Je laisse l'article précédent parce que j'ai plus ou moins rigolé en le relisant ce matin.
Après un début en Happy Hour, Choup's m'a laissée, et mes pas me ramenaient vers St Michel pour prendre un train, nonchalante, la cigarette au bec, j'avais un peu mal au ventre d'être là. D'un seul coup, un garçon m'a demandée si j'étais anglaise, je lui ai dit que non, un autre est arrivé et m'a tendu du rhum, que je me suis enquillé pur, au goulot, sous les regards étonnés des passants. En même temps... jean noir moulant avec une poche arrachée et des traces de main sur la fesse, déchiré sous l'autre fesse, talons hauts, sautoir et veste en cuir, c'est sûr que ce n'était pas écrit sur ma tronche...
Ils m'ont demandé si j'étais pressée, j'ai dit non, je n'ai rien à faire, j'allais rentrer chez moi. On a croisé des gens sur des échasses et je leur ai demandé si je pouvais en faire, ils m'ont dit oui. J'avais peur, mais je riais. J'avais l'impression d'être un vélociraptor, mais c'était probablement à cause de l'alcool, enfin, il y a de fortes chances.
Ils ont commencé à rouler, pendant que j'étais au whisky, le rhum étant déjà fini depuis quelques temps. M'ont laissée fumer, puis m'ont raccompagnée au RER. J'en ai embrassé un pour lui dire au revoir, ça arrive parfois, une brusque envie. En descendant les escaliers, un type était en train de rouler aussi, je lui ai lancé : "T'as pas peur des condés, toi !", il m'a regardée très sérieusement, avant de demander : "Pourquoi ? T'es flic ?", j'ai éclaté de rire et lui aussi, et j'ai eu le privilège de l'allumage.
Dans le train, j'ai envoyé un message à L' :
"Tronche de toxico dans le dernier RER, big up aux amours manqués. Aux actes aussi. Heureusement, see U tomorrow. La Trêve. Où ENFIN qqc fait sens. "une gonzesse de perdue c 10 copains qui r'viennent" mais t'as tjrs été là. J'ai trinqué à ta santé, ma biche, j'suis même pas morte."
Et en sortant de la gare, j'ai vu un mec bourré dont le bras devait être cassé car il pendait et se balançait dans tous les sens, et je lui ai taxé une clope. Rien à foutre, chacun sa merde.
Samedi 11 juillet 2009 à 12:14
Samedi 11 juillet 2009 à 1:20
JE SUIS PIRE QUE FAITE.
J'AI FAIT DES ECHASSES DEVANT NOTRE-DAME.
J'AI FAIT DES ECHASSES DEVANT NOTRE-DAME.
Jeudi 9 juillet 2009 à 12:51
En rentrant ce matin, en traversant les zones industrielles, les mauvaises herbes étaient couchées par le vent qui chassait aussi les nuages lourds de pluie ne voulant pas craquer.
Je me suis dit : "Peut-être que je suis faite pour ça, la laideur, la crasse, les nuages noirs qui ne s'éventrent jamais, pour la banalité de la haine et de la violence, peut-être que je suis là pour les concentrer et les recracher avec cynisme dans quelques éclats de rire. Peut-être est-ce mieux ainsi. Puisque toi aussi, comme les autres, tu finiras par me mépriser, puisque toi aussi tu vois ma saleté, ma laideur, et que tu me suis quand je te tends la main pour me rejoindre.
Et pourtant cette nuit, je m'accrochais à ton épaule pendant que tu me serrais fort, je plantais mes ongles dans ta peau et j'en aurais pleuré, j'en aurais pleuré tellement je savais que je me trompais. Tu me donnais, mais tu reprends tout au matin, quand assis devant nos bols nous ignorons le vice au fond de nos yeux.
J'ai traversé la métropole seule, la nuit, et un enfoiré me demandait si j'aimais la sodomie, si il pouvait toucher mes seins, et tu m'envoyais des messages me disant "Dépêche-toi!" et dans ton ordre je sentais la fin du respect, je savais que tu avais compris ta force, et que je me soumettais. Je comprenais la violence, l'impatience, j'ai accepté de devenir pantin entre tes pattes, comme dépourvue de sentiments et de volotonté propres. J'ai compris que tu étais le vent trop fort, qui pousse les nuages trop lourds et couche les mauvaises herbes, j'ai accepté d'être couchée et repoussée.
Je te mens, je te mens tout le temps.
Ta petite princesse est devenue petite putain, qui se maquille dans le train et minaude face à toi. La haine s'en est déjà mêlée, tu me détestes de t'avoir tenté, te détestes d'avoir accepté. Tu détestes mes obscénités.
Je ne souffre plus, j'ai juste compris notre jeu, et comme prévu, il n'y a pas de gagnant. Nous sommes deux perdants tristes, qui ne comprennent pas comment ils ont pu pervertir ainsi la beauté de Saint-Michel.
Qui se reconnaissent enfin."
Je me suis dit : "Peut-être que je suis faite pour ça, la laideur, la crasse, les nuages noirs qui ne s'éventrent jamais, pour la banalité de la haine et de la violence, peut-être que je suis là pour les concentrer et les recracher avec cynisme dans quelques éclats de rire. Peut-être est-ce mieux ainsi. Puisque toi aussi, comme les autres, tu finiras par me mépriser, puisque toi aussi tu vois ma saleté, ma laideur, et que tu me suis quand je te tends la main pour me rejoindre.
Et pourtant cette nuit, je m'accrochais à ton épaule pendant que tu me serrais fort, je plantais mes ongles dans ta peau et j'en aurais pleuré, j'en aurais pleuré tellement je savais que je me trompais. Tu me donnais, mais tu reprends tout au matin, quand assis devant nos bols nous ignorons le vice au fond de nos yeux.
J'ai traversé la métropole seule, la nuit, et un enfoiré me demandait si j'aimais la sodomie, si il pouvait toucher mes seins, et tu m'envoyais des messages me disant "Dépêche-toi!" et dans ton ordre je sentais la fin du respect, je savais que tu avais compris ta force, et que je me soumettais. Je comprenais la violence, l'impatience, j'ai accepté de devenir pantin entre tes pattes, comme dépourvue de sentiments et de volotonté propres. J'ai compris que tu étais le vent trop fort, qui pousse les nuages trop lourds et couche les mauvaises herbes, j'ai accepté d'être couchée et repoussée.
Je te mens, je te mens tout le temps.
Ta petite princesse est devenue petite putain, qui se maquille dans le train et minaude face à toi. La haine s'en est déjà mêlée, tu me détestes de t'avoir tenté, te détestes d'avoir accepté. Tu détestes mes obscénités.
Je ne souffre plus, j'ai juste compris notre jeu, et comme prévu, il n'y a pas de gagnant. Nous sommes deux perdants tristes, qui ne comprennent pas comment ils ont pu pervertir ainsi la beauté de Saint-Michel.
Qui se reconnaissent enfin."
Mardi 7 juillet 2009 à 15:34
L'ennui des journées d'été.
Je suis rentrée la nuit, sous la pluie.
Je suis allée le voir et c'était une erreur.
Tout ce qui a trait à lui est une erreur. Pour mon orgueil.
Je voudrais lui dire :
"Tu sais, je n'ai rien oublié, je fais comme si, comme si on avait tourné la page, comme si j'étais heureuse. Rien que pour pouvoir te voir rire, pour que tu m'effleures, que tu me tortures un peu à force d'insinuations, de sous-entendus, pour t'entendre parfois, pour que tu me regardes droit dans les yeux, pour sentir ton odeur, pour ta fausse arrogance et ta fausse insouciance, pour ton faux bonheur. On se ment, on fait exprès.
Je n'oublie rien, ni les soirées alcooliques, ni les matins tendres. Je veux te faire rire encore, je veux que tu me parles à m'en faire mal, je veux te savoir là, pas trop loin. Je veux que tu te souviennes de ce qu'on a été, brièvement, mais qu'on a quand même été.
Notre histoire peut se raconter en quartiers. Notre-Dame, à côté de la fontaine St Michel comme point de rendez-vous, par exemple. St Michel et nos baisers, nos promenades qui nous ramenaient toujours là-bas. Un jour je me souviens, j'avais mon tailleur et mon imperméable noir par-dessus, juchée sur mes talons aiguilles, il pleuvait un peu, mes cheveux étaient mouillés, je t'attendais, juste à côté de la sortie du métro. Tu avais dit que j'étais belle, et je t'avais cru, heureuse, émerveillée de ma chance. Peu importait la pluie, la lassitude, la violence et les insultes de celui d'avant. Je me soignais dans ton regard, ton sourire, tes bras.
Le Marais, la promenade pour rire, ma petite main dans la tienne.
Les Tuileries et la pluie qui avait chassé tout le monde sauf nous, je me cachais contre toi, je respirais ton parfum à plein poumons, je savais la chance que j'avais, j'étais consciente du prix que cela pouvait me coûter, mais que je ne croyais pas payer de sitôt.
Le quartier de mon école, la bière à la terrasse du café d'en face pour fêter ma réussite à l'oral d'allemand, et Chon' qui nous faisait hurler de rire.
On a tissé notre histoire dans Paris, dans des quartiers que je fréquente assidûment et qui me tirent en arrière.
Je ne parviens pas à désespérer de toi, à me désespérer, à me détester.
Ni à t'effacer.
Je n'arrive pas à comprendre, je ne veux pas comprendre, je ne veux pas entendre raison, d'ailleurs je déteste la raison, qui étouffe si bien les sentiments et flétrit le coeur à force de mesure.
Mais je fais comme si, jour après jour, et toi tu ignores, te doutes quand même, tends des perches et les récupères aussitôt, mais ça m'est égal, ça m'est bien égal, tant que tu es là."
Je suis rentrée la nuit, sous la pluie.
Je suis allée le voir et c'était une erreur.
Tout ce qui a trait à lui est une erreur. Pour mon orgueil.
Je voudrais lui dire :
"Tu sais, je n'ai rien oublié, je fais comme si, comme si on avait tourné la page, comme si j'étais heureuse. Rien que pour pouvoir te voir rire, pour que tu m'effleures, que tu me tortures un peu à force d'insinuations, de sous-entendus, pour t'entendre parfois, pour que tu me regardes droit dans les yeux, pour sentir ton odeur, pour ta fausse arrogance et ta fausse insouciance, pour ton faux bonheur. On se ment, on fait exprès.
Je n'oublie rien, ni les soirées alcooliques, ni les matins tendres. Je veux te faire rire encore, je veux que tu me parles à m'en faire mal, je veux te savoir là, pas trop loin. Je veux que tu te souviennes de ce qu'on a été, brièvement, mais qu'on a quand même été.
Notre histoire peut se raconter en quartiers. Notre-Dame, à côté de la fontaine St Michel comme point de rendez-vous, par exemple. St Michel et nos baisers, nos promenades qui nous ramenaient toujours là-bas. Un jour je me souviens, j'avais mon tailleur et mon imperméable noir par-dessus, juchée sur mes talons aiguilles, il pleuvait un peu, mes cheveux étaient mouillés, je t'attendais, juste à côté de la sortie du métro. Tu avais dit que j'étais belle, et je t'avais cru, heureuse, émerveillée de ma chance. Peu importait la pluie, la lassitude, la violence et les insultes de celui d'avant. Je me soignais dans ton regard, ton sourire, tes bras.
Le Marais, la promenade pour rire, ma petite main dans la tienne.
Les Tuileries et la pluie qui avait chassé tout le monde sauf nous, je me cachais contre toi, je respirais ton parfum à plein poumons, je savais la chance que j'avais, j'étais consciente du prix que cela pouvait me coûter, mais que je ne croyais pas payer de sitôt.
Le quartier de mon école, la bière à la terrasse du café d'en face pour fêter ma réussite à l'oral d'allemand, et Chon' qui nous faisait hurler de rire.
On a tissé notre histoire dans Paris, dans des quartiers que je fréquente assidûment et qui me tirent en arrière.
Je ne parviens pas à désespérer de toi, à me désespérer, à me détester.
Ni à t'effacer.
Je n'arrive pas à comprendre, je ne veux pas comprendre, je ne veux pas entendre raison, d'ailleurs je déteste la raison, qui étouffe si bien les sentiments et flétrit le coeur à force de mesure.
Mais je fais comme si, jour après jour, et toi tu ignores, te doutes quand même, tends des perches et les récupères aussitôt, mais ça m'est égal, ça m'est bien égal, tant que tu es là."
Dimanche 5 juillet 2009 à 18:38
Dédicace à tous les alcooliques du samedi soir.
Je titube, chiale un peu, rentre chez moi et puis non, je vais m'échouer dans un canapé chez quelqu'un d'autre.
Tu peux penser au bonheur, mais n'y rêve pas trop.
Il vient me parler, me demande si j'ai un amoureux, me dit qu'il veut me voir. Je me laisse faire et après me demande si je n'aurais pas mieux fait de "couper les ponts", comme on dit joliment. Mais c'est au-dessus de mes forces, j'en ai à peine assez pour me lever le matin après mes nuits à ne pas dormir, à ressasser les mêmes images et les mêmes mots.
A cause de son regard, de son sourire, à cause du matin où, du bout des doigts, doucement, il avait repoussé les mèches de cheveux qui barraient mon visage, tendrement.
A cause de la fois où, dans une fête, portant tous des loups, il s'était approché de moi sans que je l'entende, et avait prononcé doucement mon prénom, un point d'interrogation dans la voix. J'avais lentement levé mon visage pour accrocher ses yeux dans mon regard, ses beaux yeux noirs et brillants.
Il ne m'appelait jamais par mon surnom, il n'aimait pas. Il avait une façon bien particulière de prononcer mon nom. Quand nous étions seuls, il utilisait le vrai, celui que je n'aime pas, mais que j'aimais quand lui le disait.
Cette nuit c'était presque une réunion d'anciens amants.
Une ex-copine qui m'aime bien alors que son copain l'avait trompé avec moi.
J'avais honte.
J'ai bu à en vomir.
Désespérée parce qu'il n'est pas là, malheureuse car un autre me préfère une autre.
J'ai titubé dans la nuit.
Je m'oublie, je me noie dans les autres.
Toutes les nuits dehors à chercher la Grande Ourse, à mentir à d'autres.
A s'avachir dans des canapés et à mourir là, un peu.
Je titube, chiale un peu, rentre chez moi et puis non, je vais m'échouer dans un canapé chez quelqu'un d'autre.
Tu peux penser au bonheur, mais n'y rêve pas trop.
Il vient me parler, me demande si j'ai un amoureux, me dit qu'il veut me voir. Je me laisse faire et après me demande si je n'aurais pas mieux fait de "couper les ponts", comme on dit joliment. Mais c'est au-dessus de mes forces, j'en ai à peine assez pour me lever le matin après mes nuits à ne pas dormir, à ressasser les mêmes images et les mêmes mots.
A cause de son regard, de son sourire, à cause du matin où, du bout des doigts, doucement, il avait repoussé les mèches de cheveux qui barraient mon visage, tendrement.
A cause de la fois où, dans une fête, portant tous des loups, il s'était approché de moi sans que je l'entende, et avait prononcé doucement mon prénom, un point d'interrogation dans la voix. J'avais lentement levé mon visage pour accrocher ses yeux dans mon regard, ses beaux yeux noirs et brillants.
Il ne m'appelait jamais par mon surnom, il n'aimait pas. Il avait une façon bien particulière de prononcer mon nom. Quand nous étions seuls, il utilisait le vrai, celui que je n'aime pas, mais que j'aimais quand lui le disait.
Cette nuit c'était presque une réunion d'anciens amants.
Une ex-copine qui m'aime bien alors que son copain l'avait trompé avec moi.
J'avais honte.
J'ai bu à en vomir.
Désespérée parce qu'il n'est pas là, malheureuse car un autre me préfère une autre.
J'ai titubé dans la nuit.
Je m'oublie, je me noie dans les autres.
Toutes les nuits dehors à chercher la Grande Ourse, à mentir à d'autres.
A s'avachir dans des canapés et à mourir là, un peu.