La dernière fois. Tout le long du chemin, tout le temps, je me disais ça. La dernière fois que tu vas là-bas. Que tu passes par là. Que tu as cette clé dans ta poche. J'y suis allée j'ai presque tout récupéré du premier coup, et tant mieux, j'ai regardé le furet, je lui ai balancé un "Salut mon pote !" et j'ai fermé la porte derrière moi. La tête défaite et le coeur à l'envers. Il a été ma vie pendant un an et demi. Alors ça ne pèse pas plus lourd que ça ?
J'ai marché vite avec mes deux sacs et mon coeur qui me pesait trop, je suis rentrée, je ne sais plus vraiment comment. Heureusement en arrivant N. était là, me disant que c'était mieux ainsi, même juste pour moi. Je disais : "Oui, oui, je suis au courant, mais bon... C'est une sale journée c'est tout. Ca passera, tout passe toujours. Il suffit d'un peu de temps."
Et le soir, L. était là. Le parc B., les lascars qu'elle connaissait, le Living dont je ne suis toujours pas sûre du nouveau nom, et marcher très très longtemps pour trouver un endroit sans trop de gens. Elle a ri et trouvé ce qu'il fallait dire, comme toujours. Et aussi : "'Tain M. on est nettes c'est pas normal !" "Ben ouais, mais on a pas de budget..."
Et si, dans le fond, ça pèse lourd, quand je pense à lui, tout seul, sûrement malheureux et déçu, ça me fait vraiment un mal de chien, mais je n'ai que dix-neuf ans, et il était temps de savoir s'en aller.
"Effacer le passé, on le peut toujours : c'est une affaire de regret, de désaveu, d'oubli. Mais on évite pas l'avenir." Oscar Wilde.
Dimanche 4 mai 2008 à 10:54
Vendredi 2 mai 2008 à 21:00
Je me tire, je me casse, je m'arrache, je mets les voiles, je fous le camp. Pas à cause de N., non, c'est juste qu'entre toi et moi, je me suis choisie. Je ne t'aime plus, c'est ainsi. Quelque chose d'autre s'annonce, quelque chose de bien plus fou et de bien plus intense. Je suis désolée d'avoir à te dire ça, mais je me suis décidée, je préfère être heureuse sans toi, et je ne m'en excuserai pas. Je ne te dois rien et tant mieux, je peux me tirer la tête haute et la conscience tranquille.
Et toi, N., je te retrouve, si semblable et si différent, si attendrissant et si sûr de toi.