Je n'aurais pas pu me douter qu'il y aurait l'hôpital et puis deux vies en danger. Deux parce que j'ai appris qu'il y en avait une autre qui se blottissait au creux de mon ventre depuis 6 mois. Ils disaient qu'il y avait de fortes chances que le petit être vienne au monde trop tôt, qu'il ne soit pas viable, et puis aussi que pour moi il y avait un risque important d'hémorragie. Moi je leur ai dit, mais si il vit je ne peux pas m'en occuper, c'est trop petit, c'est trop lourd, c'est trop de contraintes, je suis trop jeune, je savais pas, j'en veux pas, est-ce que je peux rester anonyme ? Vous comprenez, j'ai pas pris réellement de poids, j'ai pas vomi, j'ai pas eu d'envies brusques, mes seins n'ont pas gonflé et mon ventre est resté plat, mes règles ont toujours été anarchiques alors des saignements n'importe quand dans le mois c'était normal. Est-ce que j'ai le droit de ne pas m'en occuper ?
Les urgences je savais que c'était glauque, mais en obstétrique apparemment ils en voient aussi, des cas gratinés.
Mais le petit être s'est accroché très fort. Alors le lendemain, quand j'ai enfin eu moins mal et qu'enfin j'ai assez pleuré au creux de mon oreiller, avec ce ventre soudainement gonflé et ces coups à l'intérieur, j'ai du appeler le père, qui était à plus de 300 km, et j'ai calmé ma voix pour qu'elle ne tremble pas, je me suis dit, il faut que tu sois courageuse parce que personne ne peut l'être pour toi, et puis après tout, toi tu n'as plus le choix, il va bien falloir aller jusqu'au bout.
Alors je me suis entendu tout dire au téléphone, je me suis entendue prononcer ces mots : "Ne t'en fais pas, si tu ne viens pas, je comprendrai."
Mais il a dit qu'il arrivait.
Et il a dit que si moi je n'en voulais pas, lui il s'en occuperait.
Et moi j'ai dit, si toi tu veux alors moi aussi.
Maintenant c'est beaucoup d'organisation et de fatigue, et surtout, c'est un garçon chaque nuit avec moi qui n'est plus un garçon, mais un homme.
Les urgences je savais que c'était glauque, mais en obstétrique apparemment ils en voient aussi, des cas gratinés.
Mais le petit être s'est accroché très fort. Alors le lendemain, quand j'ai enfin eu moins mal et qu'enfin j'ai assez pleuré au creux de mon oreiller, avec ce ventre soudainement gonflé et ces coups à l'intérieur, j'ai du appeler le père, qui était à plus de 300 km, et j'ai calmé ma voix pour qu'elle ne tremble pas, je me suis dit, il faut que tu sois courageuse parce que personne ne peut l'être pour toi, et puis après tout, toi tu n'as plus le choix, il va bien falloir aller jusqu'au bout.
Alors je me suis entendu tout dire au téléphone, je me suis entendue prononcer ces mots : "Ne t'en fais pas, si tu ne viens pas, je comprendrai."
Mais il a dit qu'il arrivait.
Et il a dit que si moi je n'en voulais pas, lui il s'en occuperait.
Et moi j'ai dit, si toi tu veux alors moi aussi.
Maintenant c'est beaucoup d'organisation et de fatigue, et surtout, c'est un garçon chaque nuit avec moi qui n'est plus un garçon, mais un homme.