Jeudi 3 mai 2007 à 10:33

    Et tout de même, dans la vie, t'as beau douiller, tu te relèves toujours. A un point que tu sais même plus si c'est du courage ou de la connerie, que tu ne sais plus si c'est que tu veux arranger les choses ou que tu t'es habitué. Il y a une chanson qui dit "J'me sens tellement seul que j'en ai le vertige, j'sais j'suis pas l'seul, mais toi au moins tu piges... De cette solitude, j'ai fait mon ordinaire, pour prendre l'habitude, j'ai laissé le temps faire" et au bout du compte tu ne sais plus trop, en fait, tu attends, tu attends que quelque chose se passe, tu attends l'élément perturbateur qui commencera ton conte, et tu te dis que peut-être au bout des péripéties, tu auras le happy-end. Tu rajoutes même dans ta petite tête qu'il y en a pour lesquels ça s'est passé comme ça, et occulte ceux pour qui le happy-end n'a jamais eu lieu, tu te dis que pourquoi pas, toi aussi tu as le droit à ta part de rêve et de chance. Et en attendant, tu fais passer le temps comme tu peux.
    Sauf que ce que tu oublies, c'est que les contes étaient à la base pour adultes, et terriblement cruels, sombres. En Allemagne, dans un théâtre, il y a eu une représentation de ce genre de contes, et nous y avions assistés. C'était un spectacle qui mêlait chant, musique et poésie. C'était sublime. Mais une phrase, la chute d'un conte résonne encore, et je vois la scène, le visage du comédien, tout, je me rappelle du regard que j'ai échangé avec la fille à ma droite juste après, du fou rire nerveux. C'était peut-être Erlkönig, à ce moment-là, je ne m'en souviens plus. Juste cette phrase lapidaire qui résonne encore. Das Kind war tot.

Mercredi 2 mai 2007 à 22:34

    Je me vautre en beauté. La solitude, le trou dans le ventre, le silence. Je me remplis de mots jusqu'à ce que les lignes dansent devant mes yeux et que mes doigts ne sachent plus quoi taper pour donner une suite à mes inepties. Il n'y a que moi, la musique, mes ongles cassés et mon clavier. Et la boule qui joue au yo-yo dans ma gorge, qui s'amuse parfois à aller cogner du côté de mon coeur.
    Ah sinon. Dans la catégorie "Mon mec est un mec bien." Les stups enquêtent sur mon copain. Et ont perquisitionné chez un de ses amis. Imaginez un peu que je sois seule chez David. Et paf, les condés débarquent. Je leur explique comment les expériences botaniques de mon cher et tendre ? Boum, 24h de garde à vue pour ma pomme. J'en ai aucune envie. Donc. J'vais la bazarder, ou l'empoisonner. Ou je ne sais quoi.

Mercredi 2 mai 2007 à 12:39

    Il y a toujours ce terrible silence. Parmi tout ce que je vois, ce que j'entends, peu de choses me parlent vraiment, peu de choses m'arrachent un battement de coeur. Je m'englue doucement, je n'arrive pas à envisager les choses différemment. Je n'arrive pas à voir ce qui pourrait se passer après, ni ce dont j'ai envie. Je n'ai envie de rien. Tout simplement. Juste de continuer à écrire. Je n'arrive même pas à voir ce que je pourrais faire cet après-midi. Il n'y a que la musique, si douce, si belle, et mes ongles cassés sur le clavier. L'amertume des amitiés bradées, de celle qui se gargarise sur tous les tons d'avoir de nouveaux amis "trop sympas". Et nous, dans l'histoire ? Nous sommes là depuis plusieurs années, mais non. Quand on l'a connue, elle a laissé tombé ses anciens amis. Il en sera peut-être de même avec nous. Il y a aussi celui qui fait son asocial. Vas-y, oublie, oublie qu'il y en a qui sont là juste pour passer un bon moment, sans pour autant se biturer ou se defoncer à tout va. Oublie, crache sur nos souvenirs de Dresde où tu passais ton temps à me prendre dans tes bras, et à faire l'abruti avec moi. Oublie cette soirée où tu m'as fait tant parler de moi, que tu m'as laissée paumée, vide.
    J'en ai assez de tous ces sentiments bradés, ternis, comme ces jouets d'enfants que l'on relègue dans un vieux carton à la cave. J'ai toujours toutes les photos sur ma porte. De ceux qui sont encore là, de ceux  qui ne sont plus là. Ils sont tous scotchés, juste là. Ca aussi, personne ne le sait. Je n'arrive pas à faire semblant, lorsque j'ai aimé, ou que j'aime les gens, je ne peux pas les oublier.

Lundi 30 avril 2007 à 14:46

    Je suis en plein milieu d'une grave question de conscience : puisque j'ai le double de ses clés, ai-je le droit de me pointer à l'improviste pour lui faire une surprise ou pas ? Parce qu'après, il va travailler de nuit. Et ça, ça veut dire que mes trois nuits par semaine chez lui (oui oui. comme dans la chanson.), et bien ce sera plutôt une seule et pauvre nuit et je ne le verrai presque plus. Donc tant que je peux le voir, j'ai bien envie d'en profiter tout mon saoûl. Et pour tout dire, en ce moment, entre mes nuits d'insomnie et mes cauchemards, je ne veux pas dormir seule. C'est bête, j'ai peur. Est-ce qu'il comprendrait ?
    Il y a aussi cette peur absurde, mais omniprésente, qui me fait toujours fuir de loin en loin, sans m'attacher aux gens. Cette année, je ne me suis trouvée d'affinités avec personne que je ne connaissais pas. Je ne m'en suis pas laissée le temps. J'ai peur, ça me poursuit la nuit. Des cadavres mutilés, partout, dans toutes les pièces, où que j'aille. Ce n'est pas que je n'ai pas envie de connaître les gens, mais j'ai peur d'être celle de trop, le cheveu sur la soupe, le boulet qu'on se traîne. Puéril, n'est-ce pas ?
    Il faudrait que je lui explique, que je sache trouver les mots. Je ne supporte pas de faire connaissance avec des gens qui ont un rapport avec quelqu'un que je connais, je paraits hautaine, et je suis distante. Ca m'a attiré quelques emmerdes. Non, je ne sais lier "connaissance" qu'avec les jolis coeurs au regard baladeur, histoire d'être moins seule, tout en étant fausse.
    Je sais que c'est confus. Moi-même je ne m'y retrouve pas. Mais c'est comme ça.

Dimanche 29 avril 2007 à 10:52

    J'aimerais comprendre ce qui vous amène ici. Ma vie n'est pas palpitante. Je n'écris pas spécialement bien. Ma personnalité n'a rien d'hors du commun. Je ne comprends pas. Je n'ai pas envie d'écrire. Ou plus envie. Les nuits d'insomnie et de cauchemards s'enchaînent, et j'ai des valises sous les yeux, et mal à la tête. Je suis plutôt triste et écoeurée. Un rien m'exaspère, de ce conard de voisin qui passe sa vie à tondre sa pelouse et qui m'a réveillée à ma mère, en passant par mes frangins et mon conard de cousin qui se pointe avec sa greluche qu'on a jamais vu et en plus on ne sait même pas pourquoi ils viennent. Résultat, coincée à la maison pour voir un type que j'ai vu trois fois en dix ans. Oui dans la famille c'est assez spécial. Il me reste une grand-mère dépressive qui perd la tête, une tante alcoolique et dépressive, les deux autres étant mortes d'un cancer (c'est une tradition, dans la famille, le cancer), un oncle qui oublie mon anniversaire et qu'on voit une fois tous les six mois, de vagues cousins. J'ai deux oncles qui ont disparu dans la nature, un qui nous a tellement peu vus qu'il ne me reconnaît pas quand il me croise, et je pense qu'un jour je vais lui sortir "Hé, salut ! J'suis de ta famille, j'suis ta nièce, tu t'souviens ?" Une de mes cousines a deux enfants que je n'ai jamais vus. Enfin voilà. Les réunions de famille, c'est pas vraiment le genre de la maison. C'est une famille de fous. Et moins je les vois, mieux je me porte. Ca m'évite de me dire que ça aurait pû être autrement. Le genre de famille où l'on passe Noël tous ensemble, et où on est heureux. Genre pub pour le bonheur, vous voyez. J'aurais bien aimé qu'on s'aime tous, même si c'est niais. Mais ce n'est pas comme ça.
    En fait, dans ma famille, même dans la cellule la plus restreinte, c'est à dire, mes parents, mes deux frères, et moi, c'est assez dur à supporter. Ma mère a honte de moi parce que j'ai laissé tombé la fac pour cette année, mon grand frère me prend pour une gourde, mon petit frère aime bien me traiter de conasse, de pétasse ou de salope, et mon père, il n'est pas trop là. Il travaille beaucoup. En même temps, je le sais, j'ai un sale caractère, mais bon... Ma mère s'imagine qu'il y a des alliances, et encourage mon petit frère à "préférer" mon grand frère. Et elle me dit que, oh, moi, de toute manière, j'ai mon père de mon côté. Je n'y peux pourtant rien si mon père, n'ayant pas eu de soeur, adore sa seule fille... Mon petit frère, je comprends, il n'a que 14 ans. Enfin bon, c'est le bordel. C'est surtout ma mère que j'ai du mal à supporter. Enfin, imaginez seulement que vous engueulant avec votre mère, vous lui dites "De toute manière tu me méprises" et qu'elle vous réponde avec un grand sourire "Ah oui, c'est vrai, je te méprise. Merci de m'en avoir fait prendre conscience, je te méprise." Ou encore que, ayant une amie qui habite dans un cimetière, son père en étant le gardien, il y ait une morgue désaffectée et que vous y fassiez vos soirées... votre mère vous dit alors "Oui mais 'faut pas être net pour faire des soirées là-bas" (déjà, ça, je n'ai pas compris, la mort, ça fait partie de la vie...), vous répondez que si un ami avait une cabane dans son jardin ce serait là que vous feriez vos soirées, que la morgue c'est juste parce que c'est libre et qu'elle vous réponde "Oh toi de toutes façons même un bordel te conviendrait." Glurps. Ramasse tes côtes et va les recoller plus loin. Mais la dernière en date c'est tout de même "J'ai honte quand on me demande ce que tu fais comme études et que je réponds que tu ne fais rien, j'ai vraiment honte de toi." En attendant, j'ai quand même mon bac L et l'Abitur, le bac allemand.

    Ceci était l'article typique de la fille qui se plaint. De toute manière personne ne le lira jusqu'au bout. Donc voilà. Il faut dire, c'est tellement intéressant...

 

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