"Je déteste cette putain de génération pseudo-nihiliste, je déteste ces p'tites putes à chemises à carreaux, slims, bottines, cheveux au vent et cigarettes au bec, avec leurs fausses Wayfarer, je déteste ces connards avec la coupe de Justin Bieber, je chie à la gueule de ces ados dont le film préféré est Jeux d'enfants, ces gamins de 15 ans qui se croient vieux avant même d'avoir été jeunes et te donnent des leçons alors qu'ils n'ont même pas trois poils à la bite, je conchie ces conards pour qui rien n'a de prix et qui croient que s'aimer c'est se détruire mutuellement, ouais, décidément, je hais profondément cette génération "Jeux d'enfants". C'est d'la branlette, de la masturbation mentale, c'est pas la vie, putain, c'est pas la vie.
Je hais ces jeunes copiés-collés et stéréotypés, t'en as vu une, t'en as vu dix, t'en a baisé une, t'en a baisé dix. J'éjacule à la face de cette génération pseudo rock'n'roll qui croient que les BB Brunes sont une référence en matière de look, voire de musique, de ces pépettes pseudo rebelles qui n'écoutent jamais de "commercial", par principe, alors qu'en cachette elles doivent s'entraîner à danser comme des salopes sur du Britney. Décidément, j'emmerde cette putain de génération de branleurs arrogants et hypocrites !"
Lundi 4 octobre 2010 à 22:26
Dimanche 3 octobre 2010 à 18:46
Il faut arrêter de boire des quantités astronomiques, arrêter de croire que rien n'est sérieux.
Je suis lâche, faible et alcoolique, doudou des hommes, mais à personne, jamais à personne, je refuse.
On nous prend pour des putes à Bastille, un type nous dit : "J'ai une grosse queue et ce soir je veux que vous me la suciez toutes les deux." Je rétorque : "Hé, connard, toi et ta grosse bite, cassez-vous plus loin."
Il y en a qui croient que mon cul est un dû.
Le photographe panique de ne pas me voir au travail, et pour cause, la crise de nerfs incontrôlable du matin, elle dit que j'étais blanche comme un cadavre, elle me dit de ne pas y aller, que je ne peux pas y aller comme ça, je n'arrête pas de pleurer. Je me recouche et me serre contre elle, on ne sait même plus où on est, on ne sait pas où est le métro le plus proche. Quand on se lève elle a perdu ses chaussures dans la chambre d'hôtel et enfin je ne pleure plus, même je ris, dans son sommeil elle a tout balancé par terre, tout, les bijoux, le téléphone, les roses qu'on nous a offertes, c'est le bordel, un boxon monumental, il y en a partout par terre, et on rit, on rit à gorge déployée parce que ça nous tient vivantes.
On repart tant bien que mal, direction Opéra pour un déjeuner alors que comme toujours dans ces cas-là je ne mange pas, je sirote un coca tandis qu'elles engloutissent leurs sushis et leurs ramens. Je me sens dégueulasse, mes cheveux puent la clope, mon estomac se tord, j'ai le crâne dans un étau et les mains qui tremblent, je les écoute surtout, je n'ai pas grand chose à dire.
On décide d'aller boire un café en terrasse, on fouine dans les rues pour en trouver un pas trop grand et pas trop beau, et toutes les trois on se sent de l'autre côté, crevées, lessivées, ralenties, on ne vit pas dans la même dimension que le reste du monde qui est frais et dispos, alors on critique les autres. Parfois quand même une fille trop belle ou un garçon trop beau résiste à nos langues de putes, et nous nous inclinons. On reste là plus de 2 heures, trop fatiguées pour se décider à rentrer.
Alors voilà, dans le fond je suis peut-être jolie mais je suis une pauvre fille.
Je suis lâche, faible et alcoolique, doudou des hommes, mais à personne, jamais à personne, je refuse.
On nous prend pour des putes à Bastille, un type nous dit : "J'ai une grosse queue et ce soir je veux que vous me la suciez toutes les deux." Je rétorque : "Hé, connard, toi et ta grosse bite, cassez-vous plus loin."
Il y en a qui croient que mon cul est un dû.
Le photographe panique de ne pas me voir au travail, et pour cause, la crise de nerfs incontrôlable du matin, elle dit que j'étais blanche comme un cadavre, elle me dit de ne pas y aller, que je ne peux pas y aller comme ça, je n'arrête pas de pleurer. Je me recouche et me serre contre elle, on ne sait même plus où on est, on ne sait pas où est le métro le plus proche. Quand on se lève elle a perdu ses chaussures dans la chambre d'hôtel et enfin je ne pleure plus, même je ris, dans son sommeil elle a tout balancé par terre, tout, les bijoux, le téléphone, les roses qu'on nous a offertes, c'est le bordel, un boxon monumental, il y en a partout par terre, et on rit, on rit à gorge déployée parce que ça nous tient vivantes.
On repart tant bien que mal, direction Opéra pour un déjeuner alors que comme toujours dans ces cas-là je ne mange pas, je sirote un coca tandis qu'elles engloutissent leurs sushis et leurs ramens. Je me sens dégueulasse, mes cheveux puent la clope, mon estomac se tord, j'ai le crâne dans un étau et les mains qui tremblent, je les écoute surtout, je n'ai pas grand chose à dire.
On décide d'aller boire un café en terrasse, on fouine dans les rues pour en trouver un pas trop grand et pas trop beau, et toutes les trois on se sent de l'autre côté, crevées, lessivées, ralenties, on ne vit pas dans la même dimension que le reste du monde qui est frais et dispos, alors on critique les autres. Parfois quand même une fille trop belle ou un garçon trop beau résiste à nos langues de putes, et nous nous inclinons. On reste là plus de 2 heures, trop fatiguées pour se décider à rentrer.
Alors voilà, dans le fond je suis peut-être jolie mais je suis une pauvre fille.
Vendredi 1er octobre 2010 à 23:41
La pluie qui frappe dehors.
Le photographe qui s'excuse, pour rien. Des pierres dans le vide. Il dit qu'il a failli tuer quelqu'un aujourd'hui, il me raconte, un accident bête. Encore une fois.
Parfois je me dis que je dois passer pour une mythomane. Mais même pas, en fait. Ce serait peut-être rassurant de l'être ?
Blondinet détruit méticuleusement, une fois de plus. Je m'en fous.
Le photographe demande comment je fais pour ne pas m'attacher. Et bien, c'est simple : Je ne fais pas. Parce qu'il y aura les larmes fatalement au bout et qu'il faudra ça pour se décoller les paupières.
Et pour l'instant, ma lingerie sommeille dans le placard, toutes ces jolies dentelles et ces porte-jarretelles, ces bustiers et ces bas de soie, ces couleurs acidulées mêlées de noir qui tranchent sur ma peau mate et me font me sentir femme, et non fille. Je sais que je dormirai à nouveau chez lui et que je choisirai avec soin quelles matières il effleurera, quelles attaches il dégrafera, quels rubans attireront son regard, souligneront le mieux mon tatouage.
Il y aura mon parfum, un mélange de rose d'orient et de jasmin, fleurissant au creux de mes poignets, dans la courbe de mon cou, flottant sur mes cheveux et entre mes seins. Mon parfum qui le poursuit.
Mes yeux soulignés de crayon et d'eye-liner, mes cils allongés, mon fard noir, mes ongles longs laqués de noir, et mon rouge à lèvres rouge sang.
Seuls mes bijoux ne changent pas : une boucle d'oreille représentant une tête de mort avec un noeud sur le crâne, les autres sont des boules noires ou argentées, ma longue chaîne avec le trèfle noir qui se niche entre mes seins, mon bracelet à larges maillons et une bague à l'annulaire à droite, mon ruban de tissu noir orné d'une perle d'argent, mon bracelet avec la croix et l'aile d'aigle, une bague au pouce et une au majeur à gauche.
Je sais qu'il aime mes cheveux aussi, il aime leurs reflets roux malgré qu'ils soient bruns, il aime ma frange qui me raye un peu les yeux, il aime mes cheveux détachés qui ondulent un peu et cachent le tatouage blotti derrière mon oreille.
Je songe à la gourmandise de se préparer ainsi, toute un rituel pour prendre le contrôle de son corps et s'approprier ce territoire qui me semble souvent sauvage.
Et je sais que, rendue trop féminine, je me glisserai dans mon jean noir déchiré, sous un pull noir décolleté, j'enfilerai mes mitaines, mon blouson et cacherai mes cheveux sous ma casquette, je mettrai mes vieilles bottes avachies. Je passerai acheter des bières à l'épicerie qui se heurteront avec un certain tintement dans mon sac, "le son divin des cloches de St Houblon", comme nous l'appelons, Angie et moi.
Le photographe qui s'excuse, pour rien. Des pierres dans le vide. Il dit qu'il a failli tuer quelqu'un aujourd'hui, il me raconte, un accident bête. Encore une fois.
Parfois je me dis que je dois passer pour une mythomane. Mais même pas, en fait. Ce serait peut-être rassurant de l'être ?
Blondinet détruit méticuleusement, une fois de plus. Je m'en fous.
Le photographe demande comment je fais pour ne pas m'attacher. Et bien, c'est simple : Je ne fais pas. Parce qu'il y aura les larmes fatalement au bout et qu'il faudra ça pour se décoller les paupières.
Et pour l'instant, ma lingerie sommeille dans le placard, toutes ces jolies dentelles et ces porte-jarretelles, ces bustiers et ces bas de soie, ces couleurs acidulées mêlées de noir qui tranchent sur ma peau mate et me font me sentir femme, et non fille. Je sais que je dormirai à nouveau chez lui et que je choisirai avec soin quelles matières il effleurera, quelles attaches il dégrafera, quels rubans attireront son regard, souligneront le mieux mon tatouage.
Il y aura mon parfum, un mélange de rose d'orient et de jasmin, fleurissant au creux de mes poignets, dans la courbe de mon cou, flottant sur mes cheveux et entre mes seins. Mon parfum qui le poursuit.
Mes yeux soulignés de crayon et d'eye-liner, mes cils allongés, mon fard noir, mes ongles longs laqués de noir, et mon rouge à lèvres rouge sang.
Seuls mes bijoux ne changent pas : une boucle d'oreille représentant une tête de mort avec un noeud sur le crâne, les autres sont des boules noires ou argentées, ma longue chaîne avec le trèfle noir qui se niche entre mes seins, mon bracelet à larges maillons et une bague à l'annulaire à droite, mon ruban de tissu noir orné d'une perle d'argent, mon bracelet avec la croix et l'aile d'aigle, une bague au pouce et une au majeur à gauche.
Je sais qu'il aime mes cheveux aussi, il aime leurs reflets roux malgré qu'ils soient bruns, il aime ma frange qui me raye un peu les yeux, il aime mes cheveux détachés qui ondulent un peu et cachent le tatouage blotti derrière mon oreille.
Je songe à la gourmandise de se préparer ainsi, toute un rituel pour prendre le contrôle de son corps et s'approprier ce territoire qui me semble souvent sauvage.
Et je sais que, rendue trop féminine, je me glisserai dans mon jean noir déchiré, sous un pull noir décolleté, j'enfilerai mes mitaines, mon blouson et cacherai mes cheveux sous ma casquette, je mettrai mes vieilles bottes avachies. Je passerai acheter des bières à l'épicerie qui se heurteront avec un certain tintement dans mon sac, "le son divin des cloches de St Houblon", comme nous l'appelons, Angie et moi.
Mercredi 29 septembre 2010 à 0:39
Je reçois des messages durs et méchants.
Moi je m'en fous, c'est la pluie de la nuit de Montreuil sur mes joues, c'est le photographe qui s'avance sous cette pluie que je vois. Un message en italien pour me dire bonne nuit, il m'appelle ragazza.
Je sais la journée dans la pénombre de l'appart' à jouer à la console, un joint à la main, je sais la douceur de la nuit, je sais son visage quand il dort et sa lumière quand il sourit, je sais sa tristesse parfois et souvent son vertige.
Je me fous de la dureté et de la méchanceté. Je me fous des reproches et de la culpabilité.
Il y a trois mois, j'ai juré de ne pas tomber amoureuse, de ne pas envoyer de longs mails d'explications, et de ne pas demander de justifications.
Il y a trois mois, j'ai juré de me taire sur cette relation.
"Qui comprendrait ?" On s'était demandés ça, les yeux dans les yeux, un murmure dans la nuit.
Qui comprendrait cette alliance de paumés, de coeurs ébréchés, de mains avides de contacts, de bouches affamées de baisers, avec pour simple condition : donner et recevoir, sans se poser de questions, sans rien posséder, sans rien retenir ?
C'est une vie au jour le jour, sans certitude aucune, une vie de rêveurs, une vie de fous qui pensent peut-être parfois avoir trouvé la solution, pas de tromperie et pas de rupture, et nos libertés absolues.
Et longtemps, longtemps, quand il sera parti, j'aurais la nostalgie des nuits de Montreuil, et de sa main dans mes cheveux, et de ma bouche au creux de son cou.
Moi je m'en fous, c'est la pluie de la nuit de Montreuil sur mes joues, c'est le photographe qui s'avance sous cette pluie que je vois. Un message en italien pour me dire bonne nuit, il m'appelle ragazza.
Je sais la journée dans la pénombre de l'appart' à jouer à la console, un joint à la main, je sais la douceur de la nuit, je sais son visage quand il dort et sa lumière quand il sourit, je sais sa tristesse parfois et souvent son vertige.
Je me fous de la dureté et de la méchanceté. Je me fous des reproches et de la culpabilité.
Il y a trois mois, j'ai juré de ne pas tomber amoureuse, de ne pas envoyer de longs mails d'explications, et de ne pas demander de justifications.
Il y a trois mois, j'ai juré de me taire sur cette relation.
"Qui comprendrait ?" On s'était demandés ça, les yeux dans les yeux, un murmure dans la nuit.
Qui comprendrait cette alliance de paumés, de coeurs ébréchés, de mains avides de contacts, de bouches affamées de baisers, avec pour simple condition : donner et recevoir, sans se poser de questions, sans rien posséder, sans rien retenir ?
C'est une vie au jour le jour, sans certitude aucune, une vie de rêveurs, une vie de fous qui pensent peut-être parfois avoir trouvé la solution, pas de tromperie et pas de rupture, et nos libertés absolues.
Et longtemps, longtemps, quand il sera parti, j'aurais la nostalgie des nuits de Montreuil, et de sa main dans mes cheveux, et de ma bouche au creux de son cou.
Dimanche 26 septembre 2010 à 11:43
Les jours s'empilent.
Je travaille comme une bête, malade. Toujours debout, je cours entre les tables et me méfie quand le bateau tangue sur la Seine. Mes jambes sont douloureuses, mon dos aussi, je porte des plats toujours plus lourds et il faut aller vite, vite, vite.
Ni' me dit : "Tu vois, May, t'es mieux ici qu'au bureau, je te le dis, May, crois-moi." Je le regarde et je n'ai pas d'avis là-dessus. Ici ou ailleurs je m'en branle, la seule vérité, ma seule religion, c'est le chèque dans la boîte aux lettres à la fin du mois. Le reste je m'en fous violemment, peu importe les heures et le travail à faire, il y a la vérité des chiffres sur mon compte. Mais bon, ça ne fait pas partie des choses que l'on peut dire, ce serait leur dire : "Je me fous de vous, de vos vies nazes, regardez-vous, dans cette boîte on est tous alcooliques jusqu'à la moelle, défoncés à l'occasion, alors quoi, on peut rien faire de nous." Du coup je souris de ma tête de petite poupée à frange, je secoue un peu mes cheveux pour la galerie et m'éloigne.
Je me rappelle d'une conversation avec le photographe.
"Tu vas finir bouffie par l'alcool, comme ma mère.
- Non.
- Si, je te le dis.
- Non. Regarde tout ce que j'ai fait comme conneries, même, regarde, on a dormi 2 heures cette nuit et hier on a bu et fumé comme des porcs. Est-ce que j'ai plus de cernes que ça ? Est-ce que j'ai les yeux rouges, la peau blanche, le visage gonflé ? Non. Et pourtant ça fait des années que je vis comme ça, mais on ne dirait même pas que je suis majeure."
Il m'avait répondu que si ça ne se voyait pas à l'extérieur, en revanche il n'aimerait pas voir l'intérieur de mon corps.
Sur le bateau, ils se mettent à danser le madison, je me marre dans mon coin, serrée dans mon châle. Lo' me dit qu'avant que je ne me change pour travailler j'ai une dégaine de nana louche. A cause du jean noir, de la mini robe noire courte par dessus, du châle, de la casquette, des mitaines et du gros blouson noir. Il m'engueule, d'ailleurs, il me dit : "T'as choisi de pas faire beaucoup d'études alors que t'es intelligente, c'est ça ?
- Bah euh, intelligente, je sais pas. C'était facile, les cours, en tout cas.
- Bah bravo. Regarde où t'en es : à faire la plonge. Bel avenir."
Je me sens comme giflée et je le regarde, incrédule. Il sort une bouteille du frigo, et me ressert un verre. "Allez, sans rancune."
La journée continue, je suis fatiguée, j'ai froid, Ni' passe et me serre l'épaule, il paraît que j'ai vraiment l'air enfantine quand je suis fatiguée.
On débarque, je croise le photographe qui s'étonne que je n'ai pas eu son message, oui oui on va boire un verre ensemble demain.
Dans le métro, les CRS et les flashballs.