Toujours, partir, le vent dans les cheveux et les pieds ancrés à rien, pas même une ligne qui emmène. Des buts à courts termes, des TGV et des TER et des métros et des RER, je passe ma vie dans ces boîtes de métal, je passe ma vie à bouger mais ça ne mène à rien. Paris-Bordeaux, Bordeaux-Paris, Paris-La Roche s/ Yon, et pourtant nulle part je ne suis chez moi, au fin fond des vignes, au coeur de la banlieue ou au bord de la plage, je regarde autour de moi le vide.
Et je me dis, ainsi personne ne me donne envie de rester quelque part.
Vagabonde, je passe le temps, un peu ici, un peu là-bas, mais toujours ailleurs. Je froisse et jette mes billets sitôt contrôlée, et je n'attends jamais que qui que ce soit m'attende sur le quai. Oui, ces derniers temps vous avez bien plus de chances de me croiser seule sur le quai d'une gare, un gros sac à la main, la cigarette dans l'autre, qu'assise dans la pénombre d'un bar.
Solitaire, aussi. Les voyages forment la jeunesse et déforment les valises... Stupide expression, les voyages déforment ma jeunesse aussi, ma jeunesse que je perds, qui déborde et coule de mes paumes sans que personne n'en sache rien.
Retenez-moi.
Je repars dès mardi. Je vais décevoir tout ceux qui désirent que je reste, pourquoi ça ne suffit pas qu'ils veuillent que je reste, étouffant, voilà le terme, c'est étouffant, j'étouffe quand on m'enferme.
On est prisonnier de soi-même, toujours.
Ainsi, me croire libre et puis rien.
J'enverrai des messages de mensonge pour ne pas faire de peine aux gens, j'enverrai ces messages et partir encore me fera tant et tant de peine, parce que je ne sais pas pourquoi je fuis toujours, pourquoi j'ai mal quand on m'aime ou quand on compte sur moi ou qu'on s'inquiète pour moi.
Je ne laisse pas les gens m'aimer.
Sale gosse, encore. Morveuse.
Et je me dis, ainsi personne ne me donne envie de rester quelque part.
Vagabonde, je passe le temps, un peu ici, un peu là-bas, mais toujours ailleurs. Je froisse et jette mes billets sitôt contrôlée, et je n'attends jamais que qui que ce soit m'attende sur le quai. Oui, ces derniers temps vous avez bien plus de chances de me croiser seule sur le quai d'une gare, un gros sac à la main, la cigarette dans l'autre, qu'assise dans la pénombre d'un bar.
Solitaire, aussi. Les voyages forment la jeunesse et déforment les valises... Stupide expression, les voyages déforment ma jeunesse aussi, ma jeunesse que je perds, qui déborde et coule de mes paumes sans que personne n'en sache rien.
Retenez-moi.
Je repars dès mardi. Je vais décevoir tout ceux qui désirent que je reste, pourquoi ça ne suffit pas qu'ils veuillent que je reste, étouffant, voilà le terme, c'est étouffant, j'étouffe quand on m'enferme.
On est prisonnier de soi-même, toujours.
Ainsi, me croire libre et puis rien.
J'enverrai des messages de mensonge pour ne pas faire de peine aux gens, j'enverrai ces messages et partir encore me fera tant et tant de peine, parce que je ne sais pas pourquoi je fuis toujours, pourquoi j'ai mal quand on m'aime ou quand on compte sur moi ou qu'on s'inquiète pour moi.
Je ne laisse pas les gens m'aimer.
Sale gosse, encore. Morveuse.