smoking.gun

La corruption, la spirale. Le retour à mes nuits hantées. Hagarde, allongée dans un hamac, balancée par un corps inconnu, étranger, les yeux rivés aux étoiles, grelottante. "Ton petit cul a l'air bien sympathique", va te faire foutre. Bien sûr qu'il est sympathique. Un vide dans le coeur, cela fait si longtemps que je n'ai pas réellement aimé quelqu'un... Non, cela fait en réalité très peu de temps, mais il a fallu étouffer tout ça sous un beau tas de terre. Le coeur qui tombe, puis accélère, je m'en souviens, mais ce n'était rien qu'une parenthèse. Ce matin je saigne un peu du nez, sans importance. Ma gorge me semble étroite, nouée, resserrée. Mon corps ne suit plus. Toutes ces nuits dehors. Il faut sortir. La nouveauté, encore, toujours, qui es-tu, je ne te connais pas mais tu me plais. Il a fallu prendre l'habitude de la carte d'identité toujours dans la poche, prête à dégainer, ah ah, tu ne m'auras pas, ça t'en bouche un coin, hein. La sincérité disparaît au profit de sourires furtifs de polichinelle. La légèreté. Feinte ou vraie, je ne sais plus, à vrai dire je m'en fous un peu. Une main passe dans mes cheveux raccourcis, je t'esquive lâchement, je t'avais dit, il ne faut pas me faire confiance. Ewn' m'avait confié que tu ne parlais de moi qu'en bien, et au bord du lac j'avais ouvert de grands yeux étonnés lui demandant si il se foutait de moi, et il m'avait répondu que non, à la suite de quoi j'avais ri et dit : "Alors c'est qu'il ne me connaît pas."

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