"   Chacun à sa manière, à son ardeur, avait vécu quelques histoires. Certaines de complicité, d'autres où la sensualité l'avait emporté. Comme ils n'avaient pu parvenir, une fois en situation d'aimer, à transformer ce sentiment cent fois imaginé, pour lui donner forme et énergie, ils se crurent condamnés à ne vivre que des histoires navrantes.
    Il leur sembla que l'époque qu'ils traversaient était justement une de celles où les sentiments avaient quitté la Terre, comme s'ils s'étaient satellisés autour de la planète, hors de portée de ceux dont ils étaient censés faire battre les coeurs.
    Procréation, insémination, rein, poumon, coeur, jambe, intelligence, rien ne semblait pouvoir résister un jour ou l'autre au charme discret de l'artificiel. Beaucoup se demandèrent alors si leurs histoires ne l'étaient pas elles aussi, de même que leurs existences où leurs amours."

"   L'amour.
    Est-ce une niche dans laquelle on se love ? Est-ce un morceau d'univers sur lequel on règne ? Est-ce un vague arrangement ? Un contrat pour renoncer à la solitude ? Est-ce la découverte d'un lieu inconnu ? Est-ce l'exploration d'une vie ? Est-ce la recherche d'un double ? D'une autre moitié qu'un Dieu amateur de puzzles aurait cachée ? Est-ce un pari ? La recherche d'une unité perdue ? Datant de quand ? Instaurée par qui ? Est-ce un miroir ? Un souvenir d'enfance ? Une idée de bonheur ? Un rêve ? Est-ce une douce quiétude ? Une passion ? La guerre ? (...) Y pense-t-on en mourant ? Est-ce une perdition ? La négation de soi ? Est-ce un désespoir ? (...) Est-ce une malédiction ? Un corps à étreindre ? Une âme à deviner ? Est-ce un morceau d'espace/temps accéléré ? Ou l'arrêt du temps ? (...) Est-ce un hasard ? (...) Une caresse qui n'a pas de fin ? Un poème à vivre ? Une naissance et une mort mélangées ?  Le début de l'éternité ? Un labyrinthe ? Un stratagème ? Un attendrissement ? Est-ce entrer dans l'âme de quelqu'un ? S'y dissoudre ? Est-ce l'océan qui tient tout entier dans une main ?
    Miléna ne se posa pas la question.
    Adrien se la posa, sans trouver de réponse."

"   - Ma petite, mon amour de fille, il faut savoir pourquoi il y a tant de forces qui nous empêchent de vivre la vie que l'on rêve de vivre, et il faut apprendre à en rire, pour sortir vivant de tout cela. Il n'y a que le rire et l'ironie qui peuvent sauver ce qui peut être sauvé..."

Le Voyageur Magnifique,
Yves Simon

c'est passé bien trop vite mais c'est passé. Jamais à l'avenir je ne comprendrai ce que j'avais voulu dire. comme une Crise. non, en fait, je ne sais pas, ces lignes n'ont pas de sens. a Moins que... le Doute restera.
L'obscurité, la fumée, les rires. T'en veux ? - Je sais pas. - Tiens. - Merci.
J'aurais infiniment plus de mots à écrire, mais je ne sais plus par où commencer, je ne sais plus ce qui est important ou non, et il y a ce qui doit n'être avoué qu'à mi-voix, dans l'obscurité... Pourtant, je voudrais bien. Je ne ferai plus de promesses car je ne suis plus sûre de pouvoir les tenir. Je n'ai pas réussi à chasser l'amertume qui se terre au fond de ma voix, ni le sourire ironique qui ne décolle plus de mes lèvres. Je n'ai pas réussi d'autres choses. J'aurais aimé avoir moins d'aspérités, être plus douce, plus tendre, plus confiante. Malheureusement, je ne suis pas ainsi, et l'on fait avec ce que l'on a. D'ailleurs, aucune bonne résolution. Garder mes vices intacts. Paresse - Orgueil - Luxure - Colère - Gourmandise. Et non, l'avarice et l'envie, ce n'est pas mon genre, je ne peux pas non plus tout avoir.

Bonne année tout de même, mes chers lecteurs.