Dimanche 21 juin 2009 à 0:04

Il ne me sort pas du crâne, les feux d'artifice me dépriment, L' s'est perdue dans le temps, l'espace, je l'imagine d'ici, totalement défoncée. Je ne fais pas beaucoup mieux, je me cache dans les bras de garçons, après quelques verres de trop. Cette nuit j'étais chez mon - mon quoi ? - et nous avons dormi l'un contre l'autre, je pensais tout le temps à celui qui m'a laissée deux fois en quinze jours, je me disais "Tiens c'est exactement ainsi que je dormais contre lui" et je ne disais rien, et celui contre qui j'étais blottie me disait "Tu couches pas avec un autre hein ?" et je lui ai demandé ce que ça pourrait bien lui foutre puisqu'on est pas ensemble et que je ne veux pas de lui, il a dit "Je suis juste possessif" et j'ai eu envie de rire, de rire, de rire à en perdre haleine et de lui dire "Désolée, trop tard." et rien que de penser à ça je ricanais sous les draps.
Je me fais garce, les amies ne cautionnent pas, les amis approuvent. Swan veut m'emmener au ciné, et que je dorme chez lui après, parce qu'il sera trop tard pour une jeune fille toute seule dans les transports, il a déclaré : "Tu risques de te faire violer", j'ai répondu : "C'est toi qui parle de risque, si ça se trouve j'aimerais ça.", juste pour son air outré et lubrique à la fois. Comme si ma bouche ne pouvait proférer des obscénités.
Il faudrait se péter gentiment le crâne. J'ai envie de cracher sur mon reflet et de pleurer sur mon sort, j'ai envie de boire comme un trou et de m'écrouler sans une insomnie, sans un rêve, j'ai envie de me poser sur l'ancienne fontaine avec mes amies et de leur parler d'autre chose, j'ai envie de regarder les nuages et d'y voir des visages hideux, j'ai envie de séparer ceux qui s'enlacent et de frapper ceux qui pleurent, j'ai surtout envie de pousser un long hurlement du fond du ventre, à m'en claquer les cordes vocales.
Je sens son odeur partout, je vois son visage quand je ferme les yeux, je retrouve sa voix et ses intonations dans ma tête quand je ne m'y attends pas, et mes doigts hésitent devant des messages à lui envoyer, peut-être, mais je ne les envoie jamais, et je ne pleure pas, je continue à rire, à rire comme une folle. J'ai parfois envie de partir sur un coup de tête et d'aller l'attendre en bas de chez lui, quitte à y être toute la nuit, même pas pour le retenir, même pas pour le supplier, juste pour croiser son regard, et je rêve qu'il revient me prendre dans ses bras comme si j'étais sa princesse, comme si j'étais la plus fragile, et la plus belle du monde, je rêve à m'en fracturer la tête.

Jeudi 18 juin 2009 à 22:47

On continue les mêmes erreurs, on déblatère des conneries. On bronze allongés dans l'herbe des parcs, on se fait les poches. On prévoit des sorties Quais de Seine - vodka - jus d'orange. On se fait des avances, on s'esquive, on rit, on se regarde dans les yeux, un peu trop directement pour être honnêtes, on se pique des cigarettes, on se caresse les joues avec des brins d'herbe. On rentre en Noctilien, et on se déguise en fougère, on boit trop, on fume trop, je pleure trop, surtout dans les coins sombres, mais on se marre. On se prend par le bras, on mange un grec dans une baguette, on se vautre devant la télé, on marche trop longtemps, on part des journées à la campagne, on prend des photos. On est tous ensemble, un peu tout seuls, on s'en sort.
On y croit. Presque.

Mercredi 17 juin 2009 à 11:39

Manu (et ici la reprise par Thomas Winter & Bogue)

Eh Manu rentre chez toi
Y'a des larmes plein ta bière
Le bistrot va fermer
Pis tu gonfles la taulière
J'croyais qu'un mec en cuir
Ca pouvait pas chialer
J'pensais même que souffrir
Ca pouvait pas t'arriver
J'oubliais qu'tes tatouages
Et ta lame de couteau
C'est surtout un blindage
Pour ton coeur d'artichaut

Et déconne pas Manu
Va pas t'tailler les veines
Une gonzesse de perdue
C'est dix copains qui r'viennent

On était tous maqués
Quand toi t'étais tout seul
Tu disais : "J'me fais chier
J'voudrais sauver ma gueule"
T'as croisé cette nana
Qu'était faite pour personne
T'as dit : "Elle est pour moi
Ou alors y'a maldonne"
T'as été un peu vite
Pour t'tatouer son prénom
A l'endroit où palpite
Ton grand coeur de grand con

Et déconne pas Manu
C'est à moi qu'tu fais d'la peine
Une gonzesse de perdue
C'est dix copains qui r'viennent

J'vais t'dire on est des loups
On est fait pour vivre en bande
Mais surtout pas en couple
Ou alors pas longtemps
Nous autres ça fait un bail
Qu'on a largué nos p'tites
Toi t'es toujours en rade
Avec la tienne et tu flippes
Eh Manu vivre libre
C'est souvent vivre seul
Ca fait p't'être mal au bide
Mais c'est bon pour la gueule

Eh déconne pas Manu
Ca sert à rien la haine
Une gonzesse de perdue
C'est dix copains qui r'viennent

Elle est plus amoureuse
Manu faut qu'tu t'arraches
Elle peut pas être heureuse
Dans les bras d'un apache
Quand tu lui dis "je t'aime"
Si elle te d'mande du feu
SI elle a la migraine
Dès qu'elle est dans ton pieu
Dis-lui qu't'es désolé
Qu't'as du t'gourrer de trottoir
Quand tu l'as rencontrée
T'as du t'tromper d'histoire

Eh déconne pas Manu
Va pas t'tailler les veines
Une gonzesse de perdue
C'est dix copains qui r'viennent

Eh déconne pas Manu
Ça sert à rien la haine
Une gonzesse de perdue
C'est dix copains qui r'viennent

Eh déconne pas Manu
C't'à moi qu'tu fais d'la peine
Une gonzesse de perdue
C'est dix copains qui r'viennent



Ouais, à l'ancienne.
L' m'avait dit, il y a quelques années : "Tout est transposable.", à propos de moi et de cette chanson.
C'est sûr, 'faut être accroché.
Je pourrai vous en balancer plein d'autres.
Parce que en dehors des Doors, de Led Zep', d'AC/DC, etc. y'a quand même Renaud, Goldman...
Après on aura tous envie de mourir. M', en vrai, c'était Manu, son p'tit surnom. C'est marrant, n'est-ce pas ?
Et j'ai encore plus joyeux en stock...
Ce n'est pas la matinée, je crois. Je ne sais pas. Cette nuit je suis partie dans la bagnole d'Angie, on s'est arrêtées dans le raccourci, boire un café chez mon ami nocturne avec qui je ne veux pas être. Elle ne l'a pas beaucoup aimé, ça ne m'a pas réellement surprise.
Moi je n'ai pas beaucoup parlé. J'avais envie de partir, ou de me cacher, ou de leur dire de fermer leur gueule si ils n'étaient pas capable d'être légers et drôles et de parler de choses sans intérêt. Je regardais le ciel à travers le toit de verre de la véranda, et je pensais au sol en marbre, je me disais c'est trop beau ici, on se demande bien ce que je fous là, et même, je l'écoutais étaler sa science, et je ne ressentais même pas le désir de lui répondre pour la lui fermer, quitte à passer pour une abrutie, puisque de toute façon, les cons ont toujours raison. Je buvais mon café, je ne voulais pas partir pour autant, j'aurais voulu rester là après le départ d'Angie, pour lui parler de moi, égoïstement, me foutant de son avis ou de sa capacité à me comprendre, juste pour qu'il me prête son oreille quasi inconnue afin que j'y crache ma bile.
Angie a dit : "T'es pas une fille bien avec lui, tu te comportes mal." J'avais envie de lui demander pourquoi je devrais me comporter autrement. Je me suis tue, j'ai haussé les épaules, et une fois de plus, j'ai ri.

http://smoking.gun.cowblog.fr/images/Biduuuule.jpg

Mardi 16 juin 2009 à 12:41

Être ensemble ? Mais pour quoi faire ?
Pour se dire des mots qu'on regrettera ensuite d'avoir prononcé ? Pour se faire des promesses qu'on ne tiendra jamais ? C'est sûr, on pourrait marcher dans la rue en se tenant la main, boire des cafés, aller au restaurant en se regardant dans le blanc des yeux, sortir à la nuit tombée et rentrer ivres en se soutenant mutuellement tellement on tituberait. S'écrouler sur le lit et faire l'amour - non, baiser. On se réveillerait côte à côte, tu grognerais parce que tu as du mal à te réveiller, j'attendrais, du sommeil encore accroché aux paupières et les cheveux en bataille, avec un vague goût d'alcool et de cigarettes dans la bouche. On prendrait le petit déjeuner ensemble.
Mais pour quoi faire ?
Je peux sortir seule. Je peux être ivre avec mes amis. Je préfère un restaurant entre copines à un restaurant "en amoureux". Je ne veux pas voir ton visage à côté du mien le matin, et c'est pourquoi je m'arrange toujours pour rentrer chez moi quand je suis chez toi, même à 4 heures du matin. Je n'ai pas besoin d'être avec toi pour qu'on baise, je n'ai pas besoin d'être avec toi tout court. Je viens quand je l'ai décidé, même après une semaine sans donner tellement de nouvelles. Tu m'en veux, m'ouvre quand même ta porte. Je débarque à 1 heure du matin ou te fous des plans en plein milieu de la nuit, ou plutôt au petit matin. Tu m'en veux pour ça, mais peut-être pas tant que ça, puisque tu continues à me laisser venir.
Je ne te déteste pas, non, je ne te méprise pas.
Tu n'as qu'un seul tort : ne pas être M'.
Et puisque tu n'es pas lui, je ne peux pas tenir à toi. Bien sûr, je trouve ton arrogance plutôt amusante, je te trouve même parfois attendrissant, tu es drôle, j'aime tes cheveux très sombres et tes yeux foncés. Tu es assez grand pour que je me sente à l'abri quand tu me prends dans tes bras, mais quand je suis avec toi, je ressens cruellement que tu ne fais que combler temporairement une absence.
Tu apprécies mon immoralité. Mon égoïsme t'intrigue, tu dis : "Toi, tu vis à ton rythme, tu fais ce que tu veux, quand tu veux. Tu débarques alors que tu m'as boycotté tout le week-end. Je ne comprends pas pourquoi tu fais ça."
Je ne sais pas quoi te répondre. Alors je ris. C'est un bon compromis, je trouve.

Dimanche 14 juin 2009 à 22:52

http://smoking.gun.cowblog.fr/images/juin09012.jpg


On a pris la voiture, on a roulé jusqu'aux champs, jusqu'à pouvoir s'exclamer "Oh ! Des vaches !", et il a lâché "Bande de parisiens..."
On roulait les fenêtres ouvertes en écoutant Chupee, et on prenait des photos avec le vent dans les cheveux, et le sourire qui fendait nos visages. Au fur et à mesure des kilomètres, mon visage se défroissait, et gommait les insomnies ; je crois même que je riais.
On est arrivés au restaurant, on a mangé à la terrasse en disant du mal de ceux qui n'avaient pas voulu venir et en ajoutant que ce n'était pas plus mal. Et pour ma part, c'était bien vrai, M' pouvait rester dans sa banlieue, coincé entre ses tours, à nous jouer du pipeau.
On a fait de la balançoire et du tourniquet à en être presque malades, on s'est allongés dans l'herbe, on a siroté des sorbets à la grenadine. Je riais pour de bon.
Je vivais, au bon endroit, au bon moment.

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