peut-être jamais pourquoi, je ne saurai peut-être jamais ce qu'a été ta vie, ni quels garçons tu as connu. De toute manière, tu es de celles que l'on ne retient pas, fragile et farouche, forte et terriblement vulnérable. Il y a des promesses que je t'ai faites, il est vrai, et je m'efforce de les tenir. Garder un oeil sur toi, que tu restes dans mon champ de vision. Il y a eu la soirée passée dans la cave, et celle des feux d'artifice, et celle du canapé, les soirées MCH où l'on rentrait à pied à la fermeture, il y a eu les après-midi shopping, et les après-midi photo, et les Haribo, les Lucky Strike, les Dark Dog et les Despé, le Martini, le rhum et la Zubrowka, les chicha, ton piano, et les étoiles.
Si j'écris aujourd'hui ainsi, c'est que c'est toujours pareil. On s'est perdues quelques mois, on ne voulait pas savoir, on ne cherchait pas, on fuyait. Pas spécialement l'une l'autre, non, on fuyait les cinq, ce qui nous apparaissait si faux, comme des amitiés bradées, des réductions arbitraires, injustes et insensées. Et puis, au bout du compte, cela ne change rien. C'est quand on sent quelque chose comme ça que c'est si joli d'aimer des gens, si joli de vivre.
Il y a aussi toute l'année dernière, si chaotique. Je venais te chercher tous les matins, et j'étais en retard tous les matins, et je t'envoyais un sms, et je courrais à moitié en tirant sur ma clope, et j'arrivais avec un point de côté et un rire essouflé. L'hiver, le froid me faisait pleurer, et à travers le brouillard de mes yeux, je te voyais assise sur le bord du trottoir, fixant ou le ciel, ou le sol. On s'écoutait raconter, ou nous nous écoutions nous taire. Nous avons toujours plus su par nos silences que par le reste. Il reste toujours une légère brume dans tes yeux, mais comme je te l'ai déjà écrit, tu es un papillon de nuit, fragile, insaisissable, attiré par la flamme qui danse, quitte à s'y brûler les ailes, et je ne saurai peut-être jamais pourquoi, je ne saurai peut-être jamais ce qu'a été ta vie, ni quels garçons tu as connu. De toute manière, tu es de celles que l'on ne retient pas, fragile et farouche, forte et terriblement vulnérable. Il y a des promesses que je t'ai faites, il est vrai, et je m'efforce de les tenir. Garder un oeil sur toi, que tu restes dans mon champ de vision. Il y a eu la soirée passée dans la cave, et celle des feux d'artifice, et celle du canapé, les soirées MCH où l'on rentrait à pied à la fermeture, il y a eu les après-midi shopping, et les après-midi photo, et les Haribo, les Lucky Strike, les Dark Dog et les Despé, le Martini, le rhum et la Zubrowka, les chicha, ton piano, et les étoiles.
Si j'écris aujourd'hui ainsi, c'est que c'est toujours pareil. On s'est perdues quelques mois, on ne voulait pas savoir, on ne cherchait pas, on fuyait. Pas spécialement l'une l'autre, non, on fuyait les cinq, ce qui nous apparaissait si faux, comme des amitiés bradées, des réductions arbitraires, injustes et insensées. Et puis, au bout du compte, cela ne change rien. C'est quand on sent quelque chose comme ça que c'est si joli d'aimer des gens, si joli de vivre.
Samedi 10 mars 2007 à 22:16
Lou trouve que je vais mal. Moi je lui dis que je ne suis ni heureuse, ni malheureuse, je suis. Et oublions, s'il vous plaît, oublions-nous et tourbillonons de bars en pubs, de baby-foot en billards, imbibons-nous à nous en demander s'il nous reste du sang dans notre alcool, titubons joyeusement, prenons une main, un bras, courrons dans la nuit avec ou sans talons, fondons-nous dedans, faisons l'amour dans une chambre obscure, couchons-nous après avoir regardé se lever le soleil, dormons jusque tôt, stimulons-nous à coups de nicotine et de caféine, et recommençons...
Je sais que c'est une vie en vain, une vie pour rien, mais peu importe, cela n'est qu'on moyen de faire passer le temps. Il serait fou si il lisait ces mots, et elle le serait aussi, mais tant pis. Ici je n'heurte personne, je ne fais peur à personne, je dépose mes mots comme j'égrène mes rires et mes larmes. Je suis incapable d'aimer normalement, je donnerais toujours tout, et je ne regretterai jamais. Je suis comme ça.
Je sais que c'est une vie en vain, une vie pour rien, mais peu importe, cela n'est qu'on moyen de faire passer le temps. Il serait fou si il lisait ces mots, et elle le serait aussi, mais tant pis. Ici je n'heurte personne, je ne fais peur à personne, je dépose mes mots comme j'égrène mes rires et mes larmes. Je suis incapable d'aimer normalement, je donnerais toujours tout, et je ne regretterai jamais. Je suis comme ça.
Vendredi 9 mars 2007 à 11:46
Je sème mes mots, égrène mes pensées au rythme de mes humeurs changeantes, du bout de mes doigts hésitants aux ongles un peu cassés de trop tapoter ce clavier, et j'aime ça, j'aime raconter ma vie pour que d'autres la lisent, cela m'apporte sûrement une preuve de mon existence, deux secondes d'attention d'un inconnu. J'aimerais arrêter quelqu'un et lui demander "Qui es-tu ? Qu'est-ce que tu aimes, qu'est-ce que tu hais ? Qu'est-ce qui te donne de la force, qu'est-ce qui te désespère ? Qui es ton écrivain préféré, ton poète favori, quels sont les mots que tu savoures lorsque tu les prononces ?"
Je suis sortie sous la bruine et j'ai longé les premières fleurs qui s'étirent doucement, j'ai entr'aperçu les oiseaux pépiant de contentement, cette jolie petite mésange, sur la branche, là-bas, et aussi ce petit rouge-gorge si dodu qui battait frénétiquement des ailes. J'ai souri, et j'ai relu tout ce qu'une amie avait écrit, et la pluie tachait les feuilles comme des larmes, mais je sais que c'était les plus jolies du monde, des perles de bonheur.
Je suis sortie sous la bruine et j'ai longé les premières fleurs qui s'étirent doucement, j'ai entr'aperçu les oiseaux pépiant de contentement, cette jolie petite mésange, sur la branche, là-bas, et aussi ce petit rouge-gorge si dodu qui battait frénétiquement des ailes. J'ai souri, et j'ai relu tout ce qu'une amie avait écrit, et la pluie tachait les feuilles comme des larmes, mais je sais que c'était les plus jolies du monde, des perles de bonheur.
Jeudi 8 mars 2007 à 10:20
Des conneries qui font du bien. Il avait perdu son portable dans sa machine à laver, des potins téléphonique avec Pop', un rendez-vous et une séance shopping, demain je le revois. Je dors toujours aussi mal, mais c'est juste que je dors seule, alors ce n'est pas très grave. Je ne le verrais plus que trois jours par semaine, peut-être trois nuits, nécessité d'un accord parental, voyez-vous. Il va me faire faire un double de ses clés, je pourrai aller chez lui quand je veux. Et je serai la première fille à l'avoir, ce double. Je dirai bien que je n'en ai rien à faire, mais ce serait faux, ça flatte mon orgueil, et je n'ai pas envie de mentir ici, j'ai envie d'avoir au moins un endroit où je suis entièrement sincère. Malheureusement, mes amis ne peuvent pas lire tous ces mots, c'est trop moi. Je préfère que ce soit des inconnus, parce que ce que je raconte, que ce soit vrai ou faux, tout le monde s'en tape le coquillard. Et ça c'est drôlement bien.