Samedi 12 mars 2011 à 13:49

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Allez, j'ai été mauvaise langue, il a réellement été gentil.
Il me rejoint dans le bar où je suis avec Angie, il est très classe, nous offre des shooters de son invention (Absolut raspberry + sirop de chocolat blanc), reste discret, et vient me murmurer à l'oreille : "J'ai réservé une table pour deux pour 21h, donc je ne vais pas tarder à t'enlever", alors je ris. En sortant du restaurant je suis déjà faite, je réaligne deux shooters au bar. Nous allons récupérer deux nanas pour la soirée, stoppé par les flics il frôle le retrait de permis. Tandis qu'il négocie dans le fourgon, les filles me demandent : "T'es sa copine ou ?" et je réponds "Non, non, une copine, seulement." Arrivés à la boîte, j'enchaîne les vodka-pomme tandis qu'elles dansent sur le bar.
Après les avoir raccompagnées nous allons chercher un grec, la fringale de 5 heures du matin, et nous finissons par boire du champagne millésimé en fumant un pétard, son chat ronronne, je pars en vrille.
Nous dormons trois heures, il a un bas de pyjama CK en soie, la classe. Je squatte sa douche, malgré ma mine de déterrée il dit que je suis jolie, me prend par la main et m'emmène prendre un petit déjeuner à République. Attentionné, il se rappelle que j'aime le jus de pamplemousse et m'en commande un, je bois un cappuccino, et comme il vient du Sud Ouest il a acheté deux chocolatines. Je lui dis que je n'ai pas l'habitude qu'on s'occupe de moi comme ça, il rigole et dit : "Tu sais, on est pas tous des salauds ! Même si on l'est tous un peu.", du coup c'est moi qui me marre.
Il me ramène en voiture, en mettant Noir Désir à fond, me dit : "A très vite.", vérifie que je rentre bien chez moi, et puis s'en va bosser.

J'ai pu passer une soirée sans trop de cynisme, sans mépris, avec de gros fous rires. Ouais, on peut dire que je me suis bien amusée, et le boxon au matin dans l'appart, ses yeux clairs et son tatouage autour du nombril.

Tu vois, je suis pas si forte que ça, je suis très traîtresse et égoïste, et puis un peu cinglée aussi, mais je me sens bien, ce matin j'ai marché au soleil dans Paris avec un type que je ne complexe pas, que je n'aime pas, mais que j'aime bien, j'ai vu la matinée sur Paris et je souriais en silence.

Toi pour fuir tu pars, moi pour fuir je trahis, chacun son truc.

Jeudi 10 mars 2011 à 23:32

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J'enfilerai mes collants noirs, mon short et mon débardeur noir, je mettrai un gros pendentif en forme de chouette et des boucles d'oreille en forme de feuilles, et puis je partirai oublier puisque trop de temps a passé et que l'amertume s'en mêle, que tu m'écris que tu veux me voir mais que tu ne peux même pas songer à revenir, je redeviens minable. Il ne me reste même plus l'espoir de voir cet été encore avec toi, posés aux terrasses à boire des bières, à t'écouter et puis à rire. Ton animal domestique fait une fugue, pardonne-moi, mais il n'y a rien à pardonner puisqu'on a jamais été ensemble, et que s'aimer ne suffit pas, pourquoi tu reviens pas ?
Je vais aller passer la soirée avec un frimeur, alcoolique, drogué, beau gosse, le genre de type pourri jusqu'à l'os qui n'a aucun point commun avec toi, dieu merci, le genre de type plein aux as qui me prend pour une pauvre fille facile. Et je dînerai face à lui en me demandant ce que je fous là, et puis en pensant beaucoup à toi, j'imaginerai que c'est toi en face de moi et je ne l'écouterai pas, et quand j'aurai assez ingurgité diverses choses plutôt pourries entre sa logorrhée, mon dégoût, l'alcool et mon mépris, quand j'aurais digéré ce ramassis de conneries, alors mon cynisme reprendra le dessus et je rirai, et je protesterai lorsque fatalement, au bout d'un moment, il lâchera : "Mais si t'es comme moi !", et puis je me moquerai qu'il me croit ou pas. Je sais déjà le genre de phrases que je vais entendre, il dira que je suis belle, m'appellera "Miss" mais j'ai toujours eu une sainte horreur des types qui m'appellent "Miss", que ça faisait longtemps qu'il m'avait remarquée, mais que non ce n'est pas un coureur MENTEUR et que je suis différente des autres filles, ça se voit tout de suite, je suis quelqu'un qui a beaucoup de choses à donner et qui a besoin d'affection et de tendresse, et que je suis gaie mais fragile, gentille et douce. Ah, et puis, j'entendrai aussi que je fume trop.
Je chercherai ce qu'une autre fille que moi pourrait lui trouver, je trouverai des réponses et je verrai des brèches où je ne prendrai pas la peine de me faufiler, passive, le sourire aux lèvres et le coeur froid, mon corps prendra le relais, et ces types là je les connais, au bout d'un moment fatalement il lâchera de la tendresse, je me serais imposée tout ça pour ça, tout ça pour quelques secondes de tendresse, apaiser cette bête odieuse qui geint au fond de mon petit être, une minute ou des heures, je m'en fous, je volerai ça, puisque toi, puisque toi...

Lundi 7 mars 2011 à 22:19

Peut-être qu'un jour tu reviendras et qu'on aura rien à se dire, on se regardera dans la fumée d'une cigarette ou d'un mauvais joint, entre nous une bouteille de bière et tout ce temps passé, tout ce poids et ce mystère, est-ce qu'alors on écarquillera nos yeux, désappointés, est-ce qu'on aura envie de s'accuser d'avoir ruiné notre complicité ?
Je crois plutôt qu'on laissera les mots glisser, déçus de ne plus trouver le sens qu'il y avait avant, alors peut-être qu'on se dira "Il est trop tard.", mais comme nous sommes ce que nous sommes, rien que ça, nous ne dirons rien, nous ne ferons rien, et alors mourront deux saisons qu'on a vues ensemble, un été, un automne, et le début d'un hiver, il aura fallu l'hiver, pourtant on a passé le plus dur ensemble, toute cette neige et mes jambes seulement voilées de bas, juste pour toi. Je me foutais bien d'avoir froid, au bout de la route je me jetais sur toi et je te faisais rire, et tu me faisais rire, j'étais heureuse.
Est-ce seulement si différent ?
Depuis que tu as écrit "Tu me manques", je suis infiniment plus seule, si je ne te manquais pas alors je me battrais pour te manquer, je jouerais les indifférentes, les princesses, je jouerais la glaciale et la provocante, si je ne te manquais pas je saurais comment te manquer, mais je te manque sans savoir te faire revenir.
Si ne je te manquais pas, je ne sentirais pas cette béance terrible, je ne suis pas forte et je te trouve cruel.

Une boucle d'oreille en forme de feuille tremblote à mon oreille, demain je rapporte son manteau au garçon aux yeux si beaux, celui qui murmurait Love me tender à mon oreille, j'ai préparé un sac pour Angie avec des fringues pour son entretien d'embauche, reviens, ce quotidien me fait mal au coeur. Je ne sais pas comment supplier assez fort, je ne sais même pas supplier, je voudrais juste que demain tu sois là et que tu souries comme si tu avais tout résolu, et qu'enfin, enfin, tu me dises en écho à : "Toi et moi on ne sait pas rencontrés au bon moment", je voudrais que tu dises en souriant : "Ici, maintenant, c'est le bon moment".

Mais j'ai rien à vouloir, j'ai pas le droit de vouloir, j'ai que le droit de me taire, parce que tu es loin et que je ne suis pas ta nana, mais que je t'aime quand même.

Dimanche 6 mars 2011 à 22:53

La migraine me vrille la tempe et l'oeil, quelle longue chronique, j'ai encore beaucoup trop bu et tout ce temps je me suis serrée contre un autre car sa carrure me faisait penser à toi. Mon collant a été troué par une cigarette, à quel moment, par qui, je n'en sais rien. J'ai récolté une bonne toux grasse, perdu ma carte d'identité, je n'ai même pas eu le courage de répondre à ton mail, et pourtant je te manque.
Reviens, reviens s'il te plaît, tu sais je n'ai pas pleuré, et puis après tout tu dis bien que je suis fatale et que je mets les hommes à mes pieds, allez, déconne pas, reviens, justement tu n'es pas à mes pieds c'est ce que j'aime, tu n'as peut-être pas des yeux bleu foncé, et bleu clair, et jaune à la fois, mais quand tu poses tes yeux sur mon visage, pour rien, je ne suis plus seule. Je me rappelle si bien ce soir, ou plutôt cette nuit-là, nous avions marché longtemps sur les Grands Boulevards, sous la pluie, après deux bagarres de bars, tu insultais le monde entier, je marchais à tes côtés, le manteau ouvert, la tête baissée, je ne disais rien, je t'écoutais simplement, et de temps en temps je te tendais une cigarette, je ne te tenais ni le bras, ni la main, juste là, à marcher à ton rythme. On avait pris le Noctilien avec les autres, j'avais mal aux pieds, j'étais fatiguée, Waz était descendue quelques arrêts avant nous, il restait encore deux amis à toi, et à ton arrêt, alors qu'ils pensaient qu'ils allaient nous suivre, tu es sorti du bus, tu t'es tourné vers eux deux qui s'apprêtaient à te suivre, et moi derrière eux, tu m'as regardée droit dans les yeux et tu as dit : "Maïa, viens." Ils se sont écartés pour me laisser passer et tu m'as tendu la main pour m'aider à descendre, tu leur as donné une cigarette à chacun en leur ordonnant de descendre à l'arrêt suivant. Ils t'avaient pourri la soirée.
Trop de souvenirs étranges et déroutants, je ne t'oublie pas, Loup, j'ai juste mal à ma solitude maintenant que t'es de l'autre côté de l'Atlantique, ta main sur mon visage, dans mes cheveux, serrant ma gorge ou ma nuque, et ton rire rauque, tes gestes nerveux et nos fous rires, dépêche-toi de revenir.

Dimanche 27 février 2011 à 23:14

La tâche claire de tes cheveux, l'odeur de ton parfum, ou le ton sarcastique de ta voix dans la pièce. Tu es là, jamais loin, un coup de coude, une vanne, ou simplement un hochement de tête, tu veilles.
Parfois, j'avoue me sentir diminuée, faible, je me demande si tu penses vraiment que je suis incapable de me défendre. En fait, je crois que tu préfères juste les dissuader à ma place, tu as l'air plus méchante que moi. Tu me laisses juste le soin d'enfoncer le clou lorsque l'on insiste trop.
Ca fait tellement d'années que l'on se connaît.
Et lorsque l'on te demande qui tu es par rapport à moi, tu réponds : "Son chien de garde."

Un jour, on sera vieilles, ridées, on aura ri aux larmes, et pleuré à en rire.
On se rendra visite, je te piquerai de la Ricoré, tu siroteras ton Nesquick, on s'échangera les potins du voisinage et on se plaindra de nos rhumatismes. On se montrera les photos de nos petits enfants, et on parlera du bon vieux temps, quand on semblait toujours courir vers autre chose, que nos cheveux se balançaient le long de nos dos et que nos jupes découvraient nos jambes. Ta voix sera cassée d'avoir tant chanté dans les soirées, dans la morgue, dans la rue, d'avoir chanté tout le temps.
Oui, tu as raison, un jour on se dira qu'on a connu la liberté.

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