J'ai envie d'écrire, pourquoi, je n'en sais rien. Peut-être parce que la musique danse autour de moi, que les oiseaux y rajoutent leurs froissements d'ailes, et que le soleil baigne le tout. Ma mère a planté des ancolies dans le jardin. Il ne manque plus que l'anémone, et ce sera comme dans la tête d'Apollinaire. Comme dans ce si beau poème :
Clotilde
L'anémone et l'ancolie
Ont poussé dans le jardin
Où dort la mélancolie
Entre l'amour et le dédain
Il y vient aussi nos ombres
Que la nuit dissipera
Le soleil qui les rend sombres
Avec elles disparaîtra
Les déités des eaux vives
Laissent couler leurs cheveux
Passe il faut que tu poursuives
Cette belle ombre que tu veux
Et la musique, quand j'entends "partir, aimer, mourir, à n'en plus finir, ne goûter de la vie que la sève", cela me fait penser à celui-là :
La tzigane
La tzigane savait d'avance
Nos deux vies barrées par les nuits
Nous lui dîmes adieu et puis
De ce puits sorti l'Espérance
L'amour lourd comme un ours privé
Dansa debout quand nous voulûmes
Et l'oiseau bleu perdit ses plumes
Et les mendiants leurs Ave
On sait très bien que l'on se damne
Mais l'espoir d'aimer en chemin
Nous fait penser main dans la main
A ce qu'à prédit la tzigane
Et j'aimerais savoir pourquoi, pourquoi j'ai tous ces mots qui tournent en permanence, pourquoi j'écris toujours des histoires dans ma tête, pourquoi je ne me contente pas de ma vie, douce et un peu amère comme elle est, pourquoi il me faut toujours plus, sans savoir exactement ce qu'est ce "plus".
Sur la route un arbre pleure
Ses bras déchirent le brouillard
Les oiseaux chers à son coeur
Sont partis un beau soir...
Samedi 14 avril 2007 à 10:24
Vendredi 13 avril 2007 à 22:21
Combien de nuits, combien d'heures j'ai passé dans cet appartement ? Vingt-cinq mètres carrés. Le canapé-lit défoncé, les mégots, le carrelage sale, les bouteilles vide sur la table, les culs de joints, et mon maquillage qui dégouline tandis que, serré contre moi, tu te débats dans ton sommeil. Et cette peur du vide, les bras serrés autour de ma poitrine, à demi-nue, misérable. Ces moments où l'on a peur de tout et de rien. D'aimer, de regretter, d'oser, de mourir. Ces heures en suspens, à se battre contre soi-même en silence, pour ne pas trop sombrer, à se forcer à être en colère pour se raccrocher à quelque chose, des sanglots de haine dans la gorge, et mes petits poings serrés, serrés, serrés, à en avoir mal.
Combien de nuits, combien d'heures je passerai encore ainsi ?
Combien de nuits, combien d'heures je passerai encore ainsi ?
Vendredi 13 avril 2007 à 21:57
La fatigue, plus lourde que d'habitude. La nuit a été longue, agîtée, bousculée, ratrappée par mon futur trop conditionnel pour être bien sérieux. Alors j'oublie, je me saoûle de mots, je me rends ivre de vie, d'amour et de douleur, et je glisse dans mes oreilles des paroles comme des perles précieuses (Bratsch. <3) Je pense à d'autres. Invente d'autres choses auxquelles penser. Pas très courageux, je le sais. Mais je n'ai plus envie d'être courageuse. Je me laisse faire doucement, je vais à la dérive, souriant calmement. Comme quand on fait la planche sur l'océan, un peu trop loin. Et qu'on finit par revenir vers le bord quand le secouriste souffle de tous ses poumons dans son petit sifflet. Mais moi je n'ai pas de secouriste. Juste le bleu infini, la fraîcheur de l'eau, les cris des mouettes, le soleil et le vent. Alors ? Alors partir aussi loin que possible. Me laisser bercer doucement. J'aimerais que cette quiètude dure toujours, peu importe où j'irai.
Mardi 10 avril 2007 à 10:33
Il fait beau. A midi, je mangerai seule, chinois à une terasse. Pour le plaisir du soleil sur mon visage blême d'insomnies. Hier, j'ai trié toutes mes lettres avortées, et mes textes sur des feuilles volantes, et il y en a un qui m'a laissée interloquée, ne pouvant m'empêcher de le lire et de le relire, n'en ayant absolument aucun souvenir, et choquée que j'ai pu écrire des choses pareilles. Le voilà.
"Je gratte la peau sèche de mes jambes, ça me brûle, la goutte poisseuse qui roule n'apaise rien. La phrase revient sans cesse, obsédante, le dis-tu seulement ou le feras-tu vraiment, là est tout le problème. J'assassine mon orgueil et refoule mes désirs jours après jour, j'aliène mes désirs aux siens, et ce avec joie. Et sans cesse reviennent sous mes paupières closes nos corps emmêlés sous les draps, lui et moi mais aussi moi et d'autres, dans le fond, j'ai toujours méprisé ceux qui m'ont baisée, jeu bien trop facile, d'une nuit ou de plusieurs qui ne m'a jamais apporté autre chose qu'une satisfaction où résonnait toujours amèrement le même refrain, dans le fond, pourquoi tout ça. Se donner sans passion, c'est éteindre sa flamme. Dans ma frénésie à vouloir resplendir de vie, je ne me rendais compte qu'après que cela ne me suffisait pas, que j'y perdais bien plus que je n'y gagnais. Me revoilà au même point en pire, les autres ne m'ont jamais connue comme lui, je jette en patûre ce que je suis à mes doutes, je mutile mes envies, mes rêves, et ne paraîts plus que ce que je veux bien. Je me cracherai dessus encore longtemps, à moins que non, les temps à venir seront difficiles. Dans le fond à force de me suicider tous les jours, je ne mérite peut-être plus rien de mieux, mais çe ne me suffit pas, il me faut plus, je ne me contenterai jamais de ça, moi je veux vivre."
J'ai aussi retrouvé une lettre que j'ai apprécié, aussi fidèle à moi-même que mon reflet. Précision, quand je dis dans cette lettre "même si personne ne sait", je parle de mon entourage proche.
"Oser, le maître-mot. M'étaler impudiquement, cracher ma "personnalité" à la gueule du monde, dans le fond, pourquoi ? Je ne serai jamais Vian, ni Camus, ni Colette, enfermée en moi-même avec tous mes mots, toutes mes lettres avortées sagement empilées au fond d'un tiroir, je ne serai jamais que moi. Ma plume glisse, valse, virevolte et se perd, mais je ne m'arrêterai jamais, même si personne ne sait. Mes mots sont à moi, et je ne veux pas me mettre à nu, la moindre critique serait une plaie de plus que je devrais laisser cicatriser, mais que je m'évertuerai à rouvrir consciencieusement ; sentir la douleur pour être plus vivante. Laisse-moi mes paradoxes, mon amour, mes gloires et mes abîmes, car je ne ferai jamais partie des grands. ne crois pas, je suis dévorée d'ambition, mais je cherche avant tout à tutoyer la perfection, protégeant jalousement les poussières de moi que j'égrène au fil de ma plume. Au bout du compte, je reste la même, terne, sans éclat, tendant mes sourires à qui en veut et gardant le vrai bien à l'abri. Laisse-moi la facilité du mensonge, du cynisme et du mépris, laisse-moi être aussi fragile qu'une voix qui se brise. Qu'importe ce que tu penseras, je te donne toute ma sincérité, et je m'arrache l'orgueil à me disséquer ainsi de la pointe du stylo.
Je n'ai peut-être pas l'éclat, mais j'ai la hargne, j'ai ce besoin de vie qui me tourmente et me tord le coeur d'angoisse, et cette peur que tu t'en ailles, et mon vide, là, au creux du ventre, au point que j'en ai le vertige, et que je trouve ça sublime. Tu es le seul qui me désarme et pour lequel je m'arrache les mots, je t'aime à m'en décrocher le coeur. Que tu comprennes ou non, cela m'est égal, j'étale tout ce qui rôde en moi, et tout ce que j'aime laisser exploser lorsque j'écris ; enfin tu me vois vraie et ça fait mal, et ça fait peur, et ça fait du bien. Vois-tu, il m'arrive de sourire de toute ma douleur, et crois-moi, quand je laisse mes larmes s'échapper, ce n'est pas là que j'ai le plus mal, non, c'est quand ça se noue, que ça se crispe à l'intérieur et que je me sens aussi froissée qu'un vieux mot d'amour."
"Je gratte la peau sèche de mes jambes, ça me brûle, la goutte poisseuse qui roule n'apaise rien. La phrase revient sans cesse, obsédante, le dis-tu seulement ou le feras-tu vraiment, là est tout le problème. J'assassine mon orgueil et refoule mes désirs jours après jour, j'aliène mes désirs aux siens, et ce avec joie. Et sans cesse reviennent sous mes paupières closes nos corps emmêlés sous les draps, lui et moi mais aussi moi et d'autres, dans le fond, j'ai toujours méprisé ceux qui m'ont baisée, jeu bien trop facile, d'une nuit ou de plusieurs qui ne m'a jamais apporté autre chose qu'une satisfaction où résonnait toujours amèrement le même refrain, dans le fond, pourquoi tout ça. Se donner sans passion, c'est éteindre sa flamme. Dans ma frénésie à vouloir resplendir de vie, je ne me rendais compte qu'après que cela ne me suffisait pas, que j'y perdais bien plus que je n'y gagnais. Me revoilà au même point en pire, les autres ne m'ont jamais connue comme lui, je jette en patûre ce que je suis à mes doutes, je mutile mes envies, mes rêves, et ne paraîts plus que ce que je veux bien. Je me cracherai dessus encore longtemps, à moins que non, les temps à venir seront difficiles. Dans le fond à force de me suicider tous les jours, je ne mérite peut-être plus rien de mieux, mais çe ne me suffit pas, il me faut plus, je ne me contenterai jamais de ça, moi je veux vivre."
J'ai aussi retrouvé une lettre que j'ai apprécié, aussi fidèle à moi-même que mon reflet. Précision, quand je dis dans cette lettre "même si personne ne sait", je parle de mon entourage proche.
"Oser, le maître-mot. M'étaler impudiquement, cracher ma "personnalité" à la gueule du monde, dans le fond, pourquoi ? Je ne serai jamais Vian, ni Camus, ni Colette, enfermée en moi-même avec tous mes mots, toutes mes lettres avortées sagement empilées au fond d'un tiroir, je ne serai jamais que moi. Ma plume glisse, valse, virevolte et se perd, mais je ne m'arrêterai jamais, même si personne ne sait. Mes mots sont à moi, et je ne veux pas me mettre à nu, la moindre critique serait une plaie de plus que je devrais laisser cicatriser, mais que je m'évertuerai à rouvrir consciencieusement ; sentir la douleur pour être plus vivante. Laisse-moi mes paradoxes, mon amour, mes gloires et mes abîmes, car je ne ferai jamais partie des grands. ne crois pas, je suis dévorée d'ambition, mais je cherche avant tout à tutoyer la perfection, protégeant jalousement les poussières de moi que j'égrène au fil de ma plume. Au bout du compte, je reste la même, terne, sans éclat, tendant mes sourires à qui en veut et gardant le vrai bien à l'abri. Laisse-moi la facilité du mensonge, du cynisme et du mépris, laisse-moi être aussi fragile qu'une voix qui se brise. Qu'importe ce que tu penseras, je te donne toute ma sincérité, et je m'arrache l'orgueil à me disséquer ainsi de la pointe du stylo.
Je n'ai peut-être pas l'éclat, mais j'ai la hargne, j'ai ce besoin de vie qui me tourmente et me tord le coeur d'angoisse, et cette peur que tu t'en ailles, et mon vide, là, au creux du ventre, au point que j'en ai le vertige, et que je trouve ça sublime. Tu es le seul qui me désarme et pour lequel je m'arrache les mots, je t'aime à m'en décrocher le coeur. Que tu comprennes ou non, cela m'est égal, j'étale tout ce qui rôde en moi, et tout ce que j'aime laisser exploser lorsque j'écris ; enfin tu me vois vraie et ça fait mal, et ça fait peur, et ça fait du bien. Vois-tu, il m'arrive de sourire de toute ma douleur, et crois-moi, quand je laisse mes larmes s'échapper, ce n'est pas là que j'ai le plus mal, non, c'est quand ça se noue, que ça se crispe à l'intérieur et que je me sens aussi froissée qu'un vieux mot d'amour."
Lundi 9 avril 2007 à 18:47
On s'en fout. Voilà. C'est tout. Vrai ou faux, je m'en tape. Je suis. Je vis. Mes ongles peints en rouge cerise tapotent mon clavier tout gris, dehors il fait beau, et le cerisier en fleurs, et le cerisier en fleurs, et le cerisier en fleurs. Le reste ce n'est pas important. Ou du moins, il faut faire semblant, voilà. Oublier. Un peu. Et demain je le verrai. Et là, ça recommencera. La douleur, à m'en fendre le coeur. Ca recommencera parce qu'il faut que je dise, que je lui explique que toutes mes actions ont leur "mais" sans rien derrière, leur "mais" que je ne comprends pas, et que si j'écris autant, c'est pour essayer de comprendre. Plus de deux cents textes en deux mois, oui, ça fait peur, ça s'entasse partout, c'est comme mes lettres avortées, elles commencent à déborder de mon tiroir, mais je ne peux pas en jeter, vous comprenez ? C'est trop important. C'est un peu comme si j'avais dit. Ca permet de tenir le coup, de remettre à plus tard. C'est une question de pudeur de l'âme, vous voyez.