Samedi 17 février 2007 à 13:31

    Quinze jours de solitude meublée. La maison rien qu'à moi. Mes amis ce soir ici. Elle avec qui on a courru en talons la nuit pour voir un feu d'artifice, elle avec qui on a regardé des matchs de boxe, elle avec qui on a poursuivi un mec dans le métro, lui avec qui j'ai de si beaux souvenirs de Dresde. Ce sera sacrément beau. Mais beau à s'en faire péter le coeur. Et puis lui aussi. Qui devrait bientôt arriver. J'ai comme le coeur qui se balance, limite à s'en décrocher. Les minutes coulent, je n'ai pas faim. Une odeur de cigarette et d'encens à la rose plein les narines. Un chat qui se faufile entre mes quatres murs. Me réclame une caresse. Un joli soleil printanier et la température qui va avec. Bientôt les fleurs de cerisier.

Vendredi 16 février 2007 à 13:54

    The Distillers. La musique m'entoure, m'enveloppe. Je suis bien. Et vide. Et mal. Il est loin. Les autres sont en cours. J'ai envie d'aller chercher mon ex à la sortie. De me blottir dans ses bras de pleurer de dire que je suis désolée de demander pourquoi il m'avait promis alors que c'était faux. Et puis de m'en aller en lui tenant le bras. On irait chez lui, spliff, et puis on parlerait, il ne me dirait plus qu'il m'aime encore, que je l'ai brisé, que c'est ma faute si il se coule. Peut-être même que je lui reparlerai de sauver le nain de jardin d'en face. J'aurai mes talons trop haut mais il serait quand même plus grand que moi, il me regarderait dans les yeux, comme toujours, et j'aurais envie de pleurer. De me traîner à ses pieds pour qu'il me pardonne enfin, qu'il me pardonne de lui avoir menti, qu'il me pardonne de l'avoir quitté pour mon amoureux actuel, qu'il me pardonne de nous avoir foutu en l'air. Mais je n'irai pas le voir, ça ne servirait à rien, à part à comprendre qu'il me méprise complètement.

Jeudi 15 février 2007 à 21:03

    Il faudrait peut-être oublier le début de la soirée d'hier. Même sûrement. Le moment où j'ai rechaussé mes bottes, enfilé mon pull et remis mon manteau, le moment où, ses clés se balançant au bout de mes doigts tremblants, j'ai voulu fermer sa porte et m'en aller, un sourire sur la gueule, mais des larmes dans la voix.
    Et puis après il a su me retenir. Je me suis maquillée, un taxi est venu nous chercher, restaurant, vidage de bouteille entre fous rires éthyliques, la soirée, mon dieu, qu'elle est floue. Je connais un des serveurs, ça faisait une paye que je ne l'avais pas vu, je souris. Je me lève le monde tangue, c'est difficile de marcher avec des talons de dix centimètres dans cet état-là. Ce soir j'étais heureuse, mes yeux brillaient. On rentre et j'ai le vertige. Je ris bêtement dans le métro en m'accrochant à lui, je lui raconte pèle-mêle que je l'aime, que c'est comme la chanson de Balavoine, j'le laisserai pas s'en aller si il me laisse pas m'en aller, je lui raconte que j'ai peur, que je veux être avec lui, et je ris, je ris. Les gens me regardent bizarrement, je m'en fous, pour une fois je suis belle, vacillante, souriante, heureuse.

Mercredi 14 février 2007 à 11:02

    C'est la St Valentin. Niais. Ca pue la superficialité. Dans le fond je préfèrerais qu'on reste chez lui, qu'on commande des pizza, qu'on remplisse le cendar et qu'on vide les bouteilles, l'air de rien, peut-être juste une rose rouge un peu fanée dans un coin, et puis c'est tout. Ou peut-être même appeler Pop' et Lou et Ange et Maters et se faire une soirée tous les cinq dans la morgue d'Ange, comme avant. Oui elle habite dans un cimetière. Voilà. Dans le fond j'ai une envie de plus envie sauf si il réussit à me faire pleurer de joie.
    Mais ça m'étonnerait.

Mardi 13 février 2007 à 20:45

    Je me suis construit un rêve, la vie que tout le monde veut, je me suis battue pour ça. Oui, je ne fous rien, et alors ? Je n'ai que de la gueule, je ne sais que donner mes sourires pour ne pas montrer que le monde me fait peur, que je ne vois pas d'avenir pour moi. Tous mes amis, et même mon copain sont destinés à des carrières brillantes. Il a un avenir radieux devant lui. Il a tout. Même une pauvre cruche de nana qui se saigne pour lui en rêvant que peut-être il voudra bien d'elle pour longtemps. J'ai peur, j'ai tellement peur...
    Mais moi, même dans la fange jusqu'au cou je ne regarde pas autour de moi les moyens de m'en sortir, je regarde le ciel, et quitte à me noyer dans la merde, j'aurai touché le Beau. Je peux crever demain, je ne crèverai pas pour rien. Je n'ai pas envie de m'éteindre jour après jour à cause du sordide, non, peu m'importe quand je vais passer l'arme à gauche, j'aurai vécu pour ce qui rend vivant. Je ne suis pas une nana extraordinaire, non, je ne suis pas belle, je plais seulement, mais cela change tellement... J'ai juste un putain de caractère qui n'aime ni le tiède, ni le banal, qui hait s'attacher aux gens mais qui a besoin d'eux, une putain de nana qui n'aime pas le monde, qui méprise tous les mecs qui l'ont baisée, mais reste avec celui qui lui fait aussi mal que le premier, au commencement. Mais vous voyez, il y a l'idéal, le Prince qu'il peut être, il y a tout. Je suis folle. Oui. Romantique à en crever. La baise pour rien, merci bien, j'ai donné. Je veux plus, vous comprenez. Je suis dévorée d'ambition.

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