Mardi 24 avril 2007 à 19:45

    Je t'ai recroisé. Combien d'années plus tard ? Peu. Et beaucoup à la fois. Ca n'a pas de sens, le regard surpris que tu as eu. Me trouves-tu toujours belle ? Je me rappelle de ce jour où tu m'avais parlé. Tu m'impressionnais. J'étais provocante pour oublier que je ne m'aimais pas. Tu es venu vers moi, rougissante, sous le préau, le nez caché dans mon col roulé. Quelques mots. Je me rappelle de ton parfum, surtout. Encore aujourd'hui, si je croise un homme qui le porte, je ralentis le pas, et je respire. Ca parfum qui plus tard restait longtemps sur ma peau, et en fermant les yeux, je te voyais. Oui, je t'aimais, comme on aime la première fois que l'on sait que l'on tombe. Je me rappelle qu'on faisait exprès de se croiser dans les couloirs, que toutes tes amies étaient jalouses de moi. Tu étais le plus beau. Mais, mon Dieu, tu es encore si... Je t'aimais tellement, que l'amour que j'ai pour David aujourd'hui n'est rien à côté. Et si tu savais à quel point j'aime David... C'est lui qui me tenait la main tout à l'heure, quand je suis passée devant. Tu l'as vue, ma phrase en suspens, quand mon regard est tombé dans le tien, mais tu n'as pas su la chute intérieure. Tu n'as pas entendu les mots confus que j'ai à peine murmurés à David. Mais mes faux sourires, tu les connais depuis longtemps, et ça, tu l'as reconnu. Tu sais, devant chez David, on trouve de la cocaïne dans le caniveau, et je vois que ça lui fait envie, ou qu'il aimerait bien se remettre à revendre, histoire de se faire un peu de blé plus facilement. Tu sais, je ne sais même pas pourquoi j'écris ces mots. Je ne t'aime plus. Mais il me reste ce goût d'inachevé, cette amertume de ce dont on ne saura jamais la bonne fin. Il paraît qu'il y a des fois où il faut savoir oublier. Ou faire semblant... Quand je t'ai vu, j'ai eu la vague envie d'esquisser l'ombre d'un geste, ou d'un sourire, mais il y aurait eu bien trop d'ombres dedans. Et puis, c'est du passé, hein ? On ne va pas s'encombrer avec ça.

Dimanche 22 avril 2007 à 21:15

    Ségo - Sarko. Putain. L'une est incompétente. L'autre fait peur. Le monde part en vrille mais qu'il aille donc se faire en... Je vous le dis. J'ai peur pour les cinq ans à venir. C'était la première fois que j'exercais mon droit de vote, et je suis déjà écoeurée. On avait dit, un jour de 1789, Liberté, Egalité, Fraternité. Et on a au second tour des élections présidentielles un type qui dit qu'il va passer les banlieues au Kärcher et qui veut créer un Ministère de l'Immigration et de l'Identité Nationale. Ce monde-là m'écoeure... Imaginez les banlieues "chaudes" si Sarko passe. Imaginez...
    Ne croyez pas, je ne suis pas spécialement pour Ségo. Pour le moment je ne sais pas ce que je vais faire. Je sais juste que j'ai peur. Déjà que Liberté, Egalité, Fraternité, ce n'était pas trop ça... Oh, putain. C'est trop important pour qu'on le passe sous silence. Et il y en a tant qui ont l'air de s'en foutre...

Dimanche 22 avril 2007 à 17:48

Quant à toi, mon amour, tu es trop lisse. Tu ne connais pas les émotions violentes, celles qui font briller les yeux et rougir les pomettes, non, cela te gêne. L'extraordinaire te fait peur, et mon manque de timidité aussi. Nous n'avons rien de pur, même si tu aimes à croire que si, puisque nous rendons l'obscurité brûlante. Et tu as beau jouer l'indifférence et la nonchalance, accoudés dans ce café, je vois bien que tes yeux traînent du côté de mon décolleté.
La musique m'enveloppe et je pense à toi. J'aimerais hurler mes mots pour que tu les entendes résonner à l'intérieur de toi, comme des coups sourds, puissants, pareils à un appel. (...) Je te regarde toujours calmement de mes grands yeux trop sombres, mais tu la connais, la violence qui se terre derrière, et dont j'extirpe toutes mes lignes. La peur tu ne la vois pas, et je la porte pour toi. Notre amour a une odeur entêtante de pot-pourri, que l'on traîne partout avec nous. (...) Des souvenirs de mots, d'intonations, de gestes, de sourires. J'aimerais voir dans tes yeux une lumière plus sombre, un éclat plus salace. (...) Je veux que tu me désires comme tu n'en as jamais désiré une autre. Qu'en dis-tu ? Oh, tu n'en sais rien, tu es asujettis aux regards des autres, et quand l'on te pose une question, tu cherches toujours la bonne réponse, ignorant que c'est la tienne. Je ne ferais jamais ça, et pour cela tu me trouves insolente. (...) J'aimerais pouvoir t'envoyer tous mes mots. Les pages s'amoncellent et tu n'en sais pourtant rien,. (...) J'attends ce soir, j'attends demain de te voir malgré ma voix dure sur ton répondeur. Je ne sais pas me mettre en colère.

Samedi 21 avril 2007 à 22:50

    Mon lit n'est pas fait. Il fait froid dans ma chambre, et j'ai bien envie d'aller me couler sous les draps, et de me laisser aller. Mais quelque chose ma taraude. Une chose sans mots. Amère. Ma peau frissonne, et mes yeux brûlent. C'est toujours mauvais de se connecter en intra-veineuse. Il me semble que c'est ce qu'elle m'a écrit. Quatre petits mots pour une petite question dont j'étais sûre d'avoir la réponse. Je supporte mal les dialogues avec moi-même. Je préfère les coups de tête et les intuitions. Dis... Toi, ça va ? Oui, je vais bien. Il me semble. Je ne sais pas. Mais ne t'inquiètes pas, Lou. Un pas pour rien, un mot pour rire, un entrechat, une ritournelle, et les rangaines éternelles pour oublier le monde qui chavire...

Samedi 21 avril 2007 à 22:29

"Vois-tu mon vieux Jean-Louis, j'ai comme des langueurs.
C'est semblable à des cris, ça vient de l'intérieur.
Ca me déchire un peu jusque dans les artères, comme ce vin trop vieux qu't'aurais laissé ouvert.
Ce monde-là m'écoeure. Regarde-les, nos chefs qui font pousser des fleurs au bord des SDF
On les emmerde tous, sers-moi n'importe quoi, j'm'en fous !
Pourvu qu'ça mousse, et toi qu'est-ce que tu bois ?
S'ils nous prennent pour des cons ne fait-on pas tout pour ?
Y a plus d'révolution, mais y'a toujours une cour
Ils nous fliquent, ils nous guettent, nous brident et nous contemplent.
Moi j'veux bien être honnête, mais je manque d'exmple.
Ils n'en ont pas fini de nous laisser pour des dupes.
Pratiquant l'alchimie, celle du parachute.
Pendant qu'on se bat pour ramasser quelques miettes, ces coqs de basse-cours, enfoirés, nous raquettent.

On parle, on parle, mais il se fait tard
C'est bientôt la fin du monde et j'ai plus rien à boire

Ce monde nous échappe, on n'est plus que des cons à passer à la trappe, celle des générations.
Je regarde mon ombre, elle ne me ressemble pas, elle est plus grande que moi, tiendra-t-elle dans ma tombe ?
En attendant ce jour qui s'ra peut-être une nuit
J'voudrais un peu l'amour d'une femme jolie qui oublierait mon âge et serait amoureuse, enfin, même de passage, que je rendrais heureuse.
Je voudrais de son corps parcourir les silences, ne faire en m'approchant pas plus de bruit qu'une ombre,
Qu'elle m'ouvre les bras et accepte la danse, d'un sourire éclairant son visage trop sombre.
Vois-tu ? J'ai mal aimé, tu vois, j'ai mal au corps.
Et j'en ai mal encore tellement j'ai mal aimé. Mais, j'en ai vu passer des pachydermes roses
Bien plus souvent c'est vrai que j'l'ai cueillie... la rose.

On parle, on parle, mais il se fait tard
C'est bientôt la fin du monde et j'ai plus rien à boire

Je me sens tellement seul que j'en ai le vertige.
Je sais, je suis pas l'seul, mais toi, au moins, tu piges.
De cette solitude j'ai fait mon ordinaire.
Pour prendre l'habitude j'ai laissé le temps faire.
Tu vois, mon vieux Jean-Louis, là-haut la lune est pleine.
Je crois bien qu'moi aussi, mais j'ai tellement de peine.
Boire, ça réchauffe le coeur, même si ça nique le foie.
Pour sortir d'la torpeur, que veux-tu, je bois.
Allez mon vieux Jean-Louis, sers m'en donc une dernière, je m'sens un peu aigri, pour tout dire, j'suis amer.

Nos vies se recroquevillent, il va falloir s'y faire, le monde part en vrille mais qu'il aille donc se faire en...
... parle, on parle, mais il se fait tard
C'est bientôt la fin du monde, et j'ai plus rien à boire."

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