Il y en a eu, de la route et des déroutes.
Des trous dans les semelles, des lettres oubliées dans les TGV, des collants déchirés aux chaises des bars, des griffures aux jambes, des plis au coin de tes yeux lorsque tu souris, des coups dans mon ventre, des nuits de pleurs, des nuits de danse, des promesses et des trahisons.
J'ai mal parfois, quand je te regarde et que je vois tes yeux vitreux, trop brillants, ton visage rouge, quand la bouteille de whisky dans le placard diminue sans que je ne le vois, tu es tellement jeune, tu t'abîmes. Tu t'abîmes et j'ai beau essayer de te retenir, de te tendre la main, rien ne te retient.
L'impuissance.
L'impuissance c'est un malheur terrible, aussi terrible que l'indifférence, l'impuissance c'est quand on doit mettre un pansement mais qu'on en a pas, que la personne qui en a besoin en a mais ne sait plus où elle les a mis, c'est ça mon impuissance en tout cas.
Tu maigris je le vois même si tu nies, tu dors mal, je ne sais même pas si tu dors, je voudrais crever les pneus de ta voiture pour te garder avec moi en sécurité, je voudrais dire la vérité au monde entier pour qu'ils arrêtent de te pousser à boire, je voudrais gueuler crier pleurer mais rien de tout ça ne changerait quoi que ce soit, rien, parce que ce n'est pas mon combat, c'est le tien.
C'est à toi de te battre pour te reconquérir, c'est à toi de te vaincre, c'est à toi de te pardonner, je ne peux qu'être là, à te regarder à te soutenir à te soulager, tu es tellement capable de te battre je sais que tu en as le pouvoir, s'il te plaît, ne te laisse pas faire, ne te laisse plus faire, cesse enfin de te trahir.
Peut-être que c'est ça les mots à dire, mais qu'est-ce que tu veux, moi aussi ça me demande de la force et du courage, et parfois ma gorge se serre de chagrin et alors je ne dis plus rien parce que je ne suis pas assez forte, parce que je suis la reine pour me taire, parce que je suis lâche, parce que j'ai des tas de raisons qui ne sont pas suffisantes pourtant, parce que j'ai peur de te détruire un peu plus en me trompant.
C'est dur.
C'est dur de tout prendre sur ses épaules. L'appartement, le travail, l'éducation de notre fils. Dur d'encaisser tes mots quand tu as trop bu, dur de faire comme si de rien n'était devant les autres. Pourtant il y a bien quelqu'un ici qui me presse de questions, et jamais je ne réponds. J'ai envie de le dire, j'ai envie d'avouer, mais ce n'est pas à moi de le faire. Ce n'est pas mon rôle, je n'ai pas le droit de te voler ton problème, je n'ai pas le droit de prendre les devants, je dois accepter de te laisser aller à ton rythme et de me taire.
Mais le plus dur, c'est peut-être la tentation de fermer les yeux et de continuer à faire comme si tout allait bien.
Des trous dans les semelles, des lettres oubliées dans les TGV, des collants déchirés aux chaises des bars, des griffures aux jambes, des plis au coin de tes yeux lorsque tu souris, des coups dans mon ventre, des nuits de pleurs, des nuits de danse, des promesses et des trahisons.
J'ai mal parfois, quand je te regarde et que je vois tes yeux vitreux, trop brillants, ton visage rouge, quand la bouteille de whisky dans le placard diminue sans que je ne le vois, tu es tellement jeune, tu t'abîmes. Tu t'abîmes et j'ai beau essayer de te retenir, de te tendre la main, rien ne te retient.
L'impuissance.
L'impuissance c'est un malheur terrible, aussi terrible que l'indifférence, l'impuissance c'est quand on doit mettre un pansement mais qu'on en a pas, que la personne qui en a besoin en a mais ne sait plus où elle les a mis, c'est ça mon impuissance en tout cas.
Tu maigris je le vois même si tu nies, tu dors mal, je ne sais même pas si tu dors, je voudrais crever les pneus de ta voiture pour te garder avec moi en sécurité, je voudrais dire la vérité au monde entier pour qu'ils arrêtent de te pousser à boire, je voudrais gueuler crier pleurer mais rien de tout ça ne changerait quoi que ce soit, rien, parce que ce n'est pas mon combat, c'est le tien.
C'est à toi de te battre pour te reconquérir, c'est à toi de te vaincre, c'est à toi de te pardonner, je ne peux qu'être là, à te regarder à te soutenir à te soulager, tu es tellement capable de te battre je sais que tu en as le pouvoir, s'il te plaît, ne te laisse pas faire, ne te laisse plus faire, cesse enfin de te trahir.
Peut-être que c'est ça les mots à dire, mais qu'est-ce que tu veux, moi aussi ça me demande de la force et du courage, et parfois ma gorge se serre de chagrin et alors je ne dis plus rien parce que je ne suis pas assez forte, parce que je suis la reine pour me taire, parce que je suis lâche, parce que j'ai des tas de raisons qui ne sont pas suffisantes pourtant, parce que j'ai peur de te détruire un peu plus en me trompant.
C'est dur.
C'est dur de tout prendre sur ses épaules. L'appartement, le travail, l'éducation de notre fils. Dur d'encaisser tes mots quand tu as trop bu, dur de faire comme si de rien n'était devant les autres. Pourtant il y a bien quelqu'un ici qui me presse de questions, et jamais je ne réponds. J'ai envie de le dire, j'ai envie d'avouer, mais ce n'est pas à moi de le faire. Ce n'est pas mon rôle, je n'ai pas le droit de te voler ton problème, je n'ai pas le droit de prendre les devants, je dois accepter de te laisser aller à ton rythme et de me taire.
Mais le plus dur, c'est peut-être la tentation de fermer les yeux et de continuer à faire comme si tout allait bien.
Contente de retrouver les mots de tes doigts. Pas pour ce qu'ils racontent, parce qu'il n'y a pas de quoi. Mais parce que, du coup, tu es là.