Dimanche 25 mai 2008 à 22:52

Rien à foutre moi je la trouve belle cette photo.



Dimanche 25 mai 2008 à 11:50

Absente de chez moi depuis jeudi.
Ai vu L', puis N', puis le travail, puis A', puis N', E', B', puis N' sans les deux autres, puis A' et P' et un certain S'. En 51 heures je n'ai fait que deux repas, en 42 heures je n'ai dormi que deux heures. Je pense qu'alors vous pouvez concevoir l'état de fatigue dans lequel je suis, mais il ne faut pas que je reste sans rien faire aujourd'hui. C'est tout simplement inimaginable. Et puis, c'était franchement chouette. Autant continuer. Même si je suis plus en harmonie avec la réalité, ça vaut le coup. Aller manger une glace ou s'installer peinarde dans un café. Raconter des conneries. Ce genre de choses.
Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse, si si c'est par là, t'inquiètes, 'tain j'suis ché-per, ah bon moi nan mais ça va venir, nan mais t'as vu le mec il paye sa bière ! Wah je kiffe, hein.
Je n'aurais jamais cru que le bonheur aurait ces visages inattendus, les visages de ceux que je croyais avoir perdus, et qui sont revenus.

Jeudi 22 mai 2008 à 17:08

Je sais, ce texte recoupe pas mal d'éléments, de lignes, de passages déjà vu sur ce blog. Et alors ? Il est un achèvement, quelque part. Pas un renouveau, non. Une conclusion ? Un bilan ? Une réalité ? Peu importe.

    Il y a du mensonge dans la vérité. Quoique l'on fasse on n'échappe pas à soi-même. Il faudrait juste... arrêter de penser. A n'importe quel prix. J'ai l'envie de te raconter mais tu ne sauras pas voir à travers moi. Que sais-tu de la solitude, celle qui, même lorsque tu es entouré, te rend indifférent aux autres ? Tu as à peine une réalité. Tu vis sur la même terre que moi, tu respires le même air que moi, et pourtant... jamais. Il faut savoir se garder à l'abri. Jamais je ne me braderai, jamais plus. Je voudrais le croire.
    Je me fous que tu ne comprennes pas. On n'a pas besoin de comprendre pour voir les choses. Je n'ai pas besoin de toi. J'ai juste besoin d'être claire avec moi-même. Et de te montrer ces demi-confidences comme arrachées à mon crâne.
    Tu me plais. Tu me plais infiniment. Et pourtant tu te fous de mes mots. Parce que je ne joue pas cartes sur table. Parce que je suis fatigante, difficile à suivre. Tu me diras peut-être que non, mais ça m'est égal. Dans le fond, ce sera tout de même vrai. Ne me demande pas pourquoi je te donne ça. La seule réponse possible : Pourquoi pas toi ? Tu ne restes, après tout, qu'un inconnu. Et je ne veux pas me fatiguer à t'explorer. Vide-moi seulement le crâne. Depuis ce soir où je me suis abandonnée chez toi, mon corps a bravement pris le relais. Je ne te demande même pas de tendresse, à peine de la gentillesse. Et surtout pas d'amour. Ne crois pas cependant que j'ai la prétention de croire que tu puisse m'aimer à nouveau.
    Ne me demande pas pourquoi. Il n'y a pas de justification. Il n'y a jamais aucune justification. Les choses demeurent ambigües et l'on se relève de tout, jusqu'à la fin. Il n'y a rien à attendre des faibles. Ni des forts. Tu peux, ou tu ne peux pas.
    Je ne cherche pas à te dire quoique ce soit de spécial. Il n'y a pas de sens à chercher là-dedans. J'ai juste pris un stylo et les mots sont apparus comme des évidences.
    Il n'y a pas de rédemption possible parce qu'il n'y en a pas à chercher.
    Les ecchymoses et les cicatrices. L'indifférence suprême. Rien n'a réellement d'importance, ni toi, ni moi, ni un impossible nous. Le rire sauve de tout, paraît-il, moi je l'affirme et revendique le rire comme ma patrie - même s'il est souvent jaune et grinçant, je le reconnais. Il est important de le travailler pour qu'il trompe son monde ; il doit toujours sembler sincère, vrai, naturel.
    Je ne suis ni folle, ni perdue. Je suis humaine. Quelle plaie.
    Les longues insomnies à suffoquer quand l'air moite enveloppe ton corps humide et que l'angoisse rôde, sourde, latente. Attendre. L'aurore et la fraîcheur d'un jour qui ne sera que la prolongation du précédent et en perdre la notion du temps. Quand ? Hier ? Aujourd'hui ? Jamais.
    Attendre. Sans savoir. Il doit bien y avoir un but quelque part. Puisque le bonheur ne suffit pas et que l'amour non plus. Seule la mort se suffit à elle-même. Et aux autres. Visible et inéluctable. On ne peut pas s'interroger sur elle. Elle sera au bout. Comme elle a été là chaque jour dans ces milliers de petites choses qui vacillent, trébuchent, tombent. Presque rassurante.
    Il n'y a rien d'extraordinaire à ce que je sois revenue la bouche en cœur. A ce que j'ai échoué dans ton lit. Ce n'est que l'ordre de la vie.
    Il n'y a pas de vraie place pour la douceur. Toujours elle se lasse. De même que la tendresse.
    Ne crois pas que j'ai peur. Je me fous de tout ça. Malgré tout ce que tu lis de moi tu ne m'atteins pas. La compassion me fatigue. Seuls l'orgueil et la fierté comptent, malgré leur absurdité. Être au-dessus de la mêlée, quitte à en devenir odieuse.
    Je ne dépends que de moi. Tout ce que je dis n'est pas vrai. Et tout mes mensonges ne sont pas entièrement faux.
    Je n'ai aucune prétention. Je ne prétends pas donner une image de moi.
    Je voulais aimer. Un jour un garçon m'a jetée dans la rue, hagarde, hallucinée, tard, perchée sur mes trop hauts talons, serrée dans dans un blouson trop mince. Il n'y avait plus de pardon possible. Pour personne. Et plus rien à attendre.
    Je ne me plains pas. Je n'y vois aucune utilité. C'est juste moche. Un véritable gâchis. Moche et bête. Inutile. Comme tant de choses.
    Une terre peuplée d'âmes bossues, boiteuses, hypocrites, égoïstes et serviles. Regarder passer le cortège de leurs gémissements et de leurs petites fiertés, ne voir leurs yeux se déciller que pour s'admirer. Les regarder et les envier. Envier leur aveuglement. Heureux les simples d'esprit, le royaume des cieux leur appartient, et toi qui a eu le malheur de naître avec un cerveau en état de marche, tiens, je te donne une corde, fais-en bon usage, et pardonne tes multiples actions de garce toi-même, puisqu'après tout, le ciel est vide, je ne suis que ta conscience.
    Ne me demande pas de compassion, ni d'indulgence. Je n'en suis plus tellement capable. Ni pour les autres, ni pour moi-même.
    Ainsi va mon crâne.

Jeudi 22 mai 2008 à 15:07

T'es qui, toi, avec ta seringue dans le bras, je ne te reconnais pas, dis-moi, qui es-tu devenue, je t'aime toujours, du fond de mon coeur et de nos souvenirs. Allez, dis-moi, je te demande même pas pourquoi, vide-toi juste le crâne comme un mec se viderait les couilles, allez, je suis là pour ça, vide ton fiel et ta bile, je t'en prie. Même pas parce que tu me fais confiance, parle-moi comme à une inconnue si tu le veux, je m'en moque, je m'en contrefous. Je te demande rien, je te veux rien. Allez pour une fois c'est un acte gratuit, je te tends la main, c'est tout. Prends-la juste, j'ai la force, ne t'inquiètes pas. Même si je ne l'ai pas. Soulage-toi juste un peu de ton poids. T'es tellement légère, un vrai courant d'air, allez, je t'aime, moi. Peut-être mal. Sûrement même. Mais je peux pas faire autrement. J'essaye de me dire que c'est déjà ça, et je  te vois et je me dis : "T'es qui toi, je t'aime même avec une seringue dans le bras. Même avec le crâne ravagé et les cernes de camée. Allez, reviens par là, repose-toi, juste un peu, juste un moment." Je m'en fous si tu ne m'aimes pas.

Mercredi 21 mai 2008 à 21:22

J'ai vu ce que je n'aurais pas du voir.
Un rappel. Violent, morbide et douloureux. Bête à pleurer. Compréhensible cependant.
Tellement vrai.
Aller bien et ne plus trouver les moyens d'écrire. Ne plus comprendre les crises d'angoisse et les lacérations. Ne plus avoir de justification.
Arrêter de penser. J'ai l'envie de rembobiner, et de retrouver ma vérité. Je le fais. Je lève le coude et souris. Je ris et déclare tranquillement : "Je sais, mon foie prend cher." Je cherche. Ce qu'il y a de mensonge dans la vérité, ce qu'il y a de vérité dans le mensonge. Je désamorce les promesses et esquive souplement les questions. Et, lancinant : A quel prix ?
N'importe lequel. N'importe lequel pour ne plus sentir son crâne. C'est facile de tomber. Facile et tentant. Être avec soi, rien qu'avec soi. "La vrai vie est si souvent celle qu'on ne vit pas." Des serpents sur les murs. N' dit que je suis belle. Non, mon chou, tu te plantes en beauté, et je m'en contrefous. Parce que comme avant je ne te montrerai pas. Je t'égarerai. Comme tous les autres, tu ne toucheras pas au fond. Vois-tu, il faut se garder à l'abri, et le seul à qui j'étais prête à tout montrer, tout donner, il m'a jetée sur l'asphalte, un soir pluvieux, un soir où tous les lascars étaient de sortie, et où j'ai marché, seule, hallucinée, perchée sur mes talons trop hauts et serrée dans mon blouson trop mince, la trouille au ventre et les larmes aux yeux. Tu n'y comprendrais rien. Et j'éclaterai de rire. Comme si. Tous ces jours pour ça. Rien que pour ça.
On n'échappe pas à soi-même. On finit toujours par se rattraper. Alors demain, je lèverai le coude en cadence.

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